Header Critique : EVIL TWINS (SIMON SAYS)

Critique du film et du DVD Zone 2
EVIL TWINS 2006

SIMON SAYS 

Quelques jeunes embarquent dans un van et cherchent un coin isolé pour camper et prendre du bon temps. En chemin, ils vont faire la connaissance d'un étrange pompiste. Une rencontre des plus bizarres qui ne s'arrêtera pas là puisqu'ils se retrouveront de manière violente au fond des bois !

La soixantaine passée, William Dear se lance assez bizarrement dans l'écriture et la réalisation d'un métrage horrifique. Pourtant, le cinéaste canadien était resté jusqu'ici dans un registre plutôt léger. En touchant au «Fantastique», il avait ainsi emballé un sympathique TIMERIDER propulsant un pilote de motocross, interprété par Fred Ward, un siècle en arrière à cause d'une expérience scientifique en plein désert. Un métrage un peu oublié depuis et qui sera largement supplanté, en terme de renommée, par BIGFOOT ET LES HENDERSON produit par Steven Spielberg. Une collaboration qui prolongeait la participation de William Dear à la série HISTOIRES FANTASTIQUES. Son épisode avait d'ailleurs été sélectionné, avec l'un de ceux de Steven Spielberg, pour être monté dans le film dérivé de la série et distribué dans les salles de cinéma de quelques pays européens dont la France. Quelques titres qui n'ont rien de bien choquant, bien au contraire, et qui se voient insérés dans la filmographie d'un William Dear s'étant surtout illustré dans la réalisation de métrages familiaux. A force de diriger des gamins ou encore de distiller les bonnes valeurs du sport, William Dear avait peut être envie de décharger un peu de méchanceté sur pellicule. Le résultat s'avère, au final, tout aussi incongru que la présence de EVIL TWINS au sein de sa carrière cinématographique.

Intitulé à l'origine SIMON SAYS, le métrage utilise à de nombreuses reprises cette fameuse phrase, version anglo-saxonne du «Jacques a dit». Une fois traduit, cela sonnait sûrement moins bien à l'oreille et le film s'est donc vu re-titré EVIL TWINS pour sa distribution française en vidéo. C'est ainsi qu'il est à présent possible de découvrir le film de William Dear, plusieurs années après sa création puisque le métrage date tout de même d'environ quatre ans. Le premier contact avec EVIL TWINS n'a rien de bien engageant, le scénario nous ressert une bande de jeunes partis prendre l'air dans un lieu isolé. Un point de départ dont le manque d'originalité devrait commencer à se faire lourdement sentir. Bien sûr, la bande de jeunes très stéréotypée rencontre un timbré sur son passage. Un personnage au sombre passé qui tient une station service lorsqu'il ne chasse pas les touristes dans la forêt. A vrai dire, il s'agit de jumeaux mais EVIL TWINS est particulièrement flou en ce qui concerne la présence, ou pas, des deux frères. A ce niveau là, l'intrigue est des plus nébuleuses et il apparaît évident qu'un seul des deux frangins assume les deux personnalités. Ce qui rend encore plus inquiétant un personnage lunatique et définitivement barré. Cette partie de l'histoire est, en tout cas, assez mal exploitée et, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'amène pas de révélation particulière à l'instar, par exemple, du SURVIVANCE de Jeff Lieberman. Pour être tout à fait honnête, EVIL TWINS est un métrage mal fagoté dans tous les sens du terme. Du scénario à la réalisation en passant par le montage, EVIL TWINS est un plantage à petit budget que l'on pourrait attribuer à un cinéaste débutant et non pas à sexagénaire expérimenté.

L'une des grandes qualités du film est, aussi, l'un de ses défauts. EVIL TWINS a la chance de disposer d'un comédien exubérant et dont les prestations passent rarement inaperçues, l'excentrique Crispin Glover. Ce dernier s'est spécialisé depuis longtemps dans les personnages étranges et dérangés à l'image de ses prestations dans WILLARD ou THE WIZARD OF GORE, deux remakes de films tournés à l'origine durant les années 70. Dans EVIL TWINS, l'acteur se lâche et le film donne souvent l'impression de ne pas vouloir louper une miette de ses improvisations hallucinées. Le métrage tourne alors assez vite à un show dédié à Crispin Glover et, sur la longueur, cela ne fonctionne pas toujours correctement. Au point que certaines scènes tombent à plat ou bien que la tension s'en voit amoindrie. Sur un canevas pas si éloigné que cela de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, ce EVIL TWINS se montre bien peu brutal. Le traitement adopte même, par moment, un second degré plutôt curieux. Le spectacle se fait du coup assez chaotique alternant des passages amusants avec des séquences dénuées d'intérêts. La prestation de Crispin Glover retiendra l'attention, et risque aussi rapidement de saouler, mais heureusement quelques idées complètement folles tombent de temps à autres et évitent l'ennui de s'installer. C'est surtout le cas des mises à mort et autres séquences gores plutôt réussies et parfois bien délirantes. Même la race canine, pour une fois, ne sera pas épargnée par un tueur définitivement givré.

D'un point de vue cinématographique, EVIL TWINS n'a rien de bien recommandable. Toutefois, le métrage tire donc son épingle du jeu grâce à une poignée d'embardées bizarres, de séquences saugrenues et à une interprétation hallucinée d'un Crispin Glover en roue libre. L'équipe s'est même amusée à faire un clin d'œil à RETOUR VERS LE FUTUR où le comédien interprétait le père de Marty McFly au détour d'un plan. Rien de bien sérieux là dedans, vous êtes prévenus !

Pathé distribue en France un DVD de EVIL TWINS qui présente le métrage avec un transfert 16/9. Nous avons déjà pu voir meilleure image mais, pour un tel métrage, on peut difficilement se plaindre de la poignée de soucis numériques qui apparaissent de manière fugace ici ou là. Les pistes en Dolby Digital 5.1 ne sont pas non plus spécialement époustouflantes mais sonorisent correctement l'action en version originale sous-titrée ou bien avec un doublage français.

La partie interactive se fait assez minimaliste. Une galerie de photos présente seulement quatre clichés dont l'un nous montre le réalisateur et les acteurs sur le plateau. Carrément pauvre pour une galerie ! Avant d'arrêter le DVD, il sera alors encore possible de découvrir les bandes-annonces de deux autres films à sortir chez l'éditeur, DEATH VALLEY et SHUTTLE. Aucune trace, par contre, de la bande-annonce de EVIL TWINS. Pour la voir, il faudra acheter l'un des autres DVD édités par Pathé.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
SIMON SAYS DVD Zone 2 (France)
Editeur
Pathé
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h23
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
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