Une dizaine d'années après un massacre perpétré par un mineur devenu fou au moment de la St Valentin, la ville d'Harmony tente d'oublier la tragédie. Mais il se pourrait bien que le tueur soit de retour pour continuer son œuvre meurtrière à coup de pioches !
Au début des années 80, de nombreux producteurs se lancent dans la veine du slasher après l'énorme succès de VENDREDI 13. Parmi les métrages les plus marquants de cette vague de tueries sur pellicule, on pourra citer deux films qui sortent du lot : CARNAGE mais aussi MEURTRES A LA ST VALENTIN. Deux films qui suivaient une recette sans trop la chambouler tout en parvenant, pourtant, à proposer un spectacle réussi dans un genre très minimaliste. Près de trente ans après, pas mal de slashers sont réactualisés à l'instar de VENDREDI 13, THE HOUSE ON SORORITY ROW, HALLOWEEN, BLACK CHRISTMAS ou encore WEEK-END DE TERREUR. Le film de George Mihalka, MEURTRES A LA ST VALENTIN, va lui aussi connaître une nouvelle adaptation produite par Lions Gate et qui va se payer le luxe d'être tournée en relief. Une dimension supplémentaire qui n'avait pas été utilisée dans le domaine du slasher depuis MEURTRES EN TROIS DIMENSION, troisième volet de la saga VENDREDI 13. L'occasion dans ce nouveau MEURTRES A LA ST VALENTIN d'exhiber devant le nez des spectateurs pioches, branches d'arbres, œil arraché et autres joyeusetés qui parfois vont même jusqu'à être jeter au visage du public. Des passages assez visibles et qui fonctionnent un peu moins bien une fois que le film se voit privés de sa troisième dimension. Mais, pour être tout à fait honnête, MEURTRES A LA ST VALENTIN fonctionne tout de même très bien dans sa version plate.
Alors qu'une grande partie des «remakes» ont tendance à revoir de fond en comble le matériel d'origine, les scénaristes de MEURTRES A LA ST VALENTIN vont au contraire proposer une première partie plutôt fidèle. Une façon d'exposer les origines de la légende du mineur psychopathe qui trucide à tour de bras tout ce qui se présente devant sa pioche meurtrière. L'histoire principale ne débutera qu'après ce préambule en proposant une toute nouvelle intrigue. Cette approche a aussi été utilisée dernièrement, en quelque sorte, avec la nouvelle version de VENDREDI 13 qui n'était pas franchement très convaincante. Au contraire, MEURTRES A LA ST VALENTIN a su reprendre le meilleur du film original pour lui donner plus d'ampleur. La première partie du métrage se montre d'ailleurs pour le moins généreuse en ce qui concerne les cadavres qui s'amoncèlent. Le vilain de l'histoire, Harry Warden, ne fait carrément pas dans le détail et laisse derrière lui un impressionnant tableau de chasse. Le film démarre dès lors sur les chapeaux de roues ce qui va hélas un peu ternir le reste du métrage. En effet, passé cette introduction très gore, MEURTRES A LA ST VALENTIN va retomber dans la routine assez classique du genre. Néanmoins, chacune des apparitions du mineur psychopathe, tout comme ce fut le cas dans le film original, restent des plus mémorables. Il faut bien reconnaître que son look est toujours aussi imposant sans qu'il n'ait pourtant été retouché depuis les années 80. Les scénaristes vont même jusqu'à faire des clins d'œil à ceux qui connaissent l'œuvre d'origine en plaçant ici ou là un décor assez particulier comme le vestiaire des mineurs ou bien une curieuse façon de lessiver une victime sans oublier les fameux organes arrachés offerts dans des boîtes en forme de coeur. Hormis un gore très décomplexé, particulièrement en début de métrage, MEURTRES A LA ST VALENTIN se permet même une séquence surprenante où une victime totalement nue devient la proie du tueur. Pourtant, à l'origine, la comédienne aurait du ne pas oublier de se recouvrir avant de se balader en hurlant comme c'est souvent le cas dans un cinéma américain plus pudibond d'habitude. On doit cette longue séquence de nudisme à la comédienne Betsy Rue qui proposa cette alternative plus crédible par rapport au déroulement de la séquence. La bande-annonce, large promotion oblige, n'oublie pas, bien évidemment, de proposer des plans où elle s'enfuit en sous-vêtement.
Fidèle mais aussi très classique, MEURTRES A LA ST VALENTIN arrive en tout cas à réinventer le slasher des années 80 tout en lui apportant des considérations bien plus contemporaines. Cela paraît d'ailleurs un peu surprenant de la part de Patrick Lussier. Monteur pour Wes Craven, il ne s'était pas spécialement distingué en réalisant des métrages à de petites envergures tels que la série des DRACULA 2001 ou encore LA VOIX DES MORTS : LA LUMIERE. Sans faire vraiment d'étincelles, le cinéaste réussi à emballer ici une bonne petite surprise dans une genre assez souvent moribond.
Pour sa sortie en vidéo, le film est proposé en plusieurs éditions. Nous n'avons eu entre les mains que la plus spartiate. De fait, nous n'avons pas pu tester le relief «à la maison». Mais soyons réaliste, si le film a été tourné en Real 3D et projeté en numérique avec lunettes polarisées, la technologie utilisée en vidéo n'est pas du tout la même. L'utilisation des bonnes vieilles lunettes bi-colores dénature généralement l'expérience du relief telle que vue dans les salles de cinéma. Nous ne pourrons pas l'affirmer ici en ce qui concerne MEURTRES A LA ST VALENTIN puisque nous ne l'avons donc pas vu.
L'édition simple propose de revoir le film avec un transfert 16/9 de très bonne facture. Il faudra tout de même pointer des contrastes assez doux et une image très lisse. Cela est plus que probablement dû à un tournage tout numérique mais aussi au fait que le film devait être projeté en relief à l'origine. Cela ne gène en rien la vision de ce MEURTRES A LA ST VALENTIN qui se pare de pistes en Dolby Digital 5.1 sans défaut. Ces dernières viennent souvent appuyer le relief de l'image en proposant des effets directionnels sur les enceintes arrières plutôt amusants.
Cette édition DVD ne propose pas vraiment de suppléments. On pourra donc y voir la bande-annonce du film disposant de plans alternatifs (images inversées, actrices habillées alors qu'elle est nue dans le film…) mais aussi celles d'autres métrages distribués par le même éditeur : LES CAVALIERS DE L'APOCALYPSE, MIDNIGHT MEAT TRAIN, JUSQU'EN ENFER…