Après une altercation dans une boîte à strip-tease, quelques amis décident de prendre le métro pour continuer dans un autre endroit l'enterrement de vie de garçon de l'un d'entre eux. Suite à une autre embrouille avec deux jeunes femmes, tous les occupants du wagon sont obligés de descendre sur le quai d'une station désaffectée. Sans le savoir, le conducteur redémarre abandonnant les six personnes à cet endroit…
Jusqu'ici, le travail le plus marquant de Peter A. Dowling sera la co-écriture du thriller FLIGHTPLAN interprété par Jodie Foster. Beaucoup plus modeste, STAG NIGHT lui donne l'occasion de passer à la réalisation tout en travaillant sur un scénario original de son propre crû. A l'origine, le film est produit dans le cadre d'un partenariat entre la maison de production Rifkin-Eberts et A-Mark dans lequel se trouve aussi NIGHT TRAIN et TIMBER FALLS. Comme les deux autres métrages, STAG NIGHT sera essentiellement tourné en Europe de l'Est et pour être tout à fait exact en Bulgarie. La plupart des décors des tunnels du métro semblent d'ailleurs bien trop propres pour être de véritables sections de transports en commun new-yorkais. Toutefois, il faudra bien reconnaître que le boulot a été bien fait et qu'en dehors de cette considération d'hygiène, les décors font assez souvent illusion. Les rôles principaux sont, comme souvent, importés de pays anglo-saxons. Le film met ainsi en avant Kip Pardue, Breckin Meyer ou bien Vinessa Shaw, cette dernière ayant déjà été bien malmenée dans LA COLLINE A DES YEUX. Si tous les acteurs sont reconnaissables, il faudra aussi compter sur la présence de Luca Bercovici qui incarne le chef d'un clan de dégénérés cannibales. Un choix assez étrange dans le sens où un comédien local aurait pu prendre en charge ce rôle grimé et dont les dialogues se résument à des grognements. Le comédien apporte en tout cas sa carrure à ce croquemitaine du métro sorte de mix entre le Rob Zombie version musicien et le cannibale du METRO DE LA MORT.
Il faut être réaliste, STAG NIGHT n'a strictement rien d'original. Le souvenir du METRO DE LA MORT de Gary Sherman vient immédiatement à l'esprit mais le film de Peter A. Dowling s'avère au final un croisement entre le JUDGMENT NIGHT de Stephen Hopkins et surtout DETOUR MORTEL. Une bande d'amis égarés sont ainsi les témoins involontaires d'un meurtre avant de devoir s'enfuir face à d'agressifs prédateurs. Le cinéaste nous refait au passage la visite de l'habitat des cannibales avant que les héros ne soient obligés de se dissimuler en assistant impuissant au découpage de l'un des leurs. STAG NIGHT suit la recette du survival, aujourd'hui très prévisible, de bout en bout. Au détour des tunnels de métro, le film offre tout de même quelques séquences gores amusantes mais peu crédibles à l'instar d'une tête explosée entre deux rails. Cela pourrait suffire à assurer le spectacle mais les personnages s'avèrent pour le moins peu sympathiques et il est assez difficile de s'attacher à eux.
Le traitement n'est d'ailleurs pas d'une grande finesse. Par exemple, le cinéaste essaie de créer l'empathie de manière balourde après la mort d'un protagoniste en s'axant sur un objet rappelant que la victime laisse derrière lui une orpheline. Pas de quoi écraser une larme. D'ailleurs, on ne comprend pas bien les facilités du scénario qui nous présente donc une petite horde cannibale, laquelle semble cohabiter tranquillement avec une communauté vivant à l'insu de tous dans les sous-sols du métro. Un microcosme anecdotique qui paraît encore moins crédible que la faune du SUBWAY de Luc Besson. Tout cela n'est rien face au problème majeur d'un film qui s'adresse manifestement aux marins aguerris. L'image est rarement stable, Luca Bercovici a certainement voulu donner aux spectateurs une impression d'urgence. Mais c'est rapidement le mal de mer qui risque de s'emparer des plus sensibles à la houle. Même lors de plans calmes, le cadre semble tanguer légèrement. Un choix artistique qui peut éventuellement se défendre. Toutefois, à force de secouer le prunier de l'objectif, la plupart des séquences d'action deviennent assez incompréhensibles. Pour l'implication du spectateur, c'est carrément loupé... Du coup, quitte à vous conseiller l'une des production récentes de Rifkin-Eberts chez le même éditeur, on ne saurait trop vous conseiller de jeter un oeil à TIMBER FALLS !
Ca tangue mais le DVD réussit tout de même à livrer une image très satisfaisante. Le transfert 16/9 se dote d'une belle définition, particulièrement palpable lors des séquences en pleine lumière ou lors de la scène d'ouverture durant laquelle les tags colorés des murs sont retranscrits parfaitement. Dans la pénombre, une sorte de grain s'invite à l'image mais cela ne gêne en rien la vision du métrage. Le souci, c'est que même s'il s'agissait du plus beau transfert vidéo du monde, cela ne rendrait pas plus compréhensible le douteux montage des images qui gigotent à l'écran. Plutôt honnête, la piste originale en 5.1 n'en est pas pour autant spécialement très impressionnante. Si vous n'appréciez pas les sous-titrages, vous pourrez tout de même suivre le film avec un doublage français moins immersif. A noter que la version originale anglaise et le doublage français sont aussi proposés en stéréo. Enfin, comme pour les biens plus sympathiques TIMBER FALLS et NIGHT TRAIN, du même éditeur, il n'y a aucun supplément sur cette édition DVD. A moins de prendre les bandes-annonces promotionnelles imposées à l'insertion du DVD comme des suppléments, évidemment…