Après s'être rendu au mariage de son meilleur ami, James et sa compagne retournent en pleine nuit dans une maison de campagne isolée. L'ambiance est plutôt morose, le couple s'étant brouillé. Malgré l'heure tardive, une femme frappe à la porte mais semble s'être trompée d'endroit. Et pourtant, cette inconnue va terroriser le couple durant toute la nuit en compagnie d'autres mystérieux agresseurs…
Il suffit de s'intéresser un tout petit peu à l'histoire de la création de THE STRANGERS pour se rendre compte le peu d'enthousiasme qu'un tel film a pu susciter. En effet, dès 2004, Vertigo Entertainment a ce projet dans ses cartons mais celui-ci va gentiment stagner, au point mort, pendant quelques années. Au milieu de l'année 2006, la production se lance enfin. Très probablement en raison du nom de l'actrice qui décide de s'engager dans THE STRANGERS. Liv Tyler se verra bien vite accompagnée d'un moins renommé Scott Speedman et le tournage débutera à la fin de la même année. Le métrage devrait donc être finalisé puis être lancé sur les écrans américains suivant ainsi un parcours logique. Pourtant, après avoir annoncé une date de sortie pour l'été 2007, son distributeur change d'idée. THE STRANGERS va ainsi rester dans les limbes pendant près d'une année avant qu'il ne soit enfin distribué dans les salles américaines. Le métrage va tout de même causer une petite surprise en remportant un certain succès au box office américain. Pas de quoi pour autant le sortir en salles dans tous les pays et il sera distribué en France directement en vidéo. Il faut préciser que l'argument de départ n'est pas des plus engageant. L'intrigue est entièrement centrée sur une nuit où un couple se voit donc harcelé par des agresseurs non identifiés. Prenant place dans une maison d'enfance, THE STRANGERS nous refait donc l'invasion d'un lieu rassurant par de mystérieux agresseurs. Le sujet n'est pas des plus neufs de SEULE DANS LA NUIT au récent et excellent ILS en passant par HALLOWEEN. D'ailleurs, ce dernier film, tout comme THE STRANGERS, se réclamait de faits réels. Dans le cas de THE STRANGERS, il s'avère que la mention pourra paraître quelque peu fumeuse à l'instar d'un très grand nombre de films d'horreur. Le réalisateur et scénariste du film, Bryan Bertino, explique qu'il s'est donc inspiré d'un souvenir d'enfance où une étrange personne était venue frapper à la porte de la maison familiale. Le lendemain, il apprenait que des maisons du voisinage avaient été cambriolées. Carrément maigre comparé au contenu du film, Bertino ajoute tout de même s'être aussi inspiré des méfaits de la famille Manson ce qui ne s'avère pas vraiment probant au final. Mais que THE STRANGERS soit inspiré de faits réels ou pas, cela n'a finalement que bien peu d'importance.
Bryan Bertino réussit les vingt premières minutes de son métrage laissant le spectateur dans une situation un peu floue. Les éléments concernant les personnages nous serons donnés au compte goutte ce qui donne un petit côté intrigant à ce qui se déroule à l'écran. De même, l'arrivée des fantomatiques agresseurs se fait par petites touches, juste assez pour installer une inquiétante atmosphère. Mais son ambiance, THE STRANGERS va hélas la jeter par la fenêtre dès qu'il faut commencer à faire avancer l'histoire. Les rebondissements très prévisibles succèdent alors à des situations grotesques. Dans le genre, le personnage principal demande à sa compagne d'aller se cacher pendant qu'il doit accomplir une tâche particulière. Evidemment, notre héroïne reste sur le pas de la porte d'entrée qui est, on le suppose, la meilleure cachette que son intelligence ait pu trouver. Mais le plus gênant, c'est surtout que ce jeu du chat et de la souris va se dérouler très mollement jusqu'à une confrontation d'une grande banalité. Le jour se lève et les masques tombent pour se conclure par une dernière séquence horrifique complètement fade. Même la dernière idée du film, plutôt bonne sur le papier, vient clore son épilogue de manière insipide.
Si Bryan Bertino voulait nous dépeindre l'horreur dans sa proximité et dans un cadre ordinaire, il loupe son film là où d'autres, tel que John Carpenter avec HALLOWEEN, avaient réussi à capturer de véritables menaces terrifiantes au sein de notre quotidien ! A vrai dire, évoquer HALLOWEEN, titré LA NUIT DES MASQUES lors de sa sortie initiale en France, est plutôt inévitable ce qui est assez flagrant lors des premières images d'un THE STRANGERS qui semble très influencé par le cinéma horrifique. Par exemple, on pourrait encore citer les séquences avec la porte d'entrée qui sont plus que probablement très inspirée du classique LA MAISON DU DIABLE de Robert Wise. Curieusement, ces emprunts, on les trouvera principalement dans la première partie du film, la plus réussie. La suite n'étant, comme déjà dit précédemment, pas du tout à la hauteur et vient gâcher définitivement ces mystérieux tueurs affublés d'inquiétants masques, eux, particulièrement bien choisis.
Aux Etats-Unis, THE STRANGERS a été commercialisé en vidéo dans un montage «Unrated» qui ajoutait deux petites minutes. Le DVD français, édité par M6 Vidéo, suit le montage original distribué dans les salles américaines. Mais les ajouts de la version «Unrated» n'ont rien à voir avec des séquences horribles ou des ajouts qui viendraient modifier complètement la vision de THE STRANGERS et cela s'avère anecdotique comme pas mal de ces versions soit disant «Director's Cut» ou «Unrated» qui pullulent en vidéo depuis quelques années. Filmé en format large (2.35), le DVD retranscrit l'image, avec un transfert 16/9, de manière très satisfaisante. Les pistes en Dolby Digital 5.1 exploitent plutôt bien leurs possibilités et savent se faire spectaculaires. A noter que pour ceux qui ne sont pas équipés d'un ampli home cinéma, le disque propose aussi une piste en stéréo pour le doublage français.
L'interactivité propose deux scènes coupées qui viennent placer des ajouts peu enthousiasmant au film. On notera toutefois qu'il ne s'agit pas des bouts qui ont allongé la version vidéo américaine. De même, d'après le réalisateur et Liv Tyler, des séquences auraient été tournées donnant un éclairage un peu plus révélateur sur les agresseurs du film. Ces séquences nous ne les verrons donc pas sur le DVD. Par contre, nous avons droit à un making-of qui débute par une déclaration éclairée du concepteur des décors. L'homme prouve sa grande culture du cinéma en nous expliquant que THE STRANGERS propose une approche totalement différente du commun des métrages horrifiques en filmant non pas la maison de l'extérieur mais en tournant l'histoire à l'intérieur. Carrément stupide, cette intervention ouvre une Featurette essayant de nous convaincre des grandes qualités du film que nous n'avons hélas pas réussi à déceler. Une sélection de bandes-annonces vient clore les suppléments avec celle, bien évidemment, de THE STRANGERS. Toutefois, il y a deux autres bandes-annonces qui n'apparaissent qu'à l'insertion du disque. Il s'agit de UNDERWORLD : LE SOULEVEMENT DES LYCANS et TWILIGHT qui se termine toutes les deux par un message indiquant «Prochainement en Blu-ray et DVD» alors que les films étaient encore dans les salles au moment de la sortie de cette édition DVD.