Agent de la commune, Dennis Rader essaie de faire appliquer les décrets et autres arrêtés municipaux. Le soir venu, il retourne à son foyer où il retrouve sa femme et ses deux filles. Mais si Dennis Rader a tout du citoyen modèle, il est aussi un tueur en série insaisissable depuis trente ans !
Après s'être lancé dans des études d'architecture, Michael Feifer va s'orienter vers le cinéma. Ce qui l'amènera à travailler sur la production de films pour le compte de Vista Street Entertainment dont il deviendra rapidement le vice président. Il aura ainsi l'occasion de superviser la création, mais aussi commercialiser, pas mal de métrages, une partie d'entre eux étant d'ailleurs orientés vers l'horreur. Inévitablement, le cinéaste va se laisser tenter par la réalisation. Les œuvres qu'il va signer seront, en majeure partie, des métrages horrifiques. Il va d'ailleurs écrire un premier film dédié à un tueur en série avec ED GEIN : THE BUTCHER OF PLAINFIELD qu'il réalisera et produira avec, dans le rôle principal, Kane Hodder. Le cascadeur est aujourd'hui avant tout connu pour avoir interpréter à plusieurs reprises le Jason Voorhees de la série des VENDREDI 13. Ces dernières années, il essaie de plus en plus de jouer la comédie sans artifice. C'est ainsi qu'il va donc jouer Dennis Rader, véritable tueur en série, devant la caméra de Michael Feifer pour B.T.K. Car Dennis Rader, à l'instar de Ed Gein, est un meurtrier qui a vraiment existé. Le cinéaste se spécialise d'ailleurs un peu dans ce créneau puisqu'il a déjà mis en boîte CHICAGO MASSACRE : RICHARD SPECK, BUNDY : AN AMERICAN ICON et BOSTON STRANGLER : THE UNTOLD STORY alors qu'il vient de terminer DRIFTER : HENRY LEE LUCAS. A l'instar de tous ces films, B.T.K. va donc s'inspirer du personnage pour tisser une histoire vaguement fictionnelle. Le film démarre d'ailleurs sur un carton qui annonce clairement que les faits qui nous sont relatés en images ne se basent pas sur l'exactitude des fais réels. Si le réalisateur explique qu'il ne voulait pas froisser les victimes en dépeignant les véritables meurtres, ne soyons pas dupe, il apparaît surtout évident que cette approche tend surtout à essayer d'exploiter la triste renommée des tueurs en série simplement en vue de commercialiser des métrages à petits budgets.
Tourné à l'économie et en vidéo, B.T.K. suit un tueur qui était en apparence un très honnête citoyen, père de famille et membre respecté de la paroisse de Wichita. Entre le milieu des années 70 et le début des années 90, il va faire planer un vent de paranoïa sur la ville de l'Arkansas. Comparé à d'autres tueurs en série, son activité n'est pas des plus soutenues puisqu'il n'aurait tué que dix personnes. Toutefois, il prendra un malin plaisir à raconter ses méfaits ou à envoyer des menaces par correspondance auprès de la Police et des journaux. Si son activité cesse au début des années 90, son identité reste un mystère. Et ce jusqu'en 2004 où il se remet à écrire des lettres qui mèneront à son arrestation. Le film va se focaliser sur cette période très probablement pour que l'histoire ne reste pas inachevée. Mais dans cette période, le tueur va surtout envoyer des lettres. Qu'importe, dans le film, il passera plus de temps à tuer qu'à écrire. Cette partie particulière du personnage s'avère d'ailleurs carrément survolée et à peine esquissée. L'intrigue policière qui mènera à son arrestation est, de la même façon, présentée de manière très évasive. Le téléfilm BTK SERIAL KILLER présentait, de son côté, une enquête criminelle plus claire. Mais que ce soit ce B.T.K. ou BTK SERIAL KILLER, les deux métrages ont en commun le même défaut. Celui de ne pas réussir à rendre réellement inquiétant son personnage principal dont la banalité des agissements s'écarte grandement des croquemitaines du cinéma d'horreur. Plutôt sobre, l'interprétation de Kane Hodder finit de donner une dimension trop terre à terre aux événements, donnant l'impression de suivre des faits divers assez communs. Sûrement conscient de ce problème, Michael Feifer se laissera aller en fin de métrage à une scène très gore qui navigue pourtant, une nouvelle fois, au rayon des faits divers puisqu'il s'agit d'un accident (prémédité) de la route. Sur toute sa longueur, B.T.K. va aligner des séquences à l'intérêt très divers et qui échouent dans l'élaboration d'un portrait du tueur. Pas de suspense et ambiance morne, le film s'étire longuement sur un peu moins d'une heure et demie. Plus gênant, si Kane Hodder joue correctement, les acteurs qui lui donnent la réplique jouent, pour la plupart, comme des patates sur des séquences flirtant avec l'improvisation aléatoire. Enfin, on notera que la mise en scène se fait assez plate même si Michael Feifer essaie de dynamiser son film de manière sporadique avec des effets qui tombent parfois de façon incongrue. C'est le cas par exemple d'un split-screen lors d'une conversation entre le personnage principal et sa femme. A vrai dire, B.T.K. n'a rien de bien glorieux mais le cinéaste n'a pas l'air de s'en offusquer puisque, pour lui, qu'on dise du bien ou du mal de ses films, l'important c'est qu'on en parle. Une vraie démarche de publicitaire !
Emylia nous propose de découvrir B.T.K. en haute définition au travers d'une édition en Blu-ray. L'image vidéo s'avère plutôt surprenante sur ce transfert 1080p/24. La définition ne laisse planer aucun doute, nous sommes bien face à une image à la résolution supérieure mais le tournage numérique laisse surtout voir un rendu vidéo le plus souvent très brut de décoffrage. Autant dire que B.T.K. n'a pas un cachet cinéma et le Blu-ray retranscrit cela de manière très flagrante. Le résultat est, en tout cas, honnête compte tenu des techniques employées. Pourtant, certaines scènes semblent beaucoup plus travaillées comme c'est le cas lors du générique qui ouvre le film.
Du côté du son, cela devient un peu curieux. Nous avons le choix entre la version originale anglaise ou le doublage français. La piste anglaise est en DTS HD High Resolution Audio 5.1 alors que la française s'écoute en DTS HD Master Audio sur deux canaux seulement. Il aurait pourtant été plus logique de nous proposera le DTS HD Master Audio pour la piste 5.1 mais l'éditeur a peut être dû s'accommoder du matériel disponible. Reste que dans les deux cas, il ne faut pas s'attendre à des pistes impressionnantes. En effet, les bandes sonores sont au diapason de l'image, relativement brutes et sans fioriture excessive.
Un seul supplément s'invite sur le Blu-ray. Il s'agit d'un making-of d'un peu moins de vingt minutes. Il est présenté en définition standard et la compression s'y fait très visible. Une vraie douche froide après l'image haute définition. Mais ce souci n'est rien en comparaison de l'absence de sous-titrage. Car ce pseudo documentaire n'est donc pas du tout traduit en français. En même temps, cela vous évitera de vous taper un laïus de Kane Hodder sur la peine de mort que l'acteur / cascadeur défend. Mais le gros de cette vidéo se focalise surtout sur le tournage de séquences à effets spéciaux ce qui permet de découvrir les trucs utilisés pour quelques effets gores. Entre ces passages, divers intervenants, essentiellement le réalisateur, meublent comme ils peuvent !