Header Critique : SPLINTER (GERARDMER 2009)

Critique du film
SPLINTER 2008

GERARDMER 2009 

Seth et Polly ont décidé de faire du camping mais leurs efforts pour monter la toile de tente s'avèrent infructueux. Aussi, ils décident de reprendre la route. C'est à ce moment qu'ils vont croiser le chemin d'un autre couple qui les prend en otage. Tout ce petit monde se réfugie dans une station service déserte alors qu'une étrange menace semble contaminer les environs…

Dans le milieu du cinéma depuis quelques temps déjà, Toby Wilkins bosse sur les effets numériques ou la création de génériques. En parallèle de ce boulot, il commence à tourner des courts-métrages. Il va d'ailleurs être remarqué par Sam Raimi qui lui confiera la réalisation et la production de courts dont la finalité est de créer un élan promotionnel autour de la sortie de THE GRUDGE 2. C'est d'ailleurs grâce à ces Tales from the Grudge qu'on lui donnera la possibilité, quelques années plus tard, de mettre en scène un THE GRUDGE 3 à destination du marché de la vidéo. Mais auparavant, le cinéaste va réaliser son premier long métrage en solo. Petite série B, SPLINTER ne présente pas de véritable originalité et mise tout sur son efficacité. Pourtant, l'argument de départ de SPLINTER n'a rien de bien enthousiasmant puisqu'il ne met en scène qu'une demi douzaine de personnages dans un lieu quasi unique. Et encore, une grande partie du métrage va se focaliser essentiellement sur trois personnages principaux dont le seul but sera de survivre sur le temps moyen d'un long métrage !

Très vite, on rapprochera SPLINTER d'œuvres passées dont le capital sympathie n'est plus à prouver. Ainsi le film de Toby Wilkins est un étrange mix entre THE THING, RE-ANIMATOR 2 et TREMORS. Evidemment, le trio de scénaristes qui a écrit le script a apporté leurs propres modifications et a donc pioché des idées dans les trois films susmentionnés, avec une grosse prédilection pour le film de Ron Underwood. En prenant place dans une station service où est assiégée une petite poignée de personnages qui ne paient pas de mine, SPLINTER cumule les réparties mémorables et autres situations incongrues donnant au film tout son cachet à l'instar de TREMORS. A l'évidence correctement cadré au moment de l'écriture, le film se déroule sans temps mort laissant à l'arrivée un bilan très positif. Certes, SPLINTER n'a aucune autre ambition que de divertir son public et, en cela, il le fait particulièrement bien. Pour l'horreur, le métrage nous propose un étrange organisme qui transforme les êtres humains en boules de piquants acérés. Mieux, en fonction de ses besoins, la chose n'hésite pas à coupler des membres disparates de manière à mieux se mouvoir ce qui donne à l'écran quelques grotesques bestioles, comme déjà évoqué, entre THE THING et les expériences contre nature du second RE-ANIMATOR. Evoluant très souvent aux lisières de l'humour, sans jamais se montrer parodique ou déboucher ouvertement sur la comédie, SPLINTER se permet quelques morceaux de bravoure bien venus à l'image d'une amputation dont l'exécution va devoir s'accorder avec les moyens du bord. Le tout étant servi par un trio d'acteurs aussi convaincus que convaincants dans un tel registre : Jill Wagner, Paulo Costanzo et Shea Whigham.

SPLINTER est une véritable petite sucrerie horrifique sans prétention. Un moment de détente fignolé avec soin, et les moyens du bord, par un Toby Wilkins qui réussi à nous proposer un huis clos bien torché. Le cinéaste gère plutôt bien les possibilités de son décor unique et nous propose un cocktail humour noir et gore réellement bien tendu. Evidemment, SPLINTER s'est donc retrouvé dans l'ombre de métrages plus ambitieux lors de son passage en compétition au Festival du Film Fantastique de Gérardmer en 2009. Il était difficile de lui donner un Prix en comparaison des autres films présents dans la sélection. Mais il est tout de même bon de noter que si SPLINTER n'a pas reçu de Prix, il faisait partie des métrages les plus sympathiques et, donc les moins ennuyeux, à être projeté sur les écrans du Festival cette année. Et parfois, c'est peut être ça le plus important !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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