Header Critique : BLACK CHRISTMAS (HD-DVD)

Critique du film et du HD-DVD Zone A
BLACK CHRISTMAS 2006

HD-DVD 

C'est Noël et les étudiantes d'une fraternité s'apprêtent à ouvrir les cadeaux déposés au pied du sapin avant de partir en vacances. Une vieille coutume veut qu'un présent soit placé parmi les autres à destination de Billy. Un prénom sympa qui désigne un tueur ayant assassiné toute sa famille dans la maison où se trouve ladite fraternité. Seulement, cette année, Billy a décidé de s'évader de l'asile pour venir zigouiller celles qui occupent sa maison.

Les premiers échos concernant une nouvelle version de BLACK CHRISTMAS datent de l'année 2004. En réalité, les ayants droits tâtonnent sans scénario ni cinéaste clairement attaché au film alors qu'il est fait mention d'une suite plutôt que d'un remake. Le projet va réellement décoller en 2005 lorsque le duo Glen Morgan et James Wong (ici, producteur) va être engagé pour mettre en boîte le film. Les deux cinéastes collaborent depuis bien longtemps déjà à la télévision et sont également les créateurs des DESTINATION FINALE. A ce moment là, ils viennent de terminer une autre adaptation d'un film des années 70. Mais, en dépit de ses qualités, leur version de WILLARD ne va pas rencontrer son public et pour Glen Morgan, BLACK CHRISTMAS est un peu comme l'essai de la dernière chance au poste de réalisateur.

En partant d'un classique, pourtant méconnu, de l'horreur, Glen Morgan fait donc le pari de réinventer le concept du film original. Néanmoins, sa version de BLACK CHRISTMAS est, au final, des plus curieuses. En effet, Glen Morgan écrit un scénario qui adopte des points de vue radicalement différents de ceux du métrage d'origine. Là où Bob Clark limitait les effusions sanglantes, cette adaptation va insister lourdement sur le gore. Le réalisateur et scénariste avoue cependant ne pas tellement apprécier les effets sanglants en préférant développer ses personnages. C'était bien le cas de WILLARD mais BLACK CHRISTMAS donne plutôt l'impression que le cinéaste a voulu aguicher son public à coup de biscuits en peau humaine, avalage de globes oculaires et autres éclaboussures bien sanglantes. Mais le changement le plus significatif, par rapport au film des années 70, propose de lever le voile concernant le tueur et ses origines. Bob Clark avait mis un point d'honneur à conserver complètement le mystère sur son meurtrier. Glen Morgan tente l'approche inverse. Il est d'ailleurs intéressant de constater que Rob Zombie adoptera la même perspective un peu plus tard avec le remake du HALLOWEEN de John Carpenter. Le Billy de ce BLACK CHRISTMAS n'est donc plus une forme fantomatique dont les accès de démence mènent à des coups de fil tordus ou à des meurtres brutaux. La version de Glen Morgan se focalise justement sur les origines d'un croquemitaine ayant trucidé une grande partie de sa famille avant de revenir sur les lieux du crime, sa maison, pour les fêtes de fin d'années. Ce BLACK CHRISTMAS lorgne donc autant sur l'oeuvre originale que sur la série des HALLOWEEN. La fin du métrage peut même être perçue comme une version en accéléré de HALLOWEEN II.

Révéler le tueur, Billy, constitue de prime abord une idée assez casse-gueule compte tenu du film original. Contre toute attente, ce sont justement les scènes concernant les origines du monstre et de sa famille qui s'avèrent ici les plus passionnantes. La narration mêle le passé et le présent de façon réussie dans la première partie du métrage. Notre tueur révélé, la suite des événements intègre une routine malheureusement peu convaincante. A noter qu'un problème identique touchait le remake de HALLOWEEN qui avait du mal à retrouver l'aspect «épouvante» de l'original après une présentation des origines de son légendaire meurtrier. Les jeunes cinéastes tendent donc à se casser les dents sur l'exercice de style à même de provoquer la peur et se reposent donc sur la genèse très «trash» de leurs tueurs respectifs. Et «trash», c'est assurément ce qui caractérise le mieux cette version de BLACK CHRISTMAS. Le scénariste va dépeindre la naissance, l'enfance et la folie de Billy. Glen Morgan réussit d'ailleurs astucieusement à reprendre les éléments des appels téléphoniques très angoissants entendus dans le film de Bob Clark. A partir de ces étranges et cryptiques messages, le réalisateur invente une histoire «cohérente» au personnage de Billy tout en dévoilant l'énigmatique Agnès. Le Billy du XXIème siècle se retrouve avec un méchant passif à coup d'inceste, séquestration et cannibalisme. Parfois très osée, cette nouvelle perspective du personnage séduit après un premier contact assez déstabilisant si l'on connaît le film d'origine. Autre qualité de cette version contemporaine, la mise en image est très travaillée et tire judicieusement partie du décorum de Noël. Sapin, guirlandes et boules décoratives prennent une place largement plus importante que dans la version des années 70. Outrageusement colorée, la photographie finit de briser le lien avec l'aspect plutôt naturaliste et brut du film de Bob Clark. La version de Glen Morgan est en fait une sorte de bande dessinée horrifique à prendre au second degré. Comme déjà dit précédemment, les notes d'intentions plutôt sympathiques finiront hélas par patiner gentiment dans une deuxième partie suivant les traces très largement balisées du «slasher».

Le casting se compose de jeunes actrices ayant pour la plupart déjà hurlé dans d'autres productions horrifiques : Mary Elizabeth Winstead (DESTINATION FINALE 3), Katie Cassidy (le remake de TERREUR SUR LA LIGNE) ou Crystal Lowe qui se montrera une nouvelle fois à poil (passage obligé du slasher et signature de l'actrice). Glen Morgan retrouve aussi Kristen Cloke avec qui il avait travaillé sur la série SPACE 2063 et DESTINATION FINALE. Mais, à vrai dire, son personnage est très certainement le plus gros défaut du film. Cette nouvelle version de BLACK CHRISTMAS fait aussi quelques clins d'œil directs au film original. Le personnage de madame Mac est interprété par Andrea Martin qui était, à l'origine, l'une des étudiantes victime du tueur. On retrouve aussi la tête de licorne en cristal qui viendra massacrer l'une des jeunes femmes dans son lit. Vecteur le plus fidèle du film de Bob Clark, ce meurtre assez particulier se fait sur une Crystal Lowe incarnant un décalque du personnage interprété à l'origine par Margot Kidder. Pour le reste, le film de Glen Morgan est plus un métrage inspiré par le BLACK CHRISTMAS original qu'un remake appliqué.

A moins d'avoir un sacré grain comme Billy, vous n'achèterez jamais le HD-DVD de BLACK CHRISTMAS. Le format a été enterré par le Blu-ray au grand dam de ceux qui avaient misé sur le mauvais cheval de la haute définition. Quoi qu'il en soit, le film existe en Blu-ray et ce dans les mêmes conditions que le HD-DVD dont nous allons vous parler ici. Le premier contact avec le slasher de Glen Morgan en haute définition est très agréable. Les éclairages et les détails du décor sont ici retranscrits de façons minutieuses donnant tout son cachet à un spectacle horrifique visuellement très travaillé. L'image est présentée dans un transfert 16/9 sans aucune faille en 1080p et au format cinéma (2.35). A un tel point que certains passages du film jurent par des séquences gores qui font un peu tâche par leur réalisation parfois assez moyenne. La version originale anglaise est proposée en Dolby Digital 5.1 ou bien avec une piste Dolby TrueHD percutante. Pas de surprise, le rendu est bougrement efficace et, une nouvelle fois, le film en sort grandi. Des sous-titrages anglais et espagnols sont disponibles.

Les sous-titrages, on les retrouve sur les suppléments ce qui permet de suivre plus facilement les deux making-of. Très promotionnels, on y découvre l'envers du décor ainsi que les origines de l'acteur qui incarne le personnage d'Agnès à l'écran. Relativement plaisants, les deux vidéos donnent en tout cas un éclairage très sympathique du cinéaste Glen Morgan. Enfin, on pourra y croiser Bob Clark qui se retrouve au générique du film alors qu'il est évident, dans ces segments vidéo, qu'il n'a pas été au-delà de venir faire un coucou à l'équipe pendant le tournage ! Par contre, rien concernant Shirley Walker décédée après avoir composé la musique du film alors que le générique final du métrage comporte un petit message du réalisateur. En tout cas, ces deux suppléments sont en haute définition ce qui est plutôt appréciable. Rien de transcendant du côté des scènes coupées mais les fins alternatives, au nombre de trois, donnent une idée quant à l'hésitation concernant la création du film qui aura subi des tournages additionnels et remontages sauvages passés sous silence dans les making-of. Cela n'est d'ailleurs pas non plus évoqué mais la fin vue dans les salles américaines n'est pas la même que celle vue dans les pays européens qui ont diffusé le film au cinéma. En France, le problème est différent, BLACK CHRISTMAS est sorti directement en DVD et en catimini chez TF1 Vidéo.

Rédacteur : Antoine Rigaud
2025 ans
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635 critiques Film & Vidéo
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Une image en haute définition de haute volée
Une première partie bien déjantée
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Un film qui finit par patiner en suivant une recette trop commune
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L'édition vidéo
BLACK CHRISTMAS HD-DVD Zone A (USA)
Editeur
Weinstein
Support
HD-DVD (Double couche)
Origine
USA (Zone A)
Date de Sortie
Durée
1h35
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital HD 5.1
English Dolby Digital + 5.1
Sous-titrage
  • Anglais
  • Espagnol
  • Supplements
    • "What have you done?" : The Remaking of Black Christmas (28mn02)
    • "May all your christmases be black" : A filmmaker's journey (26mn30)
      • Scènes coupées
      • Someone in the attic (2mn14)
      • Christmas ringtones (1mn10)
      • Gift exchange (0mn22)
      • The girls discuss Kyle and Eve (0mn47)
      • Extended version - Phone call from Dana (0mn48)
      • International version - Melissa killed in the hallway (0mn34)
      • Alternate version - Lauren's death (0mn54)
      • Fins alternatives
      • Alternate ending #1 (4mn20)
      • Alternate ending #2 (5mn56)
      • Alternate ending #3 (1mn42)
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