L'humanité est en cours d'extinction suite à la contamination par le virus T de toute la surface du globe. Les rares survivants sont obligés de fuir les morts-vivants tout en essayant de trouver nourriture, munitions et carburant afin de continuer une fuite sans fin. Pendant ce temps, dans un complexe souterrain, de sombres expériences sont menées par Umbrella Corp.
Après avoir réalisé l'une des meilleures adaptations cinématographiques d'un jeu vidéo avec MORTAL KOMBAT, Paul Anderson s'était attaqué à la transposition sur grand écran de Resident Evil. Série ludique produite par Capcom, le challenge avait déçu les fans du jeu vidéo mais s'était imposé comme un film résolument énergique et très agréable. Si Paul Anderson ne réalisera pas la suite, RESIDENT EVIL : APOCALYPSE, il va tout de même en écrire le scénario et rester dans les coulisses pour superviser cet opus. Pas de changement sur ce troisième opus où le cinéaste va donc une nouvelle fois assumer l'écriture d'une nouvelle aventure dans l'univers de Resident Evil tout en chapeautant le tournage au poste de producteur. Quels que soient les cinéastes qui vont donc passer derrière la caméra, la franchise est sans conteste marquée par l'empreinte de Paul Anderson. En jetant un œil sur la filmographie du cinéaste et sur ce RESIDENT EVIL : EXTINCTION, il est impossible de ne pas reconnaître en Paul Anderson un véritable artisan du Bis. Ainsi MORTAL KOMBAT proposait un décalque de OPERATION DRAGON, EVENT HORIZON mélangeait SOLARIS, 2010 et HELLRAISER, et son SOLDIER évoquait nettement un Rambo interplanétaire ! L'originalité de ses œuvres provenait alors essentiellement de la faculté du cinéaste à remettre au goût du jour les recettes du passé. C'est toujours dans cette optique que s'inscrit RESIDENT EVIL : EXTINCTION. Piochant dans les jeux vidéo de Capcom quelques nouveaux éléments, Paul Anderson va surtout transposer son histoire dans un univers post-apocalyptique hérité directement de MAD MAX 2. Une partie de la structure narrative de RESIDENT EVIL : EXTINCTION reprend d'ailleurs celle du film de George Miller. Le personnage principal débute son aventure seul, se défait de quelques pillards pour finalement sauver et rejoindre une équipe de survivants. L'amateur de Fantastique pourra faire d'autres liens lors du visionnage de certaines séquences. Par exemple, on peut difficilement ne pas penser furtivement au RETOUR DES MORTS-VIVANTS 3 ou encore au JOUR DES MORTS-VIVANTS avec cette idée de domestication des zombies. Honnête, Paul Anderson ne s'en est jamais caché, bien au contraire, puisqu'il évoque toujours sans honte les films et genres qu'il apprécie, recycle ou remodèle à sa guise. Une démarche résolument Bis, donc !
Depuis RESIDENT EVIL : APOCALYPSE, les personnages des jeux vidéo avaient commencé à faire leur apparition. Jill Valentine, interprétée par Sienna Guillory, aurait dû revenir dans cette suite mais finalement Paul Anderson décidera de mettre de côté ce personnage pour lui en préférer un autre. C'est dans Resident Evil 2 et Resident Evil : Code Veronica que le scénariste va reprendre le personnage de Claire Redfield et lui donner l'occasion de rencontrer Alice toujours interprétée par Milla Jovovich. Les adaptations cinématographiques comme les jeux partagent ainsi des personnages, des créatures ou des lieux mais disposent d'intrigues sensiblement parallèles et très différentes. En plus de Claire Redfield, Paul Anderson s'amuse aussi à titiller les fans des jeux vidéos par exemple en amenant à l'image un conseil d'administration dirigé par Albert Wesker. Des ajouts pas forcément utiles pour le développement de l'intrigue mais qui donnent un peu plus d'étoffe à l'univers tout en affirmant, de la part de son auteur, une certaine connaissance des jeux vidéos. Déjà présent dans RESIDENT EVIL : APOCALYPSE, cette suite a l'excellente idée de ramener Carlos Oliveira toujours interprété avec un charisme évident par Oded Fehr. De plus, RESIDENT EVIL : EXTINCTION, s'affranchissant de l'urgence du film précédent, se permet de développer un petit peu mieux ses personnages entre deux séquences spectaculaires.
Paul Anderson ne réalise donc pas ce troisième métrage et va s'orienter vers un réalisateur prometteur durant les années 80 et qui avait sombré depuis pas mal de temps déjà dans les eaux des productions télévisuelles et vidéos. Le nom de Russell Mulcahy évoque ainsi bien plus ses premieres oeuvres tel que RAZORBACK ou HIGHLANDER que ses travaux plus récents. Le choix du réalisateur est une véritable bénédiction après la mise en image bordélique de RESIDENT EVIL : APOCALYPSE. Sans faire pour autant des étincelles côté mise en scène, Russell Mulcahy va surtout emballer le film de façon plutôt classique et donc réussie. Les scènes d'action y gagnent en lisibilité et le spectaculaire des situations n'est pas désamorcé par un montage épileptique. A l'arrivée, le contrat cinématographique est rempli en offrant un prolongement aussi agréable que divertissant. Les morts-vivants sont plutôt réussis et, curieusement, le combat avec un «Tyrant», clou du film, paraît moins impressionnant que certains autres passages. Ainsi, l'attaque d'une nuée de corbeaux infectés paraît bien plus convaincante que ce dernier affrontement. Peu importe, la mixtion de Resident Evil et du Post-apocalyptique fonctionne plutôt bien et RESIDENT EVIL : EXTINCTION réserve, en plus, quelques bonnes surprises inattendues.
Si Paul Anderson, maître d'oeuvre des trois RESIDENT EVIL, évoque assez souvent avoir pensé le concept comme une trilogie, l'épilogue de ce troisième opus ne laisse planer aucun doute. La fin est résolument ouverte vers de nouveaux développements, tout comme l'était celles des précédents opus, et le succès de RESIDENT EVIL : EXTINCTION, plus important encore que les deux métrages qui l'ont précédé, ne risque pas d'enterrer de futurs prolongements cinématographiques. Toutefois, Capcom, créateur des jeux vidéo, se lance lui-même sur le créneau puisque peu après la sortie du film de Russell Mulcahy, les Japonais annonçaient l'arrivée pour 2008 d'un métrage réalisé en image de synthèse et titré RESIDENT EVIL : DEGENERATION.
L'édition double DVD a droit à un boîtier traditionnel mais avec une jaquette reprenant deux photos de Milla Jovovich sans lettrage indiquant le titre du film (en dehors de la tranche). Normal, ce boîtier et cette jaquette sont insérés dans un fourreau métallique du plus bel effet où le titre RESIDENT EVIL : EXTINCTION ressort en relief. Un packaging fort sympathique où l'on retrouve donc un premier DVD présentant le film dans son format cinéma respecté. Le transfert 16/9 n'est pourtant pas exempt de petits défauts qui se font sentir à quelques endroits. La compression est en effet par moment visible sur les arrières plans très sombre qui ont du mal à garder un rendu uniforme. Hormis ce souci, qui sera surtout notable sur de grands écrans, l'image offre un excellent niveau de détail retranscrivant de manière très agréable les séquences spectaculaires du film. Pas de chance pour les adeptes de la version originale et du gros son, la seule piste DTS disponible est réservée au doublage français. Celui-ci est aussi disponible en Dolby Digital 5.1, format dans lequel on retrouve donc la version originale anglaise. Pas de surprise, les pistes sonores sont de très bonnes factures et délivrent un son pour le moins massif et bourré d'effets saisissants.
Le premier disque contient des bandes annonces, quasiment toutes lancées automatiquement à l'insertion du DVD dans le lecteur, ainsi qu'un commentaire audio où Russell Mulcahy, le réalisateur, est accompagné des deux producteurs Jeremy Bolt et Paul Anderson. Bien qu'ils soient trois pour se partager le temps de parole, il arrive par endroit qu'aucun d'entre eux ne s'exprime. Cela ne dure jamais vraiment très longtemps mais cela surprend tout de même. Heureusement, les informations dispensées dans ce commentaire audio ne sont pas toujours redondantes avec le reste des suppléments localisés sur le deuxième DVD. Les trois intervenants semblent moins s'exprimer au travers de phrases toutes faites et prennent le temps de développer certaines de leurs idées. Russell Mulcahy évoque d'ailleurs plusieurs fois RAZORBACK et, pour appuyer qu'il apprécie ce type de films depuis ses débuts, il annonce même faire partie des abonnées du magazine Fangoria. Amusant !
Le deuxième DVD s'annonce copieux mais, en réalité, le contenu n'est pas des plus passionnants. La faute à des vidéos qui sont le plus souvent superficielles et promotionnelles. Pourtant, les premières minutes s'annonçaient plutôt étonnantes. En effet, Paul Anderson évoque que pour ce film, ils ont choisi un «véritable» réalisateur avant d'appuyer qu'il ne voulait pas prendre un cinéaste qui n'a à son actif que des clips vidéo ou un court-métrage. Cela sonne comme un aveu de déception face au film précédent, RESIDENT EVIL : APOCALYPSE, qui était donc la première réalisation d'un cinéaste ayant pourtant néanmoins déjà bien bourlingué dans le milieu. Ce constat sur le second opus, on le retrouvera à plusieurs endroits dans les suppléments comme lorsque Paul Anderson expliquera qu'il s'était trop éloigné de l'horreur pour s'axer sur l'action. En dehors de ces quelques tirades qui évoquent à mots couverts un avis objectif, le reste est malheureusement pétri d'un discours très commercial. D'une manière générale, l'idée du film est géniale, le scénario est excellent, les acteurs sont tous merveilleux, etc… C'est donc le cas dans la section «Au-delà de Raccoon City», «La Feuille de Route» ou encore dans «Le Casting d'Extinction». Cette dernière partie fait l'inventaire des personnages et acteurs qui les interprètent au travers de courtes vidéos. Dans chacune d'elle, les interprètes partagent leurs vues quant à leur personnage le tout monté avec des interventions de Paul Anderson, images de tournage et extraits du film. A l'arrivée, les informations factuelles seront assez rares sans que toutes ces vidéos ne soient spécialement agaçantes. En fait, la vision de ces suppléments est plutôt agréable et c'est seulement à l'issue du visionnage que l'on ressent l'impression de ne pas avoir appris grand chose !
En «exclusivité» pour cette édition DVD, on trouve deux interviews supplémentaires réalisées sur le tournage. Seul le réalisateur et Milla Jovovich (avec une petite faute sur son nom sur le menu) s'expriment longuement sans pour autant apporter grand chose de très neuf par rapport à tout ce que l'on a vu précédemment ou entendu sur le commentaire audio. Jusque là très sobre, Milla Jovovich lâchera une affirmation dont elle a le secret en exprimant que les films d'action d'aujourd'hui sont un peu ce qu'étaient les comédies musicales des années 50. Son avis sur la question est relativement argumenté, pourquoi pas… Les scènes coupées amènent quelques petites minutes supplémentaires développant un peu plus ce qui n'est parfois que légèrement effleuré dans le film comme les cobayes du docteur. Rien de révolutionnaire pour autant et il en sera de même pour les séquences alternatives où l'on peut découvrir des bouts de dialogues supplémentaires ici ou là. L'interactivité se clôt de façon bien à propos avec les bandes annonces de RESIDENT EVIL, RESIDENT EVIL : APOCALYPSE et RESIDENT EVIL : EXTINCTION.