Après l'épidémie qui a ravagé l'Angleterre, il est décidé de repeupler le pays sous contrôle militaire. Dans un quartier sécurisé de Londres, Don est rejoint par ses deux enfants qu'il n'a pas vu depuis le début de la catastrophe…
Tourné en vidéo et avec un budget relativement limité, 28 JOURS PLUS TARD avait connu le succès à travers le monde en recyclant très largement (voire abusivement) les films de morts-vivants de George Romero. Pourtant, 28 JOURS PLUS TARD n'est pas à proprement parlé un film de morts-vivants puisqu'il y est plutôt question d'une épidémie de rage extrême. Rien de très innovant non plus puisque déjà au début des années 70, George Romero exposait une idée semblable dans LA NUIT DES FOUS VIVANTS. D'autres films ont, par la suite, exploité une veine similaire avec par exemple le RAGE de David Cronenberg, LES RAISINS DE LA MORT de Jean Rollin, MUTANTS de John Bud Cardos ou encore CONTACT MORTEL d'Hal Barwood. A vrai dire, le duo Danny Boyle et Alex Garland ne font donc que réchauffer et cuisiner à leur sauce ce qui existait auparavant avec 28 JOURS PLUS TARD. Comme souvent, le succès du film va susciter l'envie de produire une suite. Danny Boyle et Alex Garland vont passer la main et ne vont s'occuper que de produire le film au travers de DNA Films, maison de production britannique de Andrew Macdonald (28 JOURS PLUS TARD, SUNSHINE…). Réalisation et écriture seront confiés à d'autres de manière à obtenir un regard neuf sur l'univers mis en place dans le premier film. Parmi les réalisateurs pressentis pour cette suite, Danny Boyle pense à Juan Carlos Fresnadillo car il a trouvé INTACTO marquant. Ce sera donc le cinéaste espagnol qui va prendre les commandes de 28 SEMAINES PLUS TARD. Toutefois, dès le départ, Juan Carlos Fresnadillo indique qu'il a envie de réaliser le film à sa manière. Une condition qui faisait partie de l'envie de départ du producteur Danny Boyle qui touchera tout de même à la caméra sur ce film puisqu'il assumera en partie la réalisation de la deuxième équipe.
Si 28 SEMAINES PLUS TARD prend place bien après la catastrophe, plusieurs idées de scénarios seront étudiées concernant des intrigues se déroulant dans les moments les plus forts de l'épidémie. C'est donc finalement durant une phase de reconstruction que 28 SEMAINES PLUS TARD va s'installer. Cela donnera l'occasion aux scénaristes de faire quelques parallèles avec une actualité géopolitique bien plus réelle tout comme le fera LES FILS DE L'HOMME dans un registre différent mais toujours en Grande Bretagne et avec quelques autres similitudes. Toutefois, ces pointes critiques vont demeurer en arrière plan d'une histoire centrée essentiellement autour d'une cellule familiale qui n'a décidément pas de chance. Déjà survivant de la première épidémie, le père ne va pas goûter longtemps aux retrouvailles avec ses enfants. Quelques idées sont d'ailleurs particulièrement bien trouvées dans la construction de ce personnage qui doit vivre avec une part de culpabilité concernant son douloureux passé. Mais 28 SEMAINES PLUS TARD va alterner des séquences pour le moins réussi avec des passages particulièrement étranges ou gratuits. La scène de descente dans le métro tranche ainsi complètement avec ce qui a précédé et s'étire gratuitement. Autre choix curieux, le film de Juan Carlos Fresnadillo se laisse parfois aller à des délires visuellement jouissifs mais qui s'éloignent du sérieux de l'entreprise. A cet effet, le carnage en hélicoptère est aussi spectaculaire que comique. La violence très outrancière du métrage amène d'ailleurs quelques séquences franchement osées d'un point de vue scénaristique à l'image du destin donnée au personnage interprété par Jeremy Renner. On ne pourra donc pas reprocher à 28 SEMAINES PLUS TARD d'être radin en donnant le maximum au spectateur quitte à plomber un peu son ambiance réaliste. Plus proche d'un film d'exploitation que l'ambitieux, sur le papier, 28 JOURS PLUS TARD, cette suite réussie tout de même à ne pas susciter la déception voire même à surpasser l'original en terme de divertissement.
Ayant refusé un rôle dans 28 JOURS PLUS TARD, Robert Carlyle se rattrape avec cette suite dont il interprète l'un des personnages principaux. Si l'acteur avait déjà joué les diaboliques cannibales dans VORACE, il est ici surtout marquant dans les séquences dramatiques qui le mettent dans la peau d'un père de famille. Lors d'une séquence assez sanglante, on lui donnera l'occasion de faire un clin d'œil à 28 JOURS PLUS TARD lorsqu'il plantera ses pouces dans les yeux d'un autre personnage, une torture présente dans le film original. A ses côtés, on pourra reconnaître, Catherine McCormack (BRAVEHEART, A SOUND OF THUNDER…), Rose Byrne (SUNSHINE), Jeremy Renner (DAHMER…) et Harold Perrineau (MATRIX RELOADED, MATRIX REVOLUTIONS…).
Pratique commune depuis quelques mois du côté de FPE (Fox Pathé Europa) et de TF1 Vidéo, 28 SEMAINES PLUS TARD nous parvient sur un DVD-R signé numériquement. Le disque contient d'ailleurs un petit passage au début du film où l'on peut voir apparaître des carrés verts sur l'image. Toutefois, il est impossible d'affirmer si ce souci provient de notre édition, unique, ou si il sera présent sur la version commercialisée. Il nous apparaissait honnête de vous prévenir concernant cela.
Alors que le film original avait été tourné en vidéo, cette fois, le choix a été fait d'utiliser de la pellicule. Quelques séquences ont été réalisées en vidéo mais le gros du film a donc été tourné en 16mm. Un choix assez original qui donne toutefois à 28 SEMAINES PLUS TARD une patine assez particulière. Avec ce type de pellicule, on pourrait s'attendre à voir débarquer de façon exagérée du grain mais c'est seulement lors de quelques scènes en basse lumière que l'on pourra le discerner. Le rendu général du transfert 16/9ème au format cinéma retranscrit parfaitement l'image.
28 SEMAINES PLUS TARD ne manque pas de scènes spectaculaires et les pistes sonores s'en donnent à cœur joie. Pas de surprise, on pourra choisir entre la version originale anglaise sous-titrée et le doublage français, tous les deux en Dolby Digital 5.1. Souvent impressionnant, l'environnement sonore reste toutefois toujours très brut et réaliste sur les deux pistes audio.
Le premier supplément est un commentaire audio de Juan Carlos Fresnadillo et Enrique Lopez-Lavigne. Ce dernier étant l'un des producteurs et scénariste du film que le réalisateur a amené avec lui d'Espagne. Les deux cinéastes discutent tout au long du film avec quelques moments de relâchements. On peut y glaner quelques informations et points de détails inédits mais on ne peut pas dire que cela soit très passionnant. Les trois Featurettes vont être, du coup, bien plus informatives en mettant des images sur les propos de deux mêmes intervenants mais aussi ceux des producteurs (Danny Boyle ou Andrew McDonald) ainsi que des acteurs. L'un des trois modules mettra l'accent sur les infectés qui ont été gérés par un chorégraphe. Le tout restera au niveau du supplément promotionnel mais qui se regarde sans encombre sur une durée totale d'une trentaine de minutes (en trois morceaux, donc).
Les deux scènes coupées si elles n'apportent rien de très significatif sont, pour une fois, plutôt sympathiques et plus particulièrement celle du passage onirique dans le métro. Les deux sont présentées tel quel ou bien avec un commentaire audio donnant plus d'explication ainsi que les raisons de leur retrait du montage final. La bande annonce de 28 SEMAINES PLUS TARD est disponible mais on trouve aussi celles de plusieurs autres titres sortis ou à sortir chez l'éditeur. Néanmoins, elles ne sont disponibles qu'à l'insertion du disque et vous ne trouverez donc pas de trace de SUNSHINE, PATHFINDER ou encore LA COLLINE A DES YEUX 2 sur les menus des suppléments.
Les deux derniers suppléments sont reliés de façon indirecte au film 28 SEMAINES PLUS TARD. Un peu avant la sortie du film en salles, une bande dessinée était sortie aux Etats-Unis sous le titre de «28 Days Later : The Aftermath». Il s'agissait d'une anthologie de quatre histoires écrites par Steve Niles (30 JOURS DE NUIT). Deux de ces histoires ont donc été adaptées ici sous la forme de deux bandes dessinées sonorisées. La première raconte l'origine du virus qui va décimer Londres alors que la seconde s'intéresse à un survivant qui considère que la capitale anglaise est à présent son terrain de chasse exclusif. Des ajouts plutôt sympathiques de façon à prolonger l'univers du film.