Un avion de ligne effectue la traversée de l'Atlantique des Etats-Unis vers la capitale française. A son bord, les passagers sont plutôt heureux de découvrir prochainement la Tour Eiffel ainsi que les autres curiosités touristiques de la France. Tous sauf quelques uns, plus atypiques, qui transportent dans la soute une cargaison secrète. La météo peu clémente ne va pas tarder à nous révéler son contenu...
Le concept du film tient en une ligne, c'est « l'invasion des morts-vivants à bord d'un avion ». Une simplicité à l'état pur qui renvoie à DES SERPENTS DANS L'AVION avec lequel il partage son unité de lieu exigu couplée à une intrigue des plus minimalistes. Malgré des moyens limités en comparaison de son alter ego reptilien, PLANE DEAD fait tout de même illusion si l'on omet quelques effets numériques un peu visibles essentiellement pour les plans extérieurs de l'avion. Techniquement, le film de Scott Thomas s'avère être une série B d'honnête facture qui va chasser dans les eaux du zombie cinématographique redevenu à la mode depuis quelques temps. Il suffit d'ailleurs de s'intéresser un petit peu au parcours de son réalisateur et scénariste, Scott Thomas, pour en arriver à la conclusion que le cinéaste tourne ce qui semble être commercialement rentable pour lui et sa maison de production (Pacific Entertainment Group). Mais ne voyons pas cela comme un défaut puisque PLANE DEAD tient correctement la route.
Dans sa première partie, PLANE DEAD va surtout s'attacher à présenter les personnages qui vont habiter la carlingue de son avion. Cette étape, commune à la plupart des films traitant de catastrophes aériennes, va prendre un peu de temps à s'installer laissant le spectateur et ses éventuels morts-vivants sur leur faim. Mais elle apparaît quelque peu nécessaire à la viabilité du film. Sans cela, le huis clos aérien tournerait rapidement à une boucherie vide de sens sur la durée d'un long métrage même en exploitant au mieux les possibilités intérieures d'un avion en plein vol. L'action va donc mettre un peu de temps à décoller ce qui donnera une bonne demi-heure à certains personnages pour s'imposer : un policier et un détenu, deux couples aux liens amoureux très particuliers, des scientifiques à la conscience peu tranquille... Dans le dernier tiers du métrage, PLANE DEAD lâchera alors pleinement son potentiel de façon à clôturer son film de manière plutôt intense. La contamination se propageant à bord de l'avion, les zombies vont se multiplier et sortiront même de terre comme dans la grande tradition du mort-vivant sortant de sa tombe. Cette dernière idée pourra paraître curieuse mais fonctionne pleinement et prouve que le cinéaste sait utiliser savamment l'espace confiné de l'avion.
Même si les moyens ne sont pas mirobolants, PLANE DEAD ne sombre pas pour autant dans la série Z. Impossible de taxer de nullité le spectacle qui se déroule devant nos yeux. Le film est, comme déjà dit, techniquement bien fait et se pare de surcroît de nombreux acteurs chevronnés. Pas de ceux qui concourent aux cérémonies des Oscars mais plutôt de ces seconds rôles de productions plus ou moins importantes et dont on oublie les noms mais pas les visages : Erick Avari, Dale Midkiff, Richard Tyson ou Kevin J. O'Connor. Tout ce petit monde redouble d'efforts pour apporter un second degré amusant à cette histoire de morts-vivants qui, le plus sérieusement du monde, n'hésitent pas à démembrer une pauvre nonne. Car si le ton de PLANE DEAD est plutôt léger, tirant parfois vers la déconnade, les créatures affamées du film restent très agressives avec des attaques assez gores.
Titré à l'origine PLANE DEAD, le film de Scott Thomas va officiellement changé d'appellation pour devenir FLIGHT OF THE LIVING DEAD : OUTBREAK ON A PLANE. Un jeu de mot en chassant un autre, le nouveau titre rapproche plus clairement le métrage de NIGHT OF THE LIVING DEAD (LA NUIT DES MORTS-VIVANTS) de George Romero. Toutefois, pour la sortie française en vidéo, le distributeur a préféré conserver le titre provisoire de cette série B plutôt bien torchée dans le domaine du métrage financé à destination des vidéo clubs et de la vente directe en DVD.
Pour une série B à budget réduit, PLANE DEAD offre tout de même une image de qualité, bien que très granuleuse, et le DVD se pare d'un transfert 16/9 fort satisfaisant. L'éditeur donne le choix de voir le film en version originale sous-titrée ou avec un doublage français. Les deux pistes sonores sont offertes avec un Dolby Digital 5.1 assez commun. Le rendu est souvent percutant mais sans pour autant nous émerveiller les oreilles. La qualité de cette édition DVD est donc plutôt très honnête et ne devrait pas décevoir sur ce point.
En revanche, le DVD s'avère dénué de suppléments. Pas de bande-annonce, pas de Making Of, pas de commentaire audio, c'est le désert total ! L'édition française a le mérite d'être sortie parmi les premières, si ce n'est la première, ce qui n'est pas une raison pour faire la politique du vide. Essuyer les plâtres n'ayant jamais été un argument pour justifier la médiocrité. Du côté des Etats-Unis, New Line offre des commentaires audio et un Making Of. Soyons honnête, il y a tout de même un supplément inattendu. Il s'agit d'une plaque lenticulaire 3D qui donne du relief à la face avant de la jaquette. Ce petit bonus esthétique est disponible seulement dans le cas où vous faites l'acquisition de PLANE DEAD hors des marchands de journaux. En effet, le film a été distribué sans cette plaquette avec le numéro de juillet / août 2007 du magazine Mad Movies.
