Dans un futur proche, après un conflit armé, la société essaie de se réorganiser tant bien que mal. Parmi les survivants, Peggy et sa mère ont réouvert un snack bar. C'est là où elle va rencontrer Jak. Ce dernier l'emmène un soir au Doom Room, une boîte branchée, où il doit régler une affaire avec le patron.
Impossible pour la série MASTERS OF HORROR créée par Mick Garris de ne pas donner la réalisation d'un épisode à Tobe Hooper, l'un des véritables maîtres de l'horreur. Le cinéaste américain a en effet secouer le genre avec MASSACRE A LA TRONCONNEUSE. Un essai qui marquera de façon indélébile sa carrière. Tellement que le film va laisser planer une méchante ombre sur les films qu'il va faire par la suite. Tobe Hooper a pourtant pas mal d'œuvre réussie dans sa filmographie : MASSACRE DANS LE TRAIN FANTOME, POLTERGEIST, LIFEFORCE et, bien sûr, MASSACRE A LA TRONCONNEUSE 2… Malheureusement, le réalisateur a bien du mal depuis quelques années à renouer avec le succès en alternant des petits films sympathiques (TOOLBOX MURDERS) et des pelloches difficile à défendre (CROCODILE, MORTUARY…). Avec son épisode des MASTERS OF HORROR, il aurait pu marquer le coup, enfoncer le clou et prouver qu'il était toujours bel et bien un «Maître de l'Horreur».
Hélas, son épisode est une grosse désillusion. Pourtant, il partait plutôt bien en alignant deux autres noms prestigieux au générique. Tout d'abord Richard Matheson puisque LA DANSE DES MORTS se base sur l'une de ses nouvelles. Mais, à vrai dire, il ne s'agit pas ce qu'il a écrit de plus prestigieux. La seconde personnalité de renom, c'est l'acteur Robert Englund qui a déjà bossé par le passé avec Tobe Hooper sur LE CROCODILE DE LA MORT, NIGHT TERRORS et THE MANGLER. L'inoubliable interprète de Freddy Krueger trouve d'ailleurs un rôle en or dans LA DANSE DES MORTS puisqu'il est le plus souvent sur scène en maître de cérémonie d'une boîte déviante qui présente un numéro des plus macabres. Mais, le problème de cette DANSE DES MORTS, ce n'est pas du côté de l'interprétation qu'il faut le trouver.
Ecrite dans les années 50, la nouvelle de Richard Matheson, «Danse Macabre», est adaptée par son propre fils. Richard Christian Matheson a ainsi suivi la même carrière que son paternelle en écrivant livres, nouvelles et même des centaines de scénarios pour la télévision et le cinéma. Il reprend les idées originales de la nouvelle et y ajoute de nouveaux éléments de façon à proposer une histoire à même d'être porté à l'écran. Mais, à l'arrivée, l'épisode LA DANSE DES MORTS s'avère quelque peu confus et surtout dénué de véritable intérêt. Pour nous mener au rebondissement final, le film va tout de même prendre plus des trois quarts de son métrage où aucun véritable enjeu ne nous est proposé. Il serait possible d'arguer qu'il s'agit essentiellement de développer un univers en nous exposant la façon dont les survivants subsistent. Mais, sur l'écran, on voit (trouble) surtout une bluette entre une jeune fille naïve et un gars quelque peu rebelle.
Les passages les plus réussis, c'est essentiellement l'évocation d'un douloureux souvenir de culpabilité face à une attaque durant un anniversaire ou encore la manière dont on se débarrasse des morts... Le reste du métrage est déjà moins attrayant. Autant la faute au scénario qu'à la réalisation de Tobe Hooper. On ne reconnaît pas forcément le cinéaste dans cet abus d'effets façon clip qui deviennent rapidement assez irritant tant il en abuse gratuitement. Plutôt que nous plonger dans une triste réalité, nous jeter à la face l'horreur des situations, il brouille lui-même l'image et le spectateur perd de vue, par la même occasion, le fond de l'histoire. Le potentiel était en tout cas présent avec son histoire peu commune ou encore quelques atouts visuels dont le décor du Doom Room. L'histoire utilise de façon assez atypique le thème du mort-vivant mais la fameuse danse des macchabées n'a finalement rien de très choquant et ce malgré les grandiloquents avertissements de celui qui les exhibe ! Et, sur scène, quand les morts ne sont pas là, ce sont les vivants qui font du bruit avec leurs instruments de musique. Pour l'occasion, c'est Billy Corgan, des Smashing Pumpkins, qui s'est occupé de composer les morceaux énervés que l'on entend de façon assez fréquente sur la bande sonore.
Cela fait longtemps que l'on espère voir revenir Tobe Hooper en grande forme. On y a cru avec son plutôt réussi TOOLBOX MURDERS mais son petit pas de danse orchestré pour les MASTERS OF HORROR déçoit pas mal. Tobe Hooper se rattrapera sûrement la prochaine fois. On y croit encore !
Pour cet épisode coloré, l'image au format 1.77 et avec un transfert 16/9 est est de qualité. Les effets appliqués sur l'image n'aident pas pour autant le travail d'encodage et on notera ici ou là quelques soucis numériques. Mais, dans l'ensemble, le boulot est honnête. C'est d'autant plus surprenant que l'éditeur a tout de même placé des pistes DTS et Dolby Digital 5.1 que ce soit pour la version originale en anglais sous-titrée et le doublage français. Quatre pistes qui font du bon gros bruit comme on aime !
Pour les suppléments, on débute par le commentaire audio et cela commence bizarrement puisque ce n'est pas Tobe Hooper qui assure le flot de parole. A la place, c'est donc Richard Christian Matheson qui s'exprime tout du long (ou presque). Sympa mais cela ne remplace quand même pas le réalisateur. Et, le gag, c'est que le commentaire de Tobe Hooper existe bel et bien. C'est juste que pour la sortie en France, il a été décidé de ne pas vous le proposer ! Il est à supposer que l'éditeur a du penser que le réalisateur américain avait déjà son compte sur les autres suppléments et que l'on pouvait donc réaliser une économie sur le sous-titrage. Car, Tobe Hooper est, bien sûr, au centre d'une interview où il revient sur sa carrière, en commençant par son enfance jusqu'à LA DANSE DES MORTS. On le retrouve aussi dans «Le travail du maître» mais, cette fois, au travers des témoignages de ceux qui ont travaillé avec lui comme Richard Christian Matheson, Gunnar Hansen (MASSACRE A LA TRONCONNEUSE), Bill Moseley (MASSACRE A LA TRONCONNEUSE 2) ou Steve Railsback (LIFEFORCE). Le tout est illustré d'extraits et divers documents relatifs aux sujets développés.
Plus spécifiquement dédié à LA DANSE DES MORTS, on retrouve Robert Englund dans un entretien où il parle, bien évidemment, une nouvelle fois de Tobe Hooper mais aussi de son expérience sur le tournage de cet épisode de la série télévisée. Ensuite, on trouve une compilation d'images de tournage qui sont parfois reprises, en partie, dans les autres suppléments.
Pour terminer, il reste encore deux petits machins cachés. Le premier est un vague bêtisier de moins d'une minute et le second donne la parole à celui qui s'est occupé des effets spéciaux numériques de cet épisode, preuve à l'appui. Les autres suppléments sont encore moins visibles puisque pour y accéder, il faut disposer d'un lecteur DVD-Rom sur son ordinateur. Dans ce cas, il sera possible d'accéder à neuf photos en haute résolution, un économiseur d'écran LA DANSE DES MORTS, disponible pour PC ou MAC, et même le scénario complet et en anglais au format PDF.
Reste un arrière goût douteux à propos du commentaire audio de Tobe Hooper qui est passé à la trappe mais auquel il ne faudrait pas oublier d'ajouter les interviews de Richard Christian Matheson, Jessica Lowndes et Jonathan Tucker. Tout ça, vous ne le verrez pas sur le disque français et pourtant cela a bien été produit comme des suppléments et ce spécifiquement pour la commercialisation en DVD. C'est ainsi et il n'est même pas possible de se consoler avec un coffret reprenant tous les épisodes histoire d'abaisser le prix puisque chacune des histoires est vendue de manière individuelle. Après tout, ce n'est qu'une série télévisée !