Les Etats-Unis réussissent le pari de la conquête de Mars. A la tête de la mission, Patrick Ross (Justin Lazard), fils de sénateur, est la parfaite incarnation du héros américain : jeune, séduisant; un brillant avenir à la Maison Blanche semble lui être destiné. Un échantillon martien en aura décidé autrement. Le capitaine se transforme peu à peu en un monstre forniqueur bien décidé à envahir rapidement le monde avec sa progéniture. Il faut dire qu'il est aidé par sa semence mutante qui voit les malheureuses compagnes d'un soir accoucher en moins de 5 minutes.
Pour stopper ce Don-Juan de l'espace, les autorités font appel à Press (Michaal Madsen), vétéran de la précédente campagne contre Sil, et à Eve (Natasha Henstridge), moitié humaine moitié extra-terrestre, qui semble être en connexion télépathique avec son compatriote masculin.
On était en droit d'attendre beaucoup mieux de la part de SPECIES 2 : le premier opus, basé sur une légère mais agréable intrigue sexuelle, était rythmé et se laissait voir volontiers (Natasha Henstridge n'est pas étrangère à ce succès d'estime, on vous l'accorde). De plus on retrouve à la réalisation Peter Medak, hongrois reconnu pour ses films chaotiques et énergiques (L'ENFANT DU DIABLE, ROMEO IS BLEEDING). Tout pour nous offrir un divertissement honnête... Tout sauf que le film est carrément à côté de la plaque.
Pourtant le film commence sur une note d'humour avec le vaisseau de la N.A.S.A. entrant dans le champ et laissant peu à peu apparaître les divers sponsors de la mission. On se réjouit à la vision des quelques scènes 100% gores que nous offre Medak. A noter que les scènes d'accouchements rappellent BODY MELT, notamment celle où le mari se fait plaquer au mur par le placenta mutant sorti suite à l'éventration de sa chère cosmonaute de femme. Hommage ? inspiration ? copie ?
Après tant de bonnes intentions, le film s'arrête net : plus rien à se mettre sous la dent. Et sa nature de film de commande se révèle à notre grand désespoir. Plus aucun délire gore ne viendra nous titiller les yeux. Natasha Henstridge a beau se dévêtir rien n'y fait ; à l'image d'une poursuite dans un supermarché qui ferait passer une course d'escargots pour de la Formule 1, à l'image de Michaal Madsen qui, en bon altruiste, n'hésite pas à partager son ennui profond avec le spectateur.
Les ingrédients étaient pourtant là pour faire plaisir à tout le monde, SPECIES 2 est un véritable gâchis de bonnes intentions et de talents. Ne comptez pas sur la qualité du support : l'image n'offre pas le meilleur de la compression MPEG2 et les suppléments sont anecdotiques alors qu'une trentaine de minutes est restée dans la salle de montage (pour se consoler : une scène coupée mettant en scène le capitaine Ross et un travesti, les trois autres étant totalement inutiles).
Quand on pense que Franck Mancuso, le producteur, voulait concurrencer la saga ALIEN.