Harry Angel est un privé engagé par un bien étrange Louis Cyphre. Pas
vraiment habitué à ce type de boulot puisqu'il se contente d'affaires
miteuses mais rapides, il accepte tout de même de retrouver un homme
disparu après la guerre.
Une histoire de privé confronté à des phénomènes occultes n'est pas une idée originale en soi. En effet, nombre de nouvelles et de livres sont consacrés à ce thème. Le cinéma ou la télévision n'avaient pas non plus hésité à s'emparer de la chose. La véritable originalité de ANGEL HEART se situe du côté du déroulement de l'enquête qui fait le jour sur une conclusion pour le moins inattendue. Ici, le diable tire les ficelles avec une classe assez déroutante. Un diable tiré à quatre épingles et qui semble bien respectueux des bonnes manières. Derrière ce masque, se cache un personnage avec qui il est préférable de régler ses dettes a moins d'accepter qu'il ne joue avec vous, et ce, à vos dépens. C'est exactement ce qui arrive à Johnny Favourite. Crooner des années 40 qui s'est intéressé au vaudou pour s'assurer une belle carrière. Aux basques de ce chanteur insaisissable, Harry entreprend alors une descente aux enfers, symbolisée par l'image récurrente d'un monte-charge, au fur et à mesure qu'il fait la lumière sur le disparu qu'il est supposé retrouver.
Dans le commentaire audio,
Alan Parker ne tarit
pas d'éloges sur Mickey
Rourke. Excellent acteur qui a vu sa carrière s'écrouler après qu'il
eut décidé de se tourner vers la boxe. Le tournage de HOMEBOY
lui serait-il monté au cerveau ? Après s'en être pris plein la tête,
il essaye à présent de cachetonner dans des rôles de vilains au visage
bouffi. ANGEL HEART fait partie de ses meilleures performances
et le revoir fait penser à tous ces acteurs en qui on plaçait de grands
espoirs et qui ont fini rapidement dans des séries B ou Z. Tout comme
pour HITCHER où l'on vous
parlait de cet étrange phénomène, ANGEL HEART fait office de
rappel d'une carrière brisée. De son côté, Robert
De Niro est magistral, étonnant par la sobriété qu'il apporte au
personnage du diable qu'il incarne ici, loin des grand-guignols de rigueur.
Au contraire, de son calme, de ses sous-entendus ou de ses gestes raffinés
naît une impression de grandeur. Lisa
Bonet offre à ANGEL HEART, quant à elle, une prestation très
éloignée de l'ado bien gentille qu'elle incarnait dans le COSBY
SHOW.
Alan Parker démarre assez bien son commentaire audio pour finalement s'essouffler et laisser place à des blancs parfois un peu longs. Studio Canal a tout de même sous-titré le commentaire du réalisateur anglais, ce qui permettra à tout le monde de suivre sans aucun problème ses souvenirs. On y apprend d'ailleurs la raison de l'omniprésence de tous ces ventilateurs qui donnaient un aspect inquiétant et en ajoutaient à la moiteur ambiante. L'interprétation du réalisateur nous donne de nouveaux éléments à ce propos. Le disque contient aussi six petites Featurettes (documentaires promos) où se mêlent des images de tournage, du film ainsi que des morceaux d'interviews. D'ailleurs, Alan Parker parle un peu de son film dans une interview présentée séparément. A côté de cela, on trouve des images de tournage présentées de manière brute ainsi qu'une galerie de photos et une bande-annonce. Malgré ce qui est écrit sur la pochette ou le menu, il n'y a pas de biographies. En réalité, il s'agit de trois featurettes supplémentaires ce qui vous donne à l'arrivée six de ces petits documentaires promos.
Paré d'une image à la hauteur, surtout lorsque l'on se souvient des vilaines éditions en VHS et Laserdisc, et d'une bande-son Dolby surround somme toute efficace, nous n'avions pas vu le film dans un si bel état depuis sa sortie en salles. Si l'on excepte l'édition américaine qui présente une image plus terne mais surtout plus naturelle. Une différence quelque peu anecdotique.