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Critique du film et du DVD Zone 0
PHONE 2002

 

Après avoir révélé au grand jour une affaire de mœurs, la journaliste Ji-Won se met à recevoir des appels menaçants. Elle se retire alors dans une résidence prêtée par un couple d'amis et acquiert un nouveau numéro. A nouveau, d'étranges coups de fil viennent la perturber auxquels s'ajoutent d'effrayantes apparitions. Pour couronner le tout, la fillette de ses «bienfaiteurs» développe un sérieux traumatisme après avoir été en contact avec le fameux téléphone. En menant l'enquête, Ji-Won découvre que les précédents possesseurs de sa ligne sont tous décédés dans de mystérieuses circonstances.

La nouvelle vague de l'horreur asiatique, initiée par le succès de RING d'Hideo Nakata, a provoqué des remous jusqu'aux pays voisins et notamment en Corée où l'on a vu naître avec plus ou moins de bonheur le remake RING VIRUS ou des dérivés comme UNBORN BUT FORGOTTEN. PHONE est issu de ce mouvement et a été acclamé à sa sortie au pays du matin calme. Byeong-Ki Ahn, son réalisateur, s'était déjà essayé aux histoires de fantômes avec un premier film intitulé NIGHTMARE sorti en 2000. Il récidive avec PHONE (qu'il a écrit et produit via sa propre société Toilet Pictures appuyé par Buena Vista Corée) deux ans plus tard. Descendant de la même lignée, son troisième long métrage BUSHINSABA a été présenté au festival de Gérardmer 2005.

PHONE varie de ses aînés en utilisant le téléphone portable (éventuellement accompagné d'un support informatique) pour remplacer la fameuse cassette par laquelle se transmet la malédiction, nouvelles technologies obligent. Cette idée a aussi été reprise dans 999-9999, une version thaïlandaise sortie à la même période, ou dans ONE MISSED CALL de Takashi Miike. En dehors de ce fait, la recette s'inspire donc de valeurs sures : une base de RING (spectre aux longs cheveux noirs, héroïne journaliste…), une dose de DARK WATER (l'ascenseur, la mèche de cheveux sortant du robinet qui coule), un soupçon de L'EXORCISTE, une pincée d'HYPNOSE ou de VISIBLE SECRETS pour finir, on remue et voilà. Il en résulte un effet de surprise désamorcé.

Le spectacle reste toutefois digne d'intérêt. Sans faire d'apport personnel, Byeong-Ki Ahn possède un sens certain de la cinématographie, sa mise en scène sait créer l'ambiance en alternant les teintes chaudes et froides, le lumineux et le sombre, en jouant aussi sur le temps (pluie battante, neige, nuit) selon le ton du passage. Le film fait sursauter sans être non plus trop effrayant. On n'y voit pas vraiment d'horreur frontale contrairement à ONE MISSED CALL, la peur est ainsi beaucoup suggérée hors champs (voir la scène d'introduction dans l'ascenseur). PHONE joue donc sur l'imagination du spectateur face à l'invisible mais utilise aussi les apparitions surprises et les effets sonores pour susciter des montées d'adrénaline.

Initialement présenté comme un film d'horreur, l'intrigue s'en écarte en son milieu pour prendre une tournure plus dramatique. Le scénario se densifie ainsi en se penchant sur une famille d'apparence parfaite : un couple uni, une bonne situation professionnelle, une charmante petite fille. L'impact de la malédiction, notamment sur l'enfant va faire éclater ce vernis et révéler les fêlures cachées.

L'irruption du drame est amenée de façon naturelle via l'enquête de la journaliste pour remonter à la source du mal. Les flash back de reconstitution des évènements apportent une émotion autre, plus intime comme lorsque l'on découvre le secret qui lie l'héroïne à sa meilleure amie ou les moments de vie de la première disparue à l'origine du maléfice. Ceci est mis en scène avec emphase grâce à la magnifique sonate Clair de Lune de Beethoven. Dommage que le film veuille en rajouter en insistant sur l'histoire du tueur maniaque à la poursuite l'héroïne, cette sous-intrigue ne fait que télescoper la trame principale en y ajoutant une confusion inutile.

Le casting est principalement constitué d'inconnus. Dans le rôle principal, l'actrice Ji-Won Ha avait déjà collaboré avec Byeong-Ki Ahn dans NIGHTMARE. Celle-ci a su trouver un ton juste pour son personnage. Mention spéciale pour l'interprétation de la toute jeune Seo-Woo Eun qui incarne le rôle peu évident de la fillette du couple possédée par un esprit malin. Celle-ci développe une jalousie œdipienne exacerbée, alternant figure adorable et attitude malveillante, ce qui déclenche une série de comportements aliénés réellement perturbants. En s'appuyant sur les références du genre, Byeong-Ki Ahn nous livre donc un métrage honorable. Le public qui s'attend à de l'horreur intense sera toutefois un peu désappointé.

Le DVD thaïlandais Zone All en notre possession est édité par Premium Digital Entertainment. Le transfert au format 1.85 bien que ne tirant pas parti du 16/9 est plutôt de bonne facture. On peut noter de rares scories ainsi qu'un léger grain lors de certains passages sombres. Le film bénéficie d'une piste audio surround 5.1 en coréen ainsi que d'un doublage thaïlandais. Des sous-titres nous sont proposés en thaïlandais et en anglais, avec quelques erreurs de frappe ou d'orthographe pour cette dernière langue comme cela arrive assez souvent. Ce léger désagrément n'empêche toutefois pas la compréhension.

Le DVD thaïlandais contient en bonus un Making Of en deux segments qui revient sur les acteurs et le réalisateur. Le son y est parfois étouffé ou inégal mais dommage qu'il n'y ait pas de sous-titres car l'on peut y voir, entre autres, le travail du réalisateur avec la petite fille. Cette section est complétée par une bande annonce du film de qualité douteuse. Les Making Of sont sans doute issus d'un montage-résumé piochant dans les divers suppléments présents dans l'édition coréenne double DVD édité chez Starmax / Bear Entertainment (sans sous-titres non plus) ou dans ce que propose Tartan Asia Extreme, à savoir : une interview du réalisateur et des principaux acteurs, un making of en trois segments, des scènes coupées, un commentaire spécifique de la jeune Seo-Woo Eun sur certaines scènes et un épilogue.

PHONE, même s'il s'inspire largement du modèle japonais, reste un film bien mené qui se laisse regarder pour peu que l'on ne soit pas rompu par le genre. Son intrigue démarre dans l'horreur pour mieux se prolonger dans le drame par la suite, au risque de décevoir le spectateur en mal de grands frissons. Il semble par ailleurs que PHONE bénéficiera, lui aussi, d'un remake américain courant 2005. Pour ceux qui souhaitent ajouter ce titre à leur DVDthèque, l'édition thaïlandaise vaut surtout pour son petit prix. Pour une offre plus qualitative, il faudra voir du côté de chez Tartan, pour le moment, surtout que le disque anglais comporte des sous-titrages anglophones sur les suppléments !

Rédacteur : Sandrine Ahson
2025 ans
1 news
15 critiques Film & Vidéo
On aime
Le film réussit à mêler horreur et drame
L’interprétation de la fillette
On n'aime pas
Un air de déjà vu
La sous-intrigue du maniaque
Pas assez effrayant pour certains
De légères erreurs dans les sous-titres du film
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Autres critiques
L'édition vidéo
PHONE DVD Zone 0 (Thailand)
Editeur
Premium
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Thailand (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h42
Image
1.85 (4/3)
Audio
Korean Dolby Digital 5.1
Thai Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Thaïlandais
  • Supplements
    • Making of : Scoop for standy « The Phone » (4mn44 + 4mn27)
    • Bande annonce
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