Une nuit, Matthew Ransom se rend chez son coéquipier et découvre qu'il a assassiné sa femme et son amant. John Traveller est donc condamné à être emprisonné. Quelques temps plus tard, un tueur se met à éliminer des personnes ayant eu des contacts plus ou moins proche avec John Traveller tout en laissant derrière lui d'énigmatiques indices.
En dehors de la série télévisée LE CAMELEON et les deux téléfilms qui lui font suite, Michael T. Weiss joue plutôt les seconds rôles ou bien fait des apparitions de façon plus anecdotiques comme dans BONES. Avec LES LIENS DU SANG, il se retrouve l'acteur principal d'un thriller policier. Et il a manifestement l'envie de casser son image de surdoué candide puisqu'il interprète ici un flic plutôt sombre et dépressif qui connaît moult problèmes dans sa vie personnelle. Il en profite pour adopter une coiffure teenager à la Keanu Reeves, ce qui est fort notable tant elle ne lui va pas, et offre une prestation plutôt tourmentée. Après quatre saisons du CAMELEON, il faut bien avouer que cela n'est pas d'une grande crédibilité tant l'acteur était devenu l'image du sympathique Jarod.
Peter Coyote s'avère déjà bien plus à l'aise en coéquipier placé derrière les barreaux et qui aiguille l'enquête en dispensant quelques clefs nécessaires à la compréhension des motivations du tueur. Quelques séquences qui ravivent le souvenir du SILENCE DES AGNEAUX où Clarisse devait rendre visite à Hannibal Lecter pour progresser dans son enquête. Un rapprochement gênant car LES LIENS DU SANG n'a certainement pas les mêmes qualités que celles du film de Jonathan Demme. Aux commandes, on trouve John Terlesky plutôt spécialisé dans le métrage à destination des vidéo clubs mettant en scène des acteurs sur le retour. Rien de très rassurant quant à la qualité globale du film. Et il est vrai qu'une fois visionné, LES LIENS DU SANG est un peu plat dans son déroulement et ce ne sont pas quelques effets de styles (les emplacements pour les publicités ?) qui viennent donner un coup de fouet à l'entreprise. Les quelques idées lumineuses, comme l'utilisation des écrits de Arthur Conan Doyle, ne sont pas non plus véritablement exploitées avec finesse. Il n'est donc pas besoin d'être Sherlock Holmes pour rapidement éliminer les faux coupables désignés par de gigantesques ficelles et trouver le véritable coupable et ses motivations.
Difficile d'affirmer que LES LIENS DU SANG est pourvu d'un tueur en série tant le nombre de victimes est assez bas. Les mises à mort ne sont pas non plus très recherchées, pour un fan de Sherlock Holmes un peu plus de machiavélisme aurait été de mise, et la résolution de l'enquête n'est pas non plus une grande surprise. LES LIENS DU SANG ne verse donc pas non plus dans le thriller horrifique du genre LE SILENCE DES AGNEAUX ou même encore RESURRECTION, pour un produit du même type, mais dépeint une histoire policière avec un peu trop de sagesse compte tenu des possibilités offertes.
Bénéficiant d'un transfert 16/9 honnête, LES LIENS DU SANG s'affiche avec une image satisfaisante sans qu'il n'y ait lieu pour autant de crier au génie. Les deux pistes sonores, la version originale anglaise sous-titrée et le doublage français, offrent une stéréo convenable. En bonus, le disque contient une bande-annonce et rien d'autre.
Mais il faut replacer LES LIENS DU SANG dans son contexte. Il s'agit en réalité d'un disque de supplément qui vient en complément de programme des deux téléfilms produits après l'arrêt de la série LE CAMELEON. Ce troisième disque, et le film qui s'y trouve, est une façon pour l'éditeur d'offrir un peu plus de «Michael T. Weiss» aux fans de la série télévisée et donc de l'acteur.
Commercialisé avec CAMELEON CONTRE CAMELEON et L'ANTRE DU DIABLE dans un digipack entièrement dévolu à l'épilogue (temporaire ?) de la série télévisée, LES LIENS DU SANG est un petit film qui ne soulève pas un grand enthousiasme en raison d'une mise en image digne d'un téléfilm. Le plus amusant étant de constater que les épisodes du CAMELEON sont réalisé avec largement plus de brio que LES LIENS DU SANG.