Comme tous les ans, Patrick se rend avec ses parents dans une petite
île dont une bonne partie est monopolisée par une compagnie
pétrolière. Ses parents disparaissent pourtant corps et
âme, tout comme son petit chien, dès la première
nuit. Le jeune garçon traumatisé ne donne aucune explication
valable aux autorités. Quelques temps plus tard, une jeune psychiatre
décide de le ramener sur l'île histoire de lui raviver
quelques souvenirs. Un voyage qui ne sera pas de tout repos...
Voilà pour le point de départ de KOMODO. Un film qui fait peur et qui garde le suspense pendant un bon moment sur l'origine des disparitions et des attaques. Je ne fais que vous passer ce que raconte Michael Lantieri dans le petit making of ainsi que son commentaire audio. Emporté par l'enthousiasme, le pauvre homme n'a pas l'air de bien se rendre compte... Car si KOMODO est apte à vous soutirer quelques bons sursauts des familles avec les vieilles recettes éculées mais efficaces, il ne va pas faire peur à grand monde. Pour le suspense, vous repasserez aussi. Le marketing étant passé par là, je ne risque pas de dévoiler grand chose en annonçant que l'on a affaire ici à des dragons de Komodo : les plus gros varans de la planète.
10 millions de dollars ou six fois moins que le budget d'un JURASSIC PARK, c'est peu ! Encore plus avec les ambitions de KOMODO. Les créatures se font dès lors assez rares. Pas en nombre mais plutôt en apparitions. Plus génant, les gros plans de ces varans donnent souvent l'impression d'avoir à faire à de gros lézards bien inoffensifs voire un peu endormis (comme souvent chez ces bestioles). La démarche franchement pataude, il n'en faut pas plus pour décrédibiliser la menace. Pourtant, les vilaines créatures présentées ici sont franchement réalistes. Les dragons de Komodo ne sont pas une invention des scénaristes. Les derniers representants de cette espèce en voie de disparition vivent sur une île bien protégée. Pas pour éviter la fuite des animaux mais pour leur préservation. L'idée d'utiliser ces gros lézards était sûrement bonne sur le papier mais le passage à l'écran l'est déjà moins.
Le manque d'apparitions des prédateurs est pallié par les relations entre les personnages. Bien entendu, on n'évite pas les clichés. Pourtant, les scénaristes redoublent d'efforts pour ficeler une histoire relativement "crédible". Encore que ? Il y a quand même de jolies incohérences ou des raccourcis sur lesquels s'interrogeront les spectateurs les moins captivés. Hélas, cette volonté de faire crédible réussit assez rarement aux petits budgets dans un tel genre. Une dose d'humour décalé ou des situations délirantes auraient été les bienvenues. KOMODO n'est donc pas une réussite. Mais il ne s'agit pas pour autant d'un ratage complet.
KOMODO rejoint donc la longue liste des séries B à consommer vite fait bien fait. De celles dont on retient quelques images ou scènes. Comme c'est le cas pour la toute première rencontre entre Patrick et les occupants de l'île. Une première partie du film réussie et qui joue la suggestion avec un grand succès. Malgré de bonnes idées (Patrick nous refait PREDATOR) et quelques passages saignants, la sauce a bien du mal à prendre par la suite.
Il y a les disques bourrés de suppléments et ceux qui n'ont rien du tout. KOMODO se situe un cran au dessus de la moyenne. Un commentaire audio du réalisateur sous-titré en français ne fait jamais de mal. Celui-ci est comme le film. Loin d'être un modèle du genre. Michael Lantieri passe beaucoup de temps à nous parler des effets spéciaux plutôt que d'anecdotes. Le Monsieur étant un spécialiste (il a travaillé sur JURASSIC PARK, POLTERGEIST 2 ou STARFIGHTER), on s'attend à des explications extraordinaires alors que bien souvent il se contente d'indiquer qu'il s'agit ici d'image de synthèse ou là d'un effet animatronique. Le Making Of est, comme souvent, une Featurette. Un bon documentaire promotionnel où chacun se congratule et loue les qualités du film. Justement après la vision de ce dernier, c'est assez amusant. Pourtant au bout d'une dizaine de minutes, on apprend qu'il faut attendre la fin du générique pour en apprendre toujours plus sur les effets spéciaux. Après avoir retourné dans tous les sens le disque, nous n'avons rien trouvé ! Le tout est complété par une galerie de photos (sympas), d'une bande-annonce et d'un quizz qui teste le fait que vous ayez bien ingurgité le film. Rien à gagner une fois que vous aurez bien répondu aux dix questions. Pas de véritables récompenses, tant pis ! On se serait passé aussi d'être accueilli sur le disque par les bandes-annonces d'autres films distribués par M6 Vidéo. Rien ne vous empêche de les zapper mais les menus sont faits pour ce type de chose, non ?
M6 Vidéo présente avec KOMODO un disque de bonne facture en dehors de deux petits problèmes. Le changement de couche se retrouve en plein milieu d'une scène de dialogue. En fonction des lecteurs, la coupure pourra sembler plus ou moins embarassante. Si l'image est très bonne, on dénote un peu de grain sur certains plans. Il faut noter aussi une saute d'image (Chapitre 1 [3'13]) plutôt surprenante pour un film aussi récent. Enfin, la bande-sonore est très efficace et mènage quelques effets directionnels bien sentis.
KOMODO n'est pas un chef-d'oeuvre. Il aura pourtant été bien mis en valeur avec ce DVD de M6 Vidéo. Bien mieux que certains films qui mériteraient un tel traitement.