1. Interview David Cholewa

DEAD SHADOWS est un nouveau film de genre français que l'on n'avait absolument pas vu venir ! Tandis que le film fait le buzz sur le net grâce à sa superbe affiche et son trailer alléchant, nous avons coincé le réalisateur David Cholewa dans les allées du Marché du Film à Cannes. Nous n'avons pas eu de mal à le trouver puisque David est également exposant au marché pour le compte de sa société DC Medias, stand que nous dévalisons tous les ans en screeners pour vous ramener des chroniques ! David nous en dit plus sur ce projet toujours en production qui nous promet une invasion de mutants tentaculaires le soir du passage de la comète de Haley.

Eric Dinkian : Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

David Cholewa : Je m'appelle David Cholewa. Je suis le président de DC Medias qui est une société de vente et de distribution internationale de droits de films de genre. Actuellement, je suis en train de produire et tourner mon premier long-métrage, DEAD SHADOWS. C'est un vrai film de monstres avec beaucoup d'action. Il sera violent et assez gore. Comme j'ai un stand chaque année sur les principaux marchés internationaux avec DC Medias, j'en ai profité pour venir à Cannes avec un teaser et une affiche pour faire des pré-ventes à l'international.

Comment as-tu lancé ce projet qui semble très ambitieux ?

Sur les marchés internationaux, il y a beaucoup de films qui sortent. Il y a tous les mois 10 à 15 nouveautés. Donc c'est extrêmement dur de tirer son épingle du jeu. Afin de minimiser les risques financiers, on a préalablement voulu prendre la température des acheteurs et distributeurs en envoyant plusieurs projets. Ils se sont positionnés sur l'un des projets, à savoir DEAD SHADOWS. On l'a donc lancé en priorité et on a rapidement démarré le tournage pour avoir assez vite quelque chose à montrer. L'échéance de Cannes approchant, c'est vrai que l'on n'a pas perdu de temps. Ca a été très rapide.

Vous avez donc débuté le tournage avant même d'avoir tout le financement ?

On a tourné entre 4 et 5 jours quelques scènes en intégralité pour pouvoir plus tard les intégrer au montage final. Et à partir de ces 4 à 5 scènes, on a monté un teaser pour donner un peu envie aux acheteurs et distributeurs étrangers de pré-acheter le film. La suite du tournage est programmée pour cet été. On a déjà signé des pré-ventes donc on est maintenant obligé de livrer le film en début d'année prochaine. Ca met la pression mais ça rassure car ça a l'air de vraiment plaire.

Les effets spéciaux sont nombreux et déjà très aboutis pour un teaser destiné à lever des fonds.

On a eu la chance d'avoir David Scherer qui a amené tout son savoir faire et son talent sur le tournage. On avait aussi Luc Serrano et son équipe, des spécialistes des effets numériques, qui sont très doués mais qui n'avaient que quelques jours pour travailler les plans truqués. Par contre, on n'a pas eu le temps de faire d'étalonnage pour le teaser. C'était vraiment l'urgence.

DEAD SHADOWS est ta première expérience de réalisation ?

J'avais réalisé un court-métrage il y a une dizaine d'années que je ne montrerais je pense jamais ! (rires). J'ai toujours voulu produire et monter des projets de film de genre. Et puis m'atteler à la réalisation un jour ou l'autre. Je me suis très bien entouré. J'ai demandé à François Gaillard (NDLR : le co-réalisateur de BLACKARIA et LAST CARESS) de venir sur le tournage pour être mon conseiller artistique. Il m'a épaulé, motivé et donné des bons conseils. J'avais aussi une idée très précise de l'ambiance que je voulais, très typée années 80. Mes influences sont aussi très BD. Je pense à "Druuna" de l'italien Serpieri avec une héroïne qui évolue dans un futur apocalyptique plein de monstres. La BD est très sexe. Il n'y en a pas dans le film, mais on a gardé les mutations qui peuplent l'univers de "Druuna".

Comment se sont passés ces premiers jours de tournage ?

Ca a été très difficile. Je me suis entouré de techniciens que j'ai choisi mais que je ne connaissais pas, avec qui je n'avais jamais travaillé. J'étais donc au four et au moulin, à la réalisation mais aussi derrière les problèmes logistiques et financiers. Je devais en même temps gérer les autorisations de tournage… C'était très difficile !

Vous avez tourné avec quel type de caméra ?

On a tourné avec la Red MX, qui est une caméra qui a un meilleur capteur que la Red One. Elle permet d'avoir notamment une meilleure visibilité dans les scènes nocturnes et sombres. En revanche, la caméra génère des fichiers très lourds qui demandent un gros travail de post-production. C'est pour cette raison que nous n'avons pas pu monter le teaser depuis les fichiers RED qui sont de toute beauté. Mais nous allons le faire sous peu.

Peux-tu nous détailler les moments forts qui nous attendent avec DEAD SHADOWS ?

On a plusieurs scènes chocs. Comme une soirée, "l'Apocalypse Party", où de charmantes demoiselles vont se faire vraiment massacrer par les créatures. On a une scène hommage à l'un de mes films culte à savoir FLIC OU ZOMBIE où un personnage fond littéralement. On a une scène de baston très impressionnante qui va demander un temps de préparation conséquent. Et la scène finale sera épique puisque l'on va sortir de l'environnement confiné de l'immeuble (NDLR : où va se passer l'essentiel de l'action) pour arriver sur une grande place. Je n'en dis pas plus mais ça va être assez ambitieux.

Le cinéma de genre français bénéficie d'une excellente réputation à l'étranger mais reste mal aimé dans son propre pays. Est-ce que ça ne te fait pas peur d'être confronté aux critiques ?

Oui, je garde ça dans un coin de ma tête. Je sais qu'il y aura du pour et du contre. Certains trouveront ça naze, d'autres passeront un bon moment. Je me souviens de la conférence de presse de ASSASSINS de Mathieu Kassovitz. Le film s'était fait descendre et Michel Serrault l'avait défendu en disant : "Est-ce que vous avez pris ne serait-ce que 5 minutes de plaisir ? Car 5 minutes de plaisir, c'est déjà beaucoup !".

Un dernier mot ?

Il y a en France un vivier de jeunes talents. A tous les niveaux. Des techniciens, réalisateurs, producteurs qui ont vraiment envie de faire du cinéma de genre. Et je pense qu'un projet comme DEAD SHADOWS n'aurait jamais pu voir le jour sans le soutien des fans comme ceux qui fréquentent le forum de DeVilDead.

RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Index
Dossier réalisé par
Eric Dinkian, Sandrine Ah-son & Micheline Dinkian
Remerciements
David Cholewa