Suite à l'utilisation à leur insu d'une drogue expérimentale les empêchant de rêver, les adolescents de Springwood ont oublié jusqu'au nom même de Freddy Krueger et peuvent s'adonner à leurs passe-temps favoris, à savoir boire, fumer et avoir des relations sexuelles soutenues. Le pauvre croquemitaine des rêves, privé de ses pouvoirs, décide alors de ressusciter l'un de ses collègues les plus célèbres, Jason Voorhees, afin de faire renaître son mythe. Mais le zombie de Crystal Lake devient rapidement hors de contrôle...
En dehors de deux ou trois films dont le mémorable JASON X, Jason Voorhees, ne sera jamais vraiment sorti d'une recette éprouvée et usée jusqu'à la corde dans les années 80. De son côté, Freddy Krueger était à la retraite depuis FREDDY SORT DE LA NUIT. Les deux croque-mitaines de l'horreur sont alors réunis dans un même film… Mais cet affrontement n'a rien d'une idée nouvelle puisque le projet aurait déjà du se concrétiser dans les années 80 à la suite de JASON LE MORT-VIVANT. Plus plus tard, la séquence finale de JASON VA EN ENFER anticipait déjà ce fameux affrontement.
Ayant apprécié le travail du réalisateur sur LA FIANCEE DE CHUCKY, New Line confie plus de quinze plus tard la réalisation à Ronny Yu. Robert Englund reprend inévitablement son rôle de Freddy alors que Kane Hodder, interprète de Jason sur les quatre derniers films, se voit remplacé par le cascadeur Ken Kirzinger.
Avec un titre comme celui-ci et l'esprit cynique des derniers slashers, on pouvait s'attendre à un film d'action bourrin rempli de second degré et c'est de là d'où vient la surprise : Ronny Yu nous a tout simplement réalisé le huitième Freddy ! Reprenant tous les codes narratifs de la série, notamment les passages où les personnages rêvent sans que le spectateur ne puisse deviner à quel moment ils s'endorment, le réalisateur du somptueux THE BRIDE WITH WHITE HAIR semble immédiatement plus attiré par le tueur d'Elm Street, tant celui-ci lui permet d'exprimer son immense talent visuel. Et c'est là que se situe la réussite du film, rarement un slasher n'aura eu d'aussi beau décors et une lumière aussi travaillée. La chaufferie de Freddy est d'un rouge à brûler les yeux tandis que le repaire de Jason, une maison en partie enfoncée dans une terre d'où dépassent de nombreux corps semble sortir tout droit d'une peinture surréaliste. Pour deux franchises qui n'avaient pas toujours donné de bons films, un traitement aussi soigné est inespéré.
Evidemment, pas de Freddy ou de VENDREDI 13 sans son lot d'adolescents fêtards et lubriques. Ronny Yu les traite comme il traite ses tueurs, il ne les présente que sommairement, puisque eux aussi sortent tout droits d'un film d'horreur des années 80 (il fait également le bonheur des spectateurs mâles en s'attardant régulièrement sur les très appréciables tours de poitrine de ses comédiennes). Les scènes de meurtres quant à elles sont plutôt inventives, bien que parfois frustrantes car trop courtes (la rave-party interrompue par Jason aurait pu être beaucoup plus longue !) et préparent le fameux combat final qui part dans un véritable délire de comic-book gore. Un bonheur, dont on attend la suite avec impatience !
L'édition double DVD, vendue sous une jolie jaquette brillante, est totalement irréprochable. La copie n'a strictement aucun défaut, et présente le film dans son format 2.35 d'origine, évidemment encodée en 16/9. Les couleurs sont vives, la compression est invisible, mais pour un film aussi récent, c'est la moindre des choses. Les pistes audios en font des tonnes que ce soit la version originale en Dolby Digital 5.1, la plus réussie et naturelle, ou le doublage français dans le même format sonore ou en DTS.
Pour les bonus, sur le premier disque, si l'on excepte un commentaire audio peu intéressant de Ronny Yu, Robert Englund et Ken Kirzinger, on ne trouve que les bandes-annonces de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, LEATHERFACE, APPEL AU MEURTRE et CRITTERS. La partie la plus importante des suppléments commencent en fait sur le deuxième disque.
Le second disque est rempli de trésors. On n'y trouve pas moins de 20 scènes coupées (dont un début et une fin alternative) avec commentaire optionnel de Ronny Yu et du producteur executif Douglas Curtis. Entre autres, on notera ainsi que le rôle de Robert Shaye, boss de New Line, a été élagué ou bien un amusant clin d'oeil à VOL AU DESSUS D'UN NID DE COUCOU. Il est à noter que ces scènes ont été finalisées et sont présentées dans la même qualité que le film (en Dolby Digital 5.1 et 16/9)
Une section sobrement intitulée «La production» renferme trois sous parties. Avec "Derrière le masque et les griffes», c'est presque une heure d'interviews des principaux participants (ce sera la seule fois où l'on verra Ken Kirzinger, 30 secondes sans son masque) entrecoupées d'images de tournages, d'essai de maquillages, etc... Bien qu'ayant un aspect promotionnel évident («On s'est tous très bien entendu sur le tournage patati patata !»), cela reste plutôt instructif sur la manière de travailler de Yu, sur sa relation avec son réalisateur de seconde équipe et sur l'ambiance d'un plateau.
Vient ensuite «Les effets spéciaux» qui proposent 12 scènes commentées par les responsables des effets numériques. Un excellent bonus car celui-ci ne s'attarde pas uniquement sur les séquences les plus spectaculaires mais également sur des plans en apparence très simple, et montre également la collaboration entre le digital et les effets plus traditionnels. Enfin «Story-boards et galeries photos», comme son nom l'indique, donne lieu à admirer diverses images avec par exemple les dessins préparatoires de la scène d'ouverture alternative.
La dernière section est celle du matériel promotionnel pur. On y trouve tous les spots TV, l'amusante conférence de presse de Las Vegas, un film de vacance de l'équipe de tournage qui assiste à la première projection du film, l'horrible clip du groupe Ill Nino, et les bandes-annonces de toute la série des Freddy, mais hélas, pas celle des VENDREDI 13 (pourtant Metropolitan détient les droits de JASON X et JASON VA EN ENFER)...
Les plus curieux devraient trouver facilement trois bonus cachés, dont l'un est particulièrement frustrant puisqu'il décrit la fin du film particulièrement spectaculaire et délirante telle que la voyait Ronny Yu à l'origine. Les deux autres sont respectivement un reportage pendant le tournage d'une scène et deux séquences en 3D et animées par ordinateurs servant comme prévisualisation.