A douze ans Dale Murphy (Johnny
Lee Miller) pirate 1507 réseaux informatiques. Arrêté puis jugé,
il n'a plus le droit de toucher un ordinateur; il faut dire que le gamin
a sérieusement secoué Wall Street. Six ans plus tard, il arrive
dans un nouveau lycée regorgeant de hackers : des petits génies du binaire
qui violent les systèmes les plus sécurisés pour s'amuser (à ne pas
confondre avec les crackers qui détruisent les données).
Un soir, un de ses amis recherchant la reconnaissance absolue de son talent s'attaque au système de la société EMC. Il ne sait pas encore que son intrusion va être la parfaite couverture pour l'administrateur réseau d'EMC : Eugène "La Peste" Belford qui détourne quelque cents à chaque transaction de la compagnie. Acid Burn (Angelina Jolie) et Cereal Killer (Matthew Lillard) possèdent la preuve de l'innocence de leur ami et vont rapidement être confrontés au FBI et à la "Peste".
Compte tenu du sujet abordé, on ne peut s'empêcher de penser à WARGAMES et finalement les deux films ont peu de points communs. En effet 11 ans les séparent et l'informatique est un secteur qui rend rapidement obsolète les dernières nouveautés (vous vous en rendrez compte quand les hackers s'émerveillent devant un portable aux caractéristiques totalement dépassées de nos jours).
L'intrigue proposée est relativement simpliste mais a le mérite de
laisser la part belle aux diverses activités des hackers. Ces chevaliers
des temps modernes auront une savoureuse vengeance à l'encontre de l'agent
Richard Gill : sa carte bleue lui est retirée, il est arrêté pour contraventions
impayées et finalement on le déclare mort !
Iain Softley, le réalisateur, a plutôt bien intégré la culture cyber à son film : la musique est ce qui se fait dans le milieu (Prodigy, Orbital), les hackers écument les différentes tendances vestimentaires (techno, hippie, etc.), bref on est loin de l'insipide TRAQUE SUR INTERNET. Apparemment, cela ne suffisait pas à un groupe de hackers "Internet Liberation Front" qui a piraté le site du film en remplaçant "Ceci va devenir un site promotionnel divertissant et marrant" par "Ceci va devenir un site promotionnel dépassé et moche". MGM a décidé de le conserver sous cette forme pendant l'exploitation de HACKERS.
On évitera la version française qui loupe pas mal d'idiomes, pour preuve un écran annonçant: "Acid Burn sez leave B 4 U R expunged" traduit par un incompréhensible: "Acid Burn exige que tu quittes B 4 ou tu es grillé" (B 4 équivaut phonétiquement à "before" en anglais). De toute manière il serait vraiment dommage de se passer des régulières envolées technoïdes de la bande son bien plus dynamique avec le Dolby Digital anglais qu'avec le Surround français.
Paradoxalement, Iain Softley n'a utilisé aucun trucage informatique pour son film : "Nous avons utilisé les méthodes les plus conventionnelles de contrôle de mouvement, animation, maquette et rotoscoping pour créer un monde 3D réaliste, car, à mon avis, les images virtuelles ont parfois un rendu plus plat et stérile". Le réalisateur se ballade dans les systèmes Gibson comme dans une ville et l'effet est plutôt réussi, certes au détriment du réalisme dont il fait preuve pour le reste de la communauté informatique.
Un bon film, sans prétention aucune, qui vous fera certainement passer un bon moment et vous permettra de (re?) découvrir Angelina Jolie.