Header Critique : GODZILLA VS MECHAGODZILLA (GODZILLA CONTRE MECANIK MONSTER)

Critique du film et du DVD Zone 2
GODZILLA VS MECHAGODZILLA 1974

GODZILLA CONTRE MECANIK MONSTER 

GODZILLA 80 (alias GODZILLA VS. MEGALON en DVD français), bâclé dans la précipitation, est un sévère échec commercial. Voilà qui semble bien mal augurer de l'avenir d'une série qui intéresse de moins en moins les amateurs nippons de science-fiction. Ces derniers préfèrent se tourner vers la télévision, avec ses nouveaux super-héros et ses robots géants. Toutefois, 1974 marque le vingtième anniversaire du lézard atomique, et Toho décide de faire un peu plus d'efforts pour son nouveau film : GODZILLA VS. MECHAGODZILLA (sorti dans les salles françaises sous le titre GODZILLA CONTRE MECANIK MONSTER). Jun Fukuda, qui vient de diriger les deux épisodes précédents, se charge de sa mise en scène. Le casting comprend des comédiens plutôt connus, comme Akihiko Hirata (GODZILLA...), Hiroshi Koizumi (LE RETOUR DE GODZILLA version 55...) ou Shin Kishida (LE LAC DE DRACULA...).

Sur l'île d'Okinawa, les évènements étranges se multiplient. Une jeune femme aux dons surnaturels a des visions de monstres destructeurs ; un homme découvre un étrange morceau de titanium cosmique dans une caverne ; une statuette représentant le génie protecteur King Seezer est découverte et étudiée par des archéologues... Peu de temps après, Godzilla sort de la mer et casse tout sur son passage, à la stupéfaction des japonais, convaincus que le lézard atomique était devenu leur protecteur. Leur étonnement est encore plus grand lorsqu'ils assistent à un combat sans merci entre Godzilla et Angilas, deux monstres supposés être amis. La supercherie est finalement découverte lorsqu'un second Godzilla, le vrai, sort du sol pour combattre cet imposteur. Car le méchant Godzilla est en fait un faux, construit par des extra-terrestres malveillants. Une fois son camouflage retiré, on découvre qu'il s'agit d'un robot, un redoutable "Mecanik Monster" équipé de nombreuses armes mortelles.

Ainsi, donc, pour renouveler la série Godzilla, ses producteurs et scénaristes ont l'idée de confronter le célèbre reptile à un monstre robotique, construit à son image. L'idée n'est pas totalement neuve, puisque, au sein du bestiaire Toho, King Kong avait lui-même affronté Mecanikong, une redoutable machine de destruction imitant l'aspect du gorille géant. D'autre part, la mode est aux robots gigantesques, comme le prouve l'engouement d'alors pour le dessin animé MAZINGER Z de la firme Toei, appelé à aboutir à la création, en 1975, de GOLDORAK. D'ailleurs, dans GODZILLA 80, Godzilla a déjà eu comme allié un robot : le super-héros Jet jaguar. Cette fois-ci, il affronte son double électromécanique, bardé de canons lasers, de boucliers magnétiques et de lance-torpilles. Ce terrible MechaGodzilla est envoyé par des extra-terrestres malveillants, bien décidés à envahir la Terre. Là encore, ce n'est pas une nouveauté pour la Toho : ainsi, dans PRISONNIÈRES DES MARTIENS d'Inoshiro Honda, des envahisseurs lâchaient sur Terre un robot géant et destructeur, qui ressemblait, vaguement, à Godzilla.

Après la déconfiture de GODZILLA 80, on sent bien une volonté de fêter les quarante ans du monstre-star avec une certaine dignité. Dans GODZILLA VS. MECHAGODZILLA, on échappe en effet à des éléments comme le personnage enfantin inutile, les stock-shots exploités sans vergogne ni discrétion, ou les gags idiots tendant à faire de Godzilla un catcheur un peu ridicule. Le plus sérieusement du monde, ce nouvel épisode propose un scénario assez élaboré (voire difficile à suivre), mêlant science-fiction et espionnage avec une grande rigueur. La mise en scène est autrement plus solide que dans le titre précedent et offre des moments assez spectaculaires, voire impressionnants par leur cruauté destructrice (le combat entre le faux Godzilla et Angilas, le premier affrontement entre les deux Godzilla...). La bataille finale délire pourtant encore un peu, notamment grâce aux multiples armes de Mechagodzilla, et à l'intervention de King Seezer, un nouveau monstre gigantesque, à mi-chemin entre le chien et le lion. Peu efficace au combat, il n'en a pas moins une allure étonnante !

A force de se prendre au sérieux, GODZILLA VS. MECHAGODZILLA ennuie quand même un peu. N'apportant rien de bien nouveau à la science-fiction japonaise, il a tendance à s'enliser dans des intrigues d'espionnage un peu laborieuses. Ainsi, après le premier affrontement entre Godzilla et son rival mécanique, les créatures géantes sont priées de soigner leurs bobos pendant une trop longue part du film, au cours de laquelle des péripéties moyennement passionnantes, mettant en scène humains et extra-terrestres, vont se succéder.

Moins rigolo que GODZILLA 80, GODZILLA VS. MECHAGODZILLA est tout de même un épisode intéressant, qui saura séduire les amateurs de science-fiction sérieuse et les admirateurs les plus puristes de Godzilla. Au Japon, il redresse un peu le succès commercial de la série, en accumulant plus d'un million d'entrées. On reste encore très loin des scores faramineux de la fin des années 1950 et du début des années 1960. Une suite est mise en chantier, à nouveau avec Mechagodzilla : LES MONSTRES DU CONTINENT PERDU d'Inoshiro Honda. Ce sera le dernier film de ce réalisateur mythique, et aussi le dernier titre de la première série des Godzilla...

Au USA, GODZILLA VS. MECHAGODZILLA sort au cinéma en 1977, sous le titre GODZILLA VS. THE BIONIC MONSTER ; le film est néanmoins rapidement renommé GODZILLA VS. THE COSMIC MONSTER. En effet, Universal TV, productrice de la série L'HOMME QUI VALAIT TROIS MILLIARDS, laquelle met en scène les aventures de l'homme bionique Steve Austin, menace ses distributeurs d'un procès !

GODZILLA VS. MECHAGODZILLA arrive en DVD dans la nouvelle collection Godzilla d'Aventi. Proposant la version intégrale japonaise (contrairement aux DVD américains qui contiennent des montages tronqués), ce disque offre une image dans un format scope un peu plus allongé que le 2.35 (et avec option 16/9). On peut d'ailleurs repérer quelques plans où le cadrage semble un peu serré, sans que cela ne soit tragique. La gestion des couleurs est assez naturelle, tandis que la définition est acceptable. Par contre, les contrastes tendent à être mal équilibrés dans les scènes sombres, ce qui donne lieu à quelques séquences un peu "boueuses". Heureusement, la compression est irréprochable, et ce transfert d'image s'avère globalement très acceptable.

La bande-son est proposée dans sa piste mono japonaise d'origine (codée sur deux canaux). Si elle contient peu de distorsions et de bruit de fond, on remarque tout de même des tons assez criards, ce qui est le lot commun des Godzilla des années 1950 à 1970. Un sous-titrage français est offert et imposé. Ce DVD ne propose aucun supplément ; toutefois, il est vendu pour une somme modique avec un autre disque : celui de GODZILLA VS DESTROYAH.

Bref, cette édition semble être le seul DVD occidental à proposer cette aventure de Godzilla dans sa version intégrale. Il s'agit donc d'un achat tout à fait intéressant, même si l'on peut faire quelques très légères réserves sur la qualité d'image (contraste et cadrage).

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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L'édition vidéo
GOJIRA TAI MEKAGOJIRA DVD Zone 2 (France)
Editeur
Aventi
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h24
Image
2.35 (16/9)
Audio
Japanese Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
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