Teresa Mallorry et Jack Forrest pensaient avoir vaincu Matt Cordell, le terrible flic serial killer. Mais celui-ci est encore vivant, ou plutôt encore mort-vivant ! Resurgissant des eaux glauques de l'Hudson, le Maniac Cop revient semer la terreur à New York !
Le premier MANIAC COP était une production très modeste, visant avant tout une rentabilité rapide sur le marché de la vidéo. Mais, si sa sortie dans les salles américaines fut mitigée, il marcha très bien à l'exportation et fit un triomphe en vidéo. Le tandem scénariste-réalisateur formé par Larry Cohen et William Lustig envisage alors d'en réaliser une suite. Entre-temps, Lustig a pu réaliser deux thrillers : HIT LIST (sorti en France en vidéo sous le même titre) et RELENTLESS (alias PSYCHO KILLER dans les vidéoclubs hexagonaux). Pour MANIAC COP 2, certains acteurs du précédent volet sont de retour, comme Laurene Landon ou Bruce Campbell. Mais à l'exception de Robert Z'Dar (le maniac cop), ils se contentent d'apparitions assez courtes, cédant la place, en haut de l'affiche, à Robert Davi (le James Bond PERMIS DE TUER...) et Claudia Christian (HIDDEN...).
Les dernières images de MANIAC COP nous mettaient en garde : contrairement à ce que pensaient ses adversaires, le sinistre agent Matt Cordell n'est pas mort ! Après un séjour au fond de la rivière, il refait surface, emprunte un véhicule dans une casse, et retourne semer la mort dans les rues de New York. Pendant ce temps-là, Teresa et Jack s'apprêtent à réintégrer les services de la police. Mais personne ne veut croire que le criminel qu'ils ont tué était Matt Cordell, supposé être mort en prison des années auparavant. Leurs supérieurs les invitent même à consulter une psychologue de la maison, Susan Riley. Celle-ci s'occupe, parallèlement, de Sean McKinney, un agent connu pour ses méthodes assez musclées. Cordell, de son côté, continue ses exactions sanglantes, tandis qu'un serial killer, Edward Doyle, assassine des strip-teaseuses new-yorkaises...
Le récit de MANIAC COP 2 est moins soigné que son prédécesseur. Une première partie du métrage va consister à expliquer la mise de côté de certains personnages du premier volet, et à présenter, un peu laborieusement, les nouveaux protagonistes. De son côté, Matt Cordell évolue nettement. Dans MANIAC COP, il était un flic défiguré et rendu fou par des mauvais traitements subis en prison. Par certains aspects, une légère aura surnaturelle l'entourait : ainsi, il semblait invulnérable aux balles. Le second film va beaucoup plus loin en faisant de lui un véritable monstre de cinéma, zombie au visage ultra-putréfié, dont la silhouette massive et la démarche lourde évoquent la créature de FRANKENSTEIN des classiques Universal. Tout ce qui relève du film policier semble avoir été un peu laissé de côté au profit d'un film de monstre plus délirant, avec un humour noir encore plus appuyé. Les exactions du Maniac Cop semblent cette fois un peu moins gore et cruelles. Surtout, Matt Cordell est montré sous un jour beaucoup plus sympathique. Alors que MANIAC COP le présentait comme un flic brutal, que ses méthodes expéditives ont mené droit en prison, MANIAC COP 2 en fait un "bon flic", victime d'un complot ourdi par les politiciens dont il voulait dénoncer la corruption.
Lustig avoue d'autre part s'être inspiré du FILS DE FRANKENSTEIN, troisième volet de la saga Universal mettant en scène le fameux savant, pour décrire la relation entre Cordell et l'exubérant Doyle. Dans LE FILS DE FRANKENSTEIN, Wolf Frankenstein (Basil Rathbone), le fils de Henry, rendait la vie à la créature (Boris Karloff) de son père avec l'aide de l'inquiétant et hirsute Ygor (Bela Lugosi) ; ce dernier se liait d'amitié avec le monstre et lui faisait assassiner ses ennemis... Cordell paraît désormais un monstre pathétique, victime de la cruauté des hommes et justement assoiffé de vengeance. MANIAC COP 2 se conclut même sur un discours assez gênant, qui, en guise d'hommage à ce personnage, fait l'apologie de la brutalité policière !
Bénéficiant de plus de moyens que son prédecesseur, ce film se permet beaucoup plus de séquences musclées et de cascades spectaculaires (poursuites en voiture, homme-torche, explosions...). Quand bien même sa narration paraît un peu hésitante, la densité et l'efficacité de l'action lui permettent de conserver toute l'attention du spectateur. Les idées délirantes et grinçantes (le combat à la tronçonneuse, les policiers abattus dans le stand de tir...) s'accumulent, dans un certain désordre, mais sont souvent réussies (la fusillade dans le commissariat, très influencée par TERMINATOR...).
MANIAC COP 2 est un peu fouillis, prend un certain temps à se mettre en place, et fait preuve, dans sa narration, d'une certaine confusion. Il sait néanmoins se montrer généreux en scènes d'action spectaculaires et en situations horrifiques teintées d'humour noir. Il aura lui-même une suite, avec MANIAC COP 3 : hélas, pour ce dernier le réalisateur William Lustig quittera le projet avant la fin de son tournage et désavouera le résultat final, suite à des mésententes avec la production. MANIAC COP 2 a connu une édition en laserdisc en format 1.85, sans bonus. Puis, il est paru en DVD dans divers pays, mais toujours dans des éditions dénuées de véritable interactivité.
Ce nouveau DVD français est proposé dans le boîtier collector "MANIAC COP 1 & 2", réunissant les deux titres. L'image est proposée au format 1.33. Le début du métrage reprend des extraits du premier film, cadré exactement comme dans le DVD du premier MANIAC COP. MANIAC COP 2 est donc proposé sans les caches 1.85 en haut et en bas de l'écran. Un plan en particulier est éloquent : lorsque Teresa est lancée dans une vitrine en verre, le bas de l'image est dissimulé par un cache vidéo maladroit, sans doute pour dissimuler les "matelas" amortissant la chute du cascadeur, matelas invisibles dans le cadrage 1.85 du film ! Il ne s'agit pas d'un pan et scan, puisqu'on gagne des informations en haut et en bas de l'écran. Mais ce cadrage ne correspond pas aux intentions initiales du réalisateur. Quoi qu'il en soit, le montage proposé est bien une version uncut, du moins par rapport à la cassette française sortie en son temps par Delta Vidéo.
Ne proposant pas l'option 16/9, l'image est tout de même de très bonne qualité, supérieure en tout cas à celle du MANIAC COP du même boîtier. Les noirs sont réussis, les contrastes, les couleurs et la définition sont très précis. Tout au plus peut-on regretter, de temps en temps, des traces de compression visibles ou quelques points blancs. Globalement, c'est tout de même du bon travail.
La bande-son, Dolby Stereo d'origine, est disponible dans des remix Dolby Digital 5.1 tout à fait corrects. Les sous-titres français sont imposés si l'on choisit la bande-son anglaise.
Cette édition propose quelques bonus, dont les bandes-annonces de MANIAC COP (en anglais) et MANIAC COP 2 (en français) déjà disponibles sur le premier DVD. Heureusement, le reste de l'interactivité est bien complémentaire de celle de MANIAC COP. On trouve ainsi une nouvelle interview de 25 minutes du scénariste Larry Cohen, qui répond à des questions assez proches de celles posées à Lustig. Pourtant, si le réalisateur des films était plutôt porté sur les anecdotes, Cohen énonce des considérations plus générales sur sa carrière et le cinéma fantastique. Enfin, on trouve des biographies bien faites de Larry Cohen, Bruce Campbell, Robert Davi et Claudia Christian, les trois premières étant accompagnées de filmographies complètes.
Suite sympathique d'un film sympathique, MANIAC COP 2 se veut avant tout un divertissement horrifique sans prétention et remplit honnêtement son contrat. Ce coffret est globalement réussi, et constitue un achat assez intéressant. On regrette toutefois l'absence des présentations 1.85 des films et de l'option 16/9.