Betsy (Ursulla Fellner) est réceptionniste dans un hôtel luxueux situé sur une île proche du Brésil. Elle tombe amoureuse de Ron (Antonio Mayans), l'amant de sa patronne (Raquel Evans), qui les surprend en pleine coucherie. Décidée à se venger, elle demande à ses hommes de main de l'obliger à avouer un vol qu'elle n'a pas commis. Torturée, elle ne doit son salut qu'à Ron qui la délivre armé d'un pistolet. Là, il l'encourage à partir par le premier avion pour fuir le courroux de Sheila. Mais Sheila les observe et fait enlever Betsy sur le chemin de l'aéroport. Pendant ce temps, Linda (Katja Biernet), la sœur de Betsy, quitte son couvent pour aller la rejoindre pendant ses vacances. Arrivée à l'aéroport, elle ne trouve pas sa sœur qui devait l'attendre et tombe sur un habitant de l'île qui lui propose de l'accueillir chez lui en attendant de trouver Betsy.
Pendant ce temps, Betsy se trouve emprisonnée dans un club à partouzes, propriété de Sheila où elle est jetée en proie à la luxure des clients. Sheila avoue à Ron qu'elle la détient contre son gré et ce dernier décide d'aller voir par lui-même. Malheureusement, il tombe sur elle alors que, droguée, elle se fait lutiner par une bande de partouzeurs débauchés et il s'enfuit. Une fois habituée aux lieux, Betsy essaie de faire passer un message à Ron pour qu'il la délivre. Mais c'est en fait une des entraîneuses de la boîte qui va avertir Ron de ce qui s'y passe vraiment. Il va retrouver Sheila qui l'envoûte et essaie de le tuer pendant qu'ils font l'amour. Heureusement, l'entraîneuse a suivi Ron et tue Sheila. Ron va alors délivrer Betsy et, comme par hasard, ils vont tomber sur Linda qui pendant ce temps s'est fait l'autochtone du coin. Bisous, bisous entre sœur et tout est bien qui fini bien !
Quand on connaît l'impressionnante filmographie de Jesus Franco, on ne peut qu'être étonné que des éditeurs de DVD s'intéressent à des films mineurs alors qu'il en reste tant d'autres à sortir. L'éditeur hollandais responsable du label Japan Shock n'est peut-être pas aussi avisé que Mondo Macabro avec son DIABOLIQUE DOCTEUR Z. Ce n'est pas l'intérêt des scénarii qui a fait la réputation de Jess Franco, mais sa manière totalement personnelle de filmer ses fantasmes et il serait dommage que les cinéphiles n'ayant jamais regardé un de ses films commencent par celui-ci. Les années 80 ont été fatales à la créativité du cinéaste espagnol qui n'a pu trouver dans les techniques cinématographiques de l'époque un moyen de s'exprimer convenablement. Fini l'Eastmancolor et bienvenue à l'univers du clip vidéo. Car c'est bien là le problème, sans grands moyens, la réalisation reste froide et sans profondeur. C'est très plat et ce ne sont pas les décors et les costumes très clinquants et en même temps fauchés qui pourront relever ce film.
Malgré tout, certains moments (mais très peu) nous rappellent la magie passée de Franco comme ce plan où Ursulla Fellner est enfermée dans une cage en verre remplie de fumée blanche. On peut aussi y voir un des acteurs fétiches de Franco, Antonio Mayans, d'ailleurs aussi crédité en tant que co-producteur, mais sa performance n'arrive pas à sauver ce film. Enfin, l'ambiance se veut érotique avec pas mal de scènes de nudité mais là encore, rien de très excitant surtout du à un casting un peu raté. Même la scène de partouze avec Raquel Evans n'a pas grand intérêt.
La qualité du DVD est par contre très correcte à part à un moment quelques grains et griffures qui durent une quinzaine de seconde. Mais le film datant de 1980, cette qualité est presque normale. Du point de vue audio, pas grand chose à ajouter puisque l'éditeur propose seulement une version anglaise où l'on notera la musique assez amusante, une sorte de sous Kool and the Gang qui ponctue le film de sons funky dignes des plus terribles musiques d'ascenseur.
Les bonus sont maigres, juste deux bandes annonces dont celle du film et celle de BLOODY MOON, un autre Jesus Franco sorti en DVD chez Japan Shock. Le disque contient aussi une galerie de photos non-interactive qui défilent dans un petit cadre.
Film mineur à bien des égards, LINDA n'enthousiasme à aucun moment et fait partie de ces métrages tournés à la va-vite et qui ont fini par donner la réputation que l'on connaît à Jesus Franco. Autant dire que LINDA ne présente pas le réalisateur espagnol sous son meilleur jour.
