Un vent d'origine inconnue a emporté la mémoire de l'humanité
tout en faisant sombrer le monde dans le chaos. Aidé par Johnny
seul être "humain" à ne pas avoir été
touché par le mal, il se reconstruit un vocabulaire et des connaissances.
A la mort de Johnny, Wataru se lance dans un voyage à travers
le monde pour essayer de comprendre ce qui a bien pu toucher l'humanité
!
A l'origine de THE WIND OF AMNESIA, il y a une histoire de Hideyuki Kikuchi dont le travail s'est retrouvé adapté dans divers dessins animés tels que VAMPIRE HUNTER D ou WICKED CITY. Un dessin animé vaguement supervisé par Rin Taro et dont le sujet même se tourne vers un récit à la portée philosophique ambitieuse. Ce qui d'ailleurs rend passionnante toute la première partie du film où Wataru réapprend à vivre en être humain tout en se souvenant des bribes de son passé. Les meilleurs passages étant incontestablement la chute dans le chaos de l'humanité et le retour de l'homme à l'état bestial.
Une fois que Wataru entreprend son voyage à travers les Etats-Unis, THE WIND OF AMNESIA perd beaucoup de sa spécificité. Ainsi, les deux personnages principaux se retrouvent poursuivis par un robot policier vindicatif qui ne cesse de se rafistoler pour se relancer dans une vengeance incompréhensible. L'idée qu'un vestige du passé puisse devenir un danger n'est pas une mauvaise idée en soi. Il en va de même de l'énorme machine de chantier qui, entre de mauvaises mains, se transforme en véritable outil de destruction ou de mort. Mais l'idée même d'ajouter les interventions répétées et sans intérêt de ce robot sont franchement malvenues.
Tout au long de son voyage, Wataru va rencontrer des hommes qui s'organisent de façon différente. Ainsi, on trouve toute une tribu qui voue un culte divin à une gigantesque machine outil. Un véritable retour aux débuts de la civilisation où l'obscurantisme l'emporte sur la raison. Autre aspect de l'humanité après le passage du vent, la reproduction mécanique de souvenirs donnant l'illusion de la normalité dans une ville qui ressemble à un paradis au milieu de l'enfer. Est-ce une critique de nos propres vies où l'être humain ne fait que reproduire un schéma social établi ? Difficile à dire mais cette facette artificielle ne satisfera pas Wataru, qui continuera son voyage en quête d'un renouveau de l'humanité.
THE WIND OF AMNESIA est bourré d'interrogations philosophiques qui ne sont pas toujours bien exploitées. Le problème venant d'une structure narrative assez chaotique où l'on passe de moments de répit et de réflexion à des scènes d'action parachutées là sans que cela ne fasse avancer l'histoire. C'est un peu dommage dans le sens où tout prend rapidement un air un peu confus !
Autre écueil de THE WIND OF AMNESIA, l'animation n'est pas ce que l'on pourrait appeler un grand cru ! Pas mal de passages sentent la production à l'économie avec ces plans fixes dont la seule vivacité provient d'un travelling ou d'un zoom. Un manque de moyens qui s'explique par le fait qu'il s'agit d'une production destinée au marché de la vidéo. Cela ajoute tout de même à l'aspect brouillon de l'entreprise !
Si l'on peut noter quelques défauts laissant apparaître ici ou là de petites tâches sur l'image, le transfert sur DVD a des couleurs stables et une définition acceptable bien que l'encodage soit plutôt moyen. La piste sonore japonaise en stéréo remplit parfaitement son office. Le disque contient aussi deux pistes sonores pour le doublage en français, l'une en stéréo et l'autre en Dolby Digital 5.1, mais dans les deux cas la spécificité du phrasé japonais ne s'y retrouve pas !
En guise de bonus, l'éditeur a placé sur le DVD des fiches consacrées aux personnages de l'histoire. Voilà qui pourrait intéresser un jeune public mais le film ne s'adresse en aucune manière aux enfants. Dans le cas de THE WIND OF AMNESIA, il aurait été bien plus judicieux de décrypter le film, nous proposer des biographies de l'auteur. en tout cas, une approche plus adulte des suppléments !
Bourré de bonnes idées, THE WIND OF AMNESIA se perd rapidement dans des considérations mal venues ou des choix artistiques douteux. Ce dessin animé aurait pu contredire les détracteurs de l'animation japonaise en raison de son énorme potentiel philosophique. Ses maladresses joueront contre lui comme ses répétitifs combats avec un robot nous ramenant directement aux clichés du genre !