En route pour changer de vie, Jeff et Amy traversent les Etats-Unis
dans une voiture toute neuve. Heureux, notre couple va rapidement déchanter
lorsqu'il va se retrouver en panne en plein milieu de nulle part. Acceptant
l'aide providentielle d'un camionneur, Amy part chercher de l'aide en
laissant son mari avec la voiture. Mais elle va disparaître sans
laisser de traces
Avec BREAKDOWN, Jonathan Mostow s'est fait une belle petite réputation auprès de la profession. Ce qui lui vaut l'opportunité de mettre en scène un U-571 aussi bien torché que peu crédible et, à présent, de se retrouver aux commandes de TERMINATOR 3 : RISE OF THE MACHINES. Jonathan Mostow se lance donc dans une carrière musclée et rentre-dedans. Pourtant, BREAKDOWN n'est pas vraiment un blockbuster ni même un pur film d'action. Entre thriller et road-movie, le réalisateur s'amuse surtout à jouer avec les nerfs de son personnage principal dans un scénario rudement bien écrit. La recherche de sa femme disparue va en effet le mener à lever le voile, petit à petit, sur une bande de bandits de grand chemin qui opèrent dans les "no man's land" américain que seul un ruban d'asphalte traverse.
Plutôt conventionnel dans son développement, BREAKDOWN fonctionne avant tout en raison de son récit ancré dans la réalité. Tous les éléments de l'histoire s'enchaînent à merveille et le film se suit sans temps morts tout en facilitant l'identification avec le personnage principal. Celui-ci n'est pas un héros et les situations certes périlleuses auxquelles il est confronté ne sont pas incroyables ! Jonathan Mostow réussit ainsi assez facilement à instaurer le suspense tout en alternant avec des séquences d'action nerveuses. Seule la fin du film se permet une montée crescendo dans les délires habituels de ce type de film. De quoi assister à une poursuite motorisée qui se conclut par une exécution à "coup" de camion (?) histoire d'être certain du résultat !
Kurt
Russell, acteur fétiche de John Carpenter que l'on ne présente
plus, incarne un mari abandonné au milieu de nulle part. Sa femme
est interprétée par Kathleen
Quinlan, une actrice un peu moins médiatisée. Elle
est par exemple le personnage principal d'un sketch réalisé
par Joe Dante pour la version cinéma de LA
QUATRIEME DIMENSION. Ou alors elle se retrouve mêlée
à une sale histoire bactériologique dans le CONTACT
MORTEL de Hal
Barwood qui comporte déjà pas mal des ingrédients
de l'adaptation cinématographique de RESIDENT
EVIL. Et, plus récemment, elle faisait partie des sauveteurs
de EVENT HORIZON.
N'étant en rien une "bimbo", cela explique sûrement
son anonymat. Avec son physique plus passe partout, elle apporte justement
une pointe de réalisme supplémentaire à BREAKDOWN
mais aussi à la plupart des rôles qu'elle a pu interpréter.
Le troisième acteur à l'affiche du film, et pas des moindres,
n'est autre que J. T.
Walsh. Une véritable "gueule" du cinéma
comme on n'en fait plus et qui nous a malheureusement quittés
depuis !
Déjà disponible aux Etats-Unis depuis un bout de temps, BREAKDOWN ne bénéficiait pas jusqu'à cette édition française d'un transfert anamorphique (16/9). Même si pour la France, c'est la Fox qui distribue le film alors que Paramount s'occupe du marché américain, la copie utilisée pour les deux éditions DVD est probablement identique puisque des défauts de pellicule apparaissent aux même endroits. Par contre, le transfert s'il gagne bien l'apport théorique du 16/9 n'améliore pas énormément l'image et grignote au passage un peu d'espace sur les côtés s'éloignant ainsi quelque peu du format cinéma. Cette très légère perte d'image est en réalité négligeable mais l'on attendait tout de même mieux d'un DVD récent. En effet, si l'image de ce DVD français affiche une définition de bonne facture, la copie du film contient pas mal de petites tâches et griffures plutôt étonnantes pour un film qui n'a même pas dix ans !