En 2005, Alex Michael travaille chez Netforce, un département
du FBI spécialisé dans la lutte contre le développement
de la criminalité sur Internet. Son supérieur, Steve Day,
est abattu dans un guet-apens apparemment organisé par la pègre.
Alex, désormais commandant en chef de Netforce, découvre
au cours de son enquête que tout cela pourrait bien remonter à
Will Stiles, un petit génie de l'informatique devenu milliardaire
grâce à un logiciel de son invention, et assoiffé
de pouvoir. Mais, et si, derrière Will Stiles, il y avait encore
quelqu'un d'autre pour tirer les ficelles ? ...
En 1995, les écrivains Tom Clancy et Steve R. Pieczenik créent "OP CENTER", une ligne de romans mettant en scène une agence américaine spécialisée dans la gestion des crises internationales. En même temps, le concept est décliné sous la forme d'une mini-série de 170 minutes pour la grande chaîne américaine NBC. Les deux compères ont donc récidivé en 1999, avec la série de romans NETFORCE, et le téléfilm portant le même titre, diffusé cette fois sur ABC.
Tom Clancy, c'est bien entendu le célèbre écrivain américain spécialisé dans la rédaction de très populaires thrillers d'espionnage, toujours marqués par un goût prononcé pour la technologie, la spéculation basée sur des situations géopolitiques réelles et une certaine hantise du complot. Son premier titre porté au cinéma est A LA POURSUITE D'OCTOBRE ROUGE, de John McTiernan, nous décrivant l'odyssée du capitaine d'un sous-marin soviétique (Sean Connery) bien décidé à passer à l'ouest ; sorti très peu de temps après la chute du mur de Berlin, c'est un gros succès. Vient ensuite JEUX DE GUERRE, dans lequel Harrison Ford joue pour la première fois le personnage de l'analyste de la CIA Jack Ryan : réalisé par le réalisateur d'origine australienne Phillip Noyce (CALME BLANC, VENGEANCE AVEUGLE...), c'est encore un gros succès, quand bien même Tom Clancy se plaint que Ford compose un Ryan trop "gentil" à son goût. Une nouvelle aventure de Ryan signée Clancy est donc portée à l'écran, par le même réalisateur, avec la même star : c'est DANGER IMMÉDIAT, où cette fois on explore le domaine malodorant des narcodollars... Après quelques années de vacances, Ryan revient sous les traits de Ben Affleck dans LA SOMME DE TOUTES LES PEURS, pour affronter des terroristes n'utilisant que des armes atomiques. Sorti moins d'un an après les attentats du World Trade Center, il connaît à nouveau un assez bon succès.
NETFORCE nous propose une vision du futur relevant légèrement de l'anticipation, puisqu'il se déroule en 2005. Internet s'est généralisé à un tel point que le réseau mondial est utilisé dans presque tous les domaines de la vie courante. La Mafia aussi a trouvé des avantages à cette nouvelle technologie et s'en sert pour faire des affaires. L'agence fédérale Netforce est chargée de lutter contre cette cyber-criminalité galopante. Mais son chef, Steve Day, un des créateurs d'internet, est abattu, apparemment par la pègre. Pendant ce temps-là, Will Stiles, un milliardaire mégalomane de la cyber-économie se livre à d'étranges manuvres. Quel est le point commun entre d'étranges pannes du réseau mondial, l'évasion de dangereux maniaques d'une prison de haute sécurité, le procès anti-monopole lancé par le sénat contre Will Stiles... ? Alex Michael, nouveau commandant en chef de Netforce, devra trouver la réponse avant qu'il ne soit trop tard !
Alex Michael est incarné
par Scott Bakula,
bien connu pour avoir été l'acteur principal de la série
"CODE QUANTUM". Sa carrière a ensuite alterné
entre le cinéma (notamment LE
MAITRE DES ILLUSIONS de Clive
Barker...) et des productions télévisées (la
mini-série "LES
ENVAHISSEURS"...). A ses côtés, on reconnaît
quelques visages, comme celui très buriné de Kris
Kristofferson (PAT GARRET ET BILLY THE KID de Sam
Peckinpah, BLADE...),
ou les traits patibulaires de Brian
Dennehy (shérif peu accueillant dans RAMBO, alien
dans COCOON...).
On remarque aussi CCH
Pounder (BAGDAD CAFE, VOLTE FACE de John
Woo, LA
FIN DES TEMPS...) ou Judge
Reinhold (LE FLIC DE BEVERLEY HILLS, SUPER
NOËL...).
NETFORCE mêle donc plusieurs des inquiétudes soulevées par Internet et son développement. Ainsi, la Mafia utilise ce réseau pour prospérer à travers le monde. L'informaticien-business man Will Stiles est prêt à tout pour imposer sur le marché son nouveau navigateur, afin de pouvoir contrôler tout le réseau (on nous apprend qu'il a commencé à travailler chez Bill Gates : tu m'étonnes !). Des pirates mystérieux parviennent à bloquer Internet quelques instants, provoquant de nombreux accidents (électricité, train...).
Hélas, ces quelques idées tombent assez rapidement à l'eau. Après une introduction relativement énergique, NETFORCE sombre rapidement dans une mollesse soporifique. Ainsi, on assiste à l'alternance de bavardages et séquences peu ciné-géniques. Par exemple, un informaticien surexcité fait cliqueter son clavier, puis s'exclame : "Ca y est, je suis rentré dans leur réseau !". Le tout manque terriblement de rythme et de séquences intéressantes. Certaines pistes semblent très sous-exploitées (la pègre, la tueuse...) et finalement les 150 minutes de ce DVD paraissent terriblement longuettes. Les invraisemblances (le lieu où sont cachées les informations vitales à la survie du Net fait sourire...) et les idées naïves (les séances de navigation avec lunettes de réalité virtuelle dans un environnement 3 D...) finissent par plomber définitivement ce film où l'on trouvera, en fin de compte, bien peu de choses à sauver.
On a affaire à une édition assez économique, sans doute destinée à garnir les rayons des solderies et des supermarchés. Pourtant l'image est plutôt correcte. Certes, la compression se fait remarquer assez souvent par un léger fourmillement dans les arrière-plans ou dans les scènes sombres, mais l'ensemble reste globalement de très bonne tenue. Notons que la jaquette indique une durée de deux heures seulement, ce qui est une erreur : NETFORCE dure bien 154 minutes, soit l'équivalent d'un téléfilm de deux parties.
La bande-son en français
et stéréo correspond à un doublage de série
TV tout à fait standard. On regrette toutefois l'absence de
la VO !
Pour tout bonus,
il faudra se contenter d'une bande-annonce en VF. C'est peu, mais
ce n'est pas anormal pour une série économique.
NETFORCE est en fin de compte un thriller technologique décevant. Grouillant d'idées sous-exploitées, souffrant d'une quasi-absence de véritables scènes d'action, lent au possible, il est permis de le trouver, en fin de compte, bien longuet. On reste donc sur l'impression d'avoir vu un téléfilm de luxe rapidement oubliable.