METAL HURLANT découle indirectement du magazine français.
En fait, la chose est un peu plus complexe. Donc, à la base,
il y a bel et bien METAL HURLANT. Un magazine atypique pour les
années 70 puisque l'on pouvait voir s'y mêler articles
rock ou cinéma et surtout beaucoup de bande-dessinée.
Ce qui était une démarche différente, c'était
l'idée de faire un magazine pour adultes autour de la bande-dessinée.
Les américains passent par là et décident que l'idée
des petits français est plutôt bonnes. Une version américaine
est alors éditée sous le nom de HEAVY METAL. Le
magazine fait un tabac aux Etats-Unis et c'est alors que l'idée
de faire un dessin-animé voit le jour. Le résultat fut,
à l'image du magazine, un dessin-animé différent
de ce que l'on pouvait voir à ce moment-là. Une fois le
film sorti en France, son titre original de HEAVY METAL redevint
alors tout naturellement celui du magazine original. La boucle était
bouclée !
Le film est composé de plusieurs sketches. Ce qui retranscrit assez bien l'architecture du magazine. Celui-ci était en effet composé d'histoires courtes et d'autres plus longues à suivre sur plusieurs numéros. Ainsi, dans le film, comme c'était le cas dans le magazine, on change d'univers, d'ambiance, d'aspect visuel et de mode narratif au gré des différentes histoires.
Les techniques d'animation ont bien évolué depuis le début des années 80. Il faut d'ailleurs dire que même à l'époque, le dessin animé n'avait rien d'exceptionnel d'un point de vue technique. A sa décharge, faut-il ajouter qu'il a été terminé à la hâte ? Alors, il est clair qu'à présent, le film souffre des années qui ont passé. Certains segments ont une animation qui peut sembler amateur. D'autres n'ont pas vraiment pris une ride tel que CAPITAINE STERNN.
Ce qui pour moi me fait redécouvrir à chaque fois le film avec le même plaisir, c'est la musique. Tout comme le titre original du dessin-animé, la musique est à l'avenant. C'est ainsi que nos oreilles peuvent y croiser Sammy Hagar, Trust, Blue Oyster Cult, Devo, Cheap Trick, Black Sabbath...
L'univers du film est, il faut bien l'avouer, macho à outrance. Les hommes sont grands et forts. Les femmes plantureuses et bien pourvues côté poitrine. Le sexe et la violence y sont gratuits ou presque. De ce fait, il y a un côté qui peut paraitre vulgaire. Pour ma part, je reste sur le souvenir que j'avais pu avoir lors de sa première sortie en salle alors que j'étais moi-même un lecteur du magazine en question. Fatalement, je suis gèné à présent par ce gros décorum machiste. Au delà de ça, on trouve tout de même un style et un humour trés particuliers qui font de ce film une exception. Et ce malgré toutes ces faiblesses. Cette édition en DVD est donc une aubaine. En effet, celle-ci est bien plus intéressantes que la version Laserdisc apparue lors du quinzième anniversaire du film. On avait pu enfin découvrir le segment coupé au montage mais rien de plus à se mettre sous la dent. La chose est réparée puisque cette version propose un documentaire (plutôt moyen à vrai dire) mais surtout une version du film crayonnée où l'on peut suivre un commentaire audio fort intéressant.
Pendant que nous y sommes,
on peut faire un rapprochement troublant entre METAL HURLANT
(le film) et celui de Luc Besson : LE CINQUIEME ELEMENT. Un grand
nombre d'éléments auraient tendance à faire croire
que le réalisateur français se serait très largement
inspiré du film. Surtout de l'épisode avec HARRY CANYON.
Le personnage principal du film s'appelle Corben. Une consonnance pas
inconnue puisqu'il s'agit du nom de l'un des dessinateurs phares de
METAL HURLANT (BD et Film). Etc...
Luc Besson réfute toute influence du dessin-animé. En
fait, il ne l'aurait même pas vu.
Alors, troublantes coincidences ou mauvaises foi ? Difficile à
dire !
Une suite a été donnée presque 20 années plus tard sous la forme d'un autre dessin-animé. Néanmoins, si l'on y retrouve le mélange des styles graphiques dans HEAVY METAL 2000, il n'y a qu'une seule et unique histoire qui est en gros un remake de l'une de celle du premier film (TAARNA).