La magicienne Mab s'inquiète de la montée en puissance
du christianisme dans son pays. jusque là, le peuple se tournait
vers la magie, mais peu à peu, il se tourne vers Dieu. Son pouvoir
est en péril. Elle décide de créer Merlin et de
l'utiliser pour reconquérir ses ouailles et ne pas tomber dans
l'oubli.
Dans les contes et légendes de Bretagne, la reine Mab n'existe pas, pas plus que l'histoire d'amour du magicien avec Nimu. Il est dit en effet qu'il serait tombé amoureux de la fée Viviane, qui, pour le garder à ses côtés à jamais, l'aurait ensorcelé, mais il s'agit d'une fin supposée de la vie de l'enchanteur, non d'une histoire sur plusieurs années comme présenté dans le film. Néanmoins ce film TV a développé ces personnages et ces situations pour alimenter l'intrigue autour de Merlin l'Enchanteur en faisant une production romanesque. Merlin y tient donc une place prépondérante, tandis que sont relégués au second plan Uther, le Roi Arthur, Lancelot, et surtout l'histoire de l'épée Excalibur, qui a déjà fait l'objet d'un film dont nous vous parlerons à l'occasion d'une prochaine critique.
A noter sur le plan technique, l'absence de sous-titrage, et une bande-son en 5.1 en anglais et en allemand, tandis qu'en français, on doit se contenter d'un dolby surround.
Ce film a fait l'objet d'un soin tout particulier, et on saluera la qualité des décors et des costumes, même si on a parfois l'impression de regarder un peplum : en effet, les costumes des soldats ont souvent l'air romains plutôt que bretons. Qu'à celà ne tienne, le casting est lui aussi de qualité, puisque outre Sam Neil, on y retrouve la très belle Isabella Rosselini mais aussi Rutger Hauer, Martin Short... Les femmes rivalisent de beauté, y compris Miranda Richardson, dans le rôle de Mab, et sa soeur, la Dame du lac, dont les maquillages et les tenues sont féériques.
On passe un très bon moment, même si on aura à reprocher parfois quelques longueurs. De très bonnes idées et des effets spéciaux à la hauteur apportent à la qualité de cette réalisation. J'en veux pour exemple la roche qui parle. Qui n'a jamais distingué un visage dans un nuage ou une pierre. Des tas d'éléments semblables jalonnent le film et en font une bonne adaptation des légendes de cette région.Le mystère y est toujours entretenu de nos jours, et la Bretagne en fait l'un de ses fonds de commerce, avec les Galettes de Pont-Aven et quelques autres produits du terroir. Ca fait rêver les petits et les grands, et on se plaît à déambuler au coeur de la forêt de Brocéliande et à attendre de voir un elfe ou un autre personnage merveilleux. Hormis les deux spécificités scénaristiques relatives à la dulcinée de Merlin et à la reine Mab, tous les éléments y sont présentés de façon ingénieuse et harmonieuse.