En mission d'avant-garde pour la conquête de la planète
Terre, le vaisseau spatial de Beldar et Prymaat est pris en chasse par
l'armée de l'air américaine. Contraint de se crasher,
les deux extraterrestres se retrouvent bloqués pour une très
longue période sur notre planète. La seule solution est
donc de s'intégrer à la vie sociale américaine
de façon discrète !
Parmi les inspirations évidentes des NULS (Alain Chabat, Bruno Carette, Chantal Lauby et Dominique Farrugia), il y a le fameux SATURDAY NIGHT LIVE. Une émission créée au milieu des années 70 qui s'est avérée un étonnant vivier de comiques aux talents divers, de Mike Myers à Eddie Murphy en passant par Adam Sandler ou Chevy Chase. Dans l'équipe originale se trouvait donc Dan Aykroyd et John Belushi qui ont d'ailleurs formé ensemble le duo des BLUES BROTHERS adapté par la suite pour le cinéma. Et c'est justement dans cette émission que les personnages de CONEHEADS sont apparus pour la première fois en 1977. A la base, il s'agissait donc de sketches plus ou moins élaborés avec les moyens du bord. Pour son passage sur le grand écran, Beldar Conehead et Prymaat Conehead se permettent de revenir sur leurs origines, qui n'avait pas réellement été développées jusqu'ici, ainsi qu'un petit voyage sur Remulak pour le moins sympathique.
La filiation avec le SATURDAY NIGHT LIVE ne s'arrête pas aux personnages ainsi qu'à ses deux interprètes principaux. Au contraire, le film regorge d'acteurs ayant participé à l'émission, même s'ils n'étaient pas encore présents lors des quatre premières années où Dan Aykroyd officiait. Michael McKean apparaît sous les traits d'un chef zélé luttant contre l'immigration clandestine. Chris Farley devient le petit ami de Connie, ce qui n'est pas vu d'un très bon il par Beldar. Adam Sandler facilite les petits tracas administratifs des clandestins. Jon Lovitz en dentiste, etc En fait, il serait bien plus facile de citer ceux qui n'ont jamais participé au show américain plutôt que le contraire. Au passage, Larraine Newman qui interprétait le rôle de Connie Conehead à l'origine ne reprend pas ce rôle, difficile de passer pour une adolescente après autant d'années, mais elle apparaît pourtant bel et bien une nouvelle fois avec un cône sur la tête lors de l'escapade sur Remulak.
Malgré les apparences,
CONEHEADS est bien plus rigolo que ce que l'on aurait pu en attendre.
En voulant s'intégrer au maximum, Les Conehead se transforment
carrément en pastiche du modèle familial américain
tel qu'on peut le voir depuis de nombreuses années à travers
le cinéma et la télévision. Le père joue
au golf et participe aux activités de la communauté pendant
que la mère s'occupe des tâches bassement ménagères.
Rien d'étonnant puisque les seuls repères de cette famille
extraterrestre sont en fait la télévision ou la publicité.
C'est ainsi que, inquiète de voir son mari être l'objet
des convoitises d'une terrienne, Prymaat se tourne de façon logique
vers toute la presse féminine histoire de trouver une réponse.
Déjà pas bien finaude à la base et en s'abreuvant
de l'image américaine, l'intelligence des Conehead reste donc
au niveau d'un soap (feuilleton ou savon, à vous de voir !).
De là découlent nombre de situations loufoques et gags
plutôt bien amenés !
Malgré
une tête plus développée que la nôtre, les
têtes de cônes ne sont pas plus intelligents que nous autres
pauvres terriens. Des extraterrestres à l'intellect limité,
il en est d'ailleurs déjà passé quelques-uns par
notre petite planète. Les pires restent très certainement
ceux des
DEBILES DE L'ESPACE qui atteignent des sommets insoupçonnés
dans la Cônerie ! Car après tout, c'est une différence
de culture qui éloigne les Conehead des terriens. Comme une part
des minorités aux Etats-Unis, ils passent donc par de petits
boulots comme celui de chauffeur de taxi. Des occupations données
d'un façon générale à une main d'uvre
immigrée aux Etats-Unis, ce qui permet à Beldar de passer
assez inaperçu. Tout comme ils trouveront la raison imparable
de leur différence en se proclamant expatriés français
ce qui donne une excellente séquence. En version originale car
dans le doublage français, le gag passe totalement inaperçu
!
A propos de l'immigration,
CONEHEADS se permet d'ailleurs de parodier un carriériste
obsédé par son avancement et son travail quitte à
proposer des idées saugrenues pour limiter l'afflux d'immigrés
en installant des colliers, qui ne dépareilleraient pas dans
BATTLE ROYALE
ou DEADLOCK,
aux récidivistes qui seraient alors grillés au sens propre
lors du passage de la frontière. Les extraterrestres lui passeront
d'ailleurs un collier aux effets particuliers.
Avec de nombreux
effets avant/arrière, la bande son en Dolby Digital 5.1 reste
tout de même assez sage en dehors de quelques passages plus détonants
tels qu'un feu d'artifice ou un choc avec la lune. Le résultat
est donc réussi mais ne cherche pas pour autant à vous
assourdir et manque un peu de graves. La version française en
simple stéréo surround manque, elle, de finesse si on
la compare avec la version anglaise.
Le transfert de l'image
de son côté remplit son office sans pour autant donner
une image cristalline. Rien qui ne vous empêchera de vous amuser
lors de la vision des CONEHEADS.
Paramount aurait pu établir un historique des CONEHEADS avec pourquoi pas des extraits du SATURDAY NIGHT LIVE. L'éditeur aurait pu déterrer une Featurette qui existe sûrement ou, pourquoi pas, nous proposer un commentaire audio de la famille à tête de cône au complet. Il faudra se contenter d'une simple et unique bande-annonce qui a la particularité de présenter une séquence n'apparaissant pas dans le film ! De fait, il y avait aussi la possibilité de nous permettre de découvrir des scènes coupées. Ben, non !
Même si l'on remparquera
une baisse de régime ici ou là, CONEHEADS est une
petite comédie loufoque qui se permet une critique corrosive
des Etats-Unis et de la société de consommation. Pas un
grand film mais en tout cas CONEHEADS est bien plus réussi
que LES
DEBILES DE L'ESPACE dans un registre assez proche.