L'écuyer Vaillant se fait passer pour Gauvain en se glissant
dans l'armure du chevalier blessé pour continuer un combat lors
d'une joute. Il remporte le combat alors que l'on apprend le vol de
Excalibur, l'épée sacrée du roi Arthur
PRINCE VAILLANT est tiré d'une bande dessinée américaine mise en page à la fin des années 30 par Hal Foster après qu'il ait remporté un certain succès avec l'adaptation en image du Tarzan de Edgar Rice Burroughs. PRINCE VAILLANT fut d'ailleurs déjà adapté par Henry Hathaway dans les années 50 lorsque Hollywood organisait des joutes de chevaliers sur les grands écrans (IVANHOE, LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE ). Rien de surprenant à ce que Robert Wagner arbore une coupe à la Mireille Mathieu et se dresse devant un "chevalier noir" à cette époque. Mais une nouvelle version produite à la fin des années 90 n'a rien de banal. Les chevaliers n'apparaissent plus que de façon sporadique au cinéma. De quoi donner à PRINCE VAILLANT un intérêt non négligeable à l'image d'hypothétiques films de pirates ou d'aventures à la sauce Mille et une Nuits.
Fils de Douglas Hickox (THEATRE DE SANG), Anthony Hickox fait partie de ces réalisateurs prometteurs qui n'ont pas percé par la suite. Hélas, il est loin le temps des WAXWORK, HELLRAISER III et FULL ECLIPSE ! Si le réalisateur continue son bonhomme de chemin en enfilant petits budgets et produits vidéo avec une certaine efficacité, il n'en va pas de même à propos de PRINCE VAILLANT. Quelques atouts sont pourtant du bon côté avec un casting où se croisent quelques têtes connues et des armures rutilantes plutôt réussies. Enfin, l'histoire est saupoudrée d'épée magique (Excalibur...) et d'une méchante sorcière donnant à PRINCE VAILLANT une atmosphère fantastique. Cela ne suffira pas à masquer le manque évident de moyens de cette production.
Le film utilise quelques subterfuges pour embobiner le spectateur. Ainsi, certaines séquences sont remplacées par des passages animés. Une note sympathique dans l'esprit de la bande dessinée originale mais qui sert surtout à limiter le fait de devoir filmer de véritables châteaux ou de trop nombreux figurants. Ainsi, l'une de ces transitions s'arrête sur un champ de bataille où deux armées se font face pour ce qui se révèlera n'être qu'une reconstitution à base de figurines dans la tente du chevalier commandant les troupes. A vrai dire, la technique est plutôt astucieuse mais c'est surtout dans les affrontements inévitables à coups d'épées que PRINCE VAILLANT déçoit. Le plus souvent confus et assez mal filmé, on a un peu de mal à croire que le film ait pu être tourné par Anthony Hickox.
Restent donc quelques seconds rôles connus engoncés dans des costumes plutôt réussis. Udo Kier, que l'on ne présente plus, est un souverain viking alors que la maléfique Morgane est jouée par une certaine Joanna Lumley. Son rôle de PRINCE VAILLANT ne viendra pas effacer sa prestation dans la série ABSOLUTELY FABULOUS ou en Purdey dans CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR. Edward Fox porte la couronne du roi Arthur fidèle à son habitude de jouer des seconds rôles. Warwick Davis, celui qui restera le personnage de WILLOW, et Ron Perlman (CRONOS, LA CITE DES ENFANTS PERDUS ) servent de compagnons limite transparents à Vaillant. Les plus physionomistes reconnaîtront le héros de GREMLINS et GREMLINS II, Zach Galligan, en simple chevalier. Ce dernier a d'ailleurs tourné plusieurs fois pour Anthony Hickox ce qui n'a rien d'étonnant, puis leurs carrières respectives empruntent les mêmes chemins. Enfin, le chevalier Gauvain est joué par Anthony Hickox lui-même. Un poste d'acteur que le réalisateur assure de temps à autres dans ses films ou ceux de ses amis (LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS 3).
Un tel film se devait d'être le reflet de la grande aventure mais le rendu est bien trop télévisuel. PRINCE VAILLANT se destine à un public jeune et, d'ailleurs, le DVD fait partie d'une collection "DVD Kids" lancée par TF1 Vidéo. Ces chères petites têtes blondes sont peut-être moins exigeantes que leurs aînées. Sachez tout de même que nous avons été surpris par l'une des répliques ("Ce Vaillant a une sacrée paire de couilles !") d'un film pourtant destiné à une collection pour la jeunesse coincée entre les BARBAPAPA, LE MAITRE DES ELEPHANTS et quelques dessins animés pour les petits.
Le disque présente un transfert 1.85 sans l'apport du 16/9. S'il n'y a pas de réel défaut, l'image n'a pas pour autant fait preuve d'une grande attention. Bien entendu, la version originale n'est pas de la partie et il faudra se contenter d'une piste française en simple stéréo sans grand relief. Pas de sous-titrage français puisqu'il n'y a pas de version originale mais l'éditeur aurait tout de même pu penser aux malentendants. Des spécificités techniques décevantes à l'instar du film !
Lorsque vous aurez fini de
jeter un il à la bande-annonce de PRINCE VAILLANT
puis à celle du MAITRE DES ELEPHANTS, il ne vous restera
plus qu'un seul bonus à visiter. Celui-ci n'a pas grand rapport
avec le film et les responsables du DVD se sont juste amusés
à programmer un jeu de bonneteau. A vous de retrouver l'épée
Excalibur sous l'un des trois gobelets. En dehors des enfants très
jeunes ou des adultes un peu lents, ne pas gagner est impossible ! La
récompense n'est qu'un simple bout de dialogue tiré du
film. Pas brillant !