L'architecte Numerobis est commandité par Cléopâtre
pour la construction d'un palais. Seule ombre au tableau, l'édifice
devra être terminé en trois mois puisqu'il s'agit de l'objet
d'un pari entre la reine et Jules César, Cléopâtre
voulant ainsi lui prouver la supériorité du peuple égyptien.
ASTERIX ET OBELIX : MISSION CLEOPATRE n'est rien d'autre qu'une version "live" de la bande dessinée et du dessin animé ASTERIX ET CLEOPATRE. Vous n'avez plus qu'à ressortir l'album pour y retrouver toutes les péripéties du film réalisé par Alain Chabat. Enfin presque, puisque la mise en image en 2002 de la même histoire donne lieu a quelques ajustements. D'où la création de nouveaux noms de personnages et de situations qui font références par exemple au cinéma d'aujourd'hui (STAR WARS, JURASSIC PARK, TITANIC et bien d'autres ). Des modifications louables puisqu'il s'agit de ne pas réaliser une simple copie (donc inutile) du dessin animé d'origine. Mais qui ne sont pas toujours réussies, donnant parfois l'impression d'inclure des gags un peu trop faciles dignes d'une sitcom humoristique. Et surtout de la présence un peu trop marquée de nombreuses personnalités du paysage Canal+. D'ailleurs, le film met en retrait les protagonistes gaulois, qui donnent pourtant leur nom au film, pour se fixer plus particulièrement sur Numerobis (Jamel Debbouze), son assistant ou la plupart des personnages secondaires. Les rares passages consacrés à Asterix et Obelix manquent aussi de naturel. Il n'est pas question de regretter la suppression de la chanson "Quand l'appétit va tout va !" du dessin animé mais plus simplement d'appuyer la différence qu'il peut y avoir entre les mêmes séquences si l'on compare le film d'Alain Chabat, la BD ou le dessin animé. Par exemple, le passage du Sphynx semble expédié dans le film qui nous intéresse, en s'affranchissant du contexte. Pourquoi Obélix décide t'il de monter sur le Sphynx ? Etc De la même manière, pas mal de rebondissements hauts en couleurs à l'origine deviennent ainsi plutôt ternes par une intégration maladroite au reste de l'histoire.
Alain Chabat n'a pas à rougir pour autant de son film puisque celui-ci a trouvé largement son public. De plus, il est évident que supporter sur ses épaules le budget pharaonique d'un film tel que MISSION CLEOPATRE en écraserait plus d'un, ce qui ne semble pas avoir été le cas, même si à l'arrivée le film n'apparaît pas totalement maîtrisé. Dernièrement, les blockbusters français ont fait pour la plupart montre d'une certaine médiocrité artistique (VIDOCQ, BELPHEGOR ) ce qui n'est pas vraiment le cas de MISSION CLEOPATRE. Le résultat est plutôt amusant et divertissant bien qu'il sera très difficile à avaler pour les détracteurs de Jamel Debbouze.
Les menus de MISSION CLEOPATRE
font partie des meilleures réussites de cette édition
DVD. En effet, la plupart des pages sont agrémentées de
petits dessins animés, la plupart très amusants, qui égayent
avec bon goût la navigation des deux disques. L'image et les différentes
bandes sonores ont fait l'objet du même soin. D'excellente qualité,
l'image est ainsi sans défaut alors que les trois pistes sonores
ne déçoivent à aucun moment puisqu'elles sont chacune
optimisées pour le matériel dont vous pouvez disposer
: stéréo surround, Dolby Digital 5.1 ou DTS.
Presque tous les DVD annonçant des "Making Of" se contentent de recycler un petit documentaire promotionnel souvent ne dépassant pas les quinze minutes. En ce qui concerne la durée du "Making Of" de MISSION CLEOPATRE, il faut reconnaître que l'on ne se moque pas du client potentiel. Presque deux heures durant, il est ainsi possible de suivre le tournage du film (séances de préparation, création des décors ) en y découvrant la plupart des techniciens et acteurs qui ont bossé sur MISSION CLEOPATRE. Quelques passages s'avèrent un peu longuets (la répétition des dialogues avec Jamel Debbouze et Edouard Baer ) mais gardent un entrain qui permet d'avaler la durée considérable du documentaire sans ennui.
Les commentaires audio sont devenus quasiment desincontournables des grosses éditions DVD. MISSION CLEOPATRE n'étant en rien une obscure production de troisième zone, son réalisateur s'est donc plié à l'exercice. Seulement, Alain Chabat est probablement conscient qu'il est toujours très difficile d'être intéressant en commentant sans filet un film, même s'il en est le maître d'uvre. Il a donc trouvé l'astuce pour combler les blancs. Ainsi, plutôt que de faire de la redite par rapport au long documentaire, il se met en tête de nous lire des recettes de cuisine, ce qui sera tout aussi instructif. Les anecdotes et interventions relatives au tournage du film ne seront pas pour autant oubliées. Dans le même ordre d'idée, les versions Director's Cut sont devenues incontournables et Alain Chabat va vous satisfaire avec une version repensée de A à Z du film qui n'est autre qu'un gag d'un peu plus de six minutes.
De nombreuses scènes coupées et chutes de tournage nous sont proposées. Vous n'y trouverez rien d'exceptionnel à moins d'être un fan inconditionnel de Jamel Debbouze ou de Omar et Fred qui ont d'ailleurs été évincés au montage. Déjà plus passionnant, le disque des suppléments contient plusieurs galeries de photos foisonnant de nombreux dessins, story-boards et affiches. Enfin, on découvre une courte interview de Pierre Tchernia qui se termine par une scène coupée le mettant en scène. Ce dernier étant d'ailleurs un proche des créateurs de la bande dessinée - il a même participé à l'adaptation de certains dessins animés dédiés à Astérix (LES DOUZE TRAVAUX D'ASTERIX ou, justement, ASTERIX ET CLEOPATRE). René Goscinny et Albert Uderzo n'ont pas été oubliés, comment faire autrement, et ont droit chacun à une biographie pour ceux qui ne les connaîtraient pas encore !
Après DIDIER,
une première réalisation personnelle très réussie
à tous les points de vue, Alain Chabat signe donc sa version
de Asterix et Cléopâtre. Un zeste de spectaculaire et pas
mal de bonne humeur contre un léger manque d'ambition et un récit
par moments artificiel ! Même si les personnages de Astérix
et Obélix sont peu présents, le spectacle est tout de
même réussi et son DVD le retranscrit tel quel, qu'il s'agisse
du film ou de l'historique de sa création