Après la mort atroce de son amie par un tueur en série,
un flic sombre dans l'alcoolisme. Après une tentative de suicide,
l'un de ses amis le mène dans un centre de désintoxication
spécialisé dans les cures pour "durs à cuire"
de la police. Le tueur en série, qui se plaît à
trucider des agents des forces de l'ordre, y trouve un joli vivier de
victimes alors qu'une tempête de neige s'annonce à l'extérieur
Sylvester Stallone n'a plus trop la cote ! Imaginez que le D-TOX ici présent n'a même pas été distribué dans les salles américaines et devrait sortir directement en vidéo à la fin de l'année. L'acteur musclé va t'il finir par rejoindre les Steven Seagall et autre Jean-Claude Van Damme aux pays de la disgrâce du "Direct to video" ? Vous n'aurez pas la réponse aujourd'hui, il est plus judicieux de se donner rendez-vous dans quelques années pour en reparler Donc, D-TOX n'a pas séduit grand monde dans le milieu de la distribution cinéma. La faute aux fameuses projections test qui n'ont pas donné les résultats satisfaisants escomptés ! En Europe, D-TOX a tout de même eu le droit à un passage dans les salles. En France, cela s'est fait à toute vitesse et sous le titre assez étonnant de COMPTE A REBOURS MORTEL. De quoi supposer qu'il se réfère à l'élimination successives des pensionnaires de l'institut car en dehors de cela, on ne voit pas. Universal sort d'ailleurs aujourd'hui le film en DVD sous son titre original.
A la réalisation de D-TOX, on trouve Jim Gillespie qui s'est illustré par la mise en boîte de SOUVIENS-TOI L'ETE DERNIER, un slasher surfant sur la mini-vague lancée par SCREAM. Jusqu'ici, il n'y a pas de quoi pavoiser même si son précédent film avait rencontré un certain succès au point de lancer une séquelle. Justement, D-TOX est en quelque sorte un slasher dans lequel on aurait essayé d'insuffler un peu d'originalité. A commencer par l'absence d'adolescents. En réalité, cela aurait très bien pu être un film 100% hommes. Difficile tout de même de ne pas y implanter une petite touche féminine alors il faudra bien s'accommoder de la présence de deux femmes parmi une troupe de flics traînant tous de vilaines casseroles et forcés de cohabiter ensemble. A partir du moment où l'histoire s'installe dans le centre de désintoxication, c'est THE THING qui vient à l'esprit. Au point que certains rebondissements semblent être empruntés au huis-clos enneigé de Carpenter. Bien entendu, il n'y a aucune créature polymorphe dans les parages mais bel et bien un tueur en série pour le moins dangereux.
Ce qui surprend le plus avec
D-TOX, ce sont les premières minutes du film. Pour un
film mettant en scène Sylvester
Stallone, on ne s'attendait pas à un tel déballage
de noirceur. Après avoir joué les héros américains
(RAMBO, ROCKY
), l'acteur cherche à changer
son image. D'une façon très réussie dans l'excellent
COP LAND et déjà moins glorieuse dans le registre
de la comédie. Avec D-TOX, il enquête sur l'affaire
d'un tueur amochant salement ses victimes, en commençant par
un bon coup de perceuse électrique dans les yeux. Ensuite, il
s'amuse à faire souffrir d'une façon qui nous sera épargnée
mais dont le résultat à lui seul fait dans le gore craspec
(l'un des décors rappelle au passage furieusement HELLRAISER).
Jim Gillespie
nous montre à cet effet la première victime sans trop
voiler la face de la caméra. Tout cela nous mène à
COBRA
où l'acteur était déjà sur les traces d'un
tueur en série (en fait une sorte de secte). Mais le personnage
central est très différent et on ne s'attendait vraiment
pas à retrouver Sylvester
Stallone dans un thriller bien glauque où son personnage
devient un alcoolo suicidaire nous menant à une autre séquence
franchement inattendue ! Cette première partie de D-TOX,
même si elle n'a rien de révolutionnaire, est à
cet effet une bonne surprise.
Une fois le huis-clos installé, en dehors de la parenté flagrante avec le film de John Carpenter ou des détails rappelant SHINING, cela devient déjà un peu plus conventionnel. Surtout que Jim Gillespie n'a pas l'air d'être l'homme de la situation dès qu'il s'agit de filmer des séquences d'action. Enfin, la bande de flics en thérapie de groupe ne sont pas définis correctement, à un tel point que l'on s'y perd parfois dans les prénoms. Gênant pour un film où un grand nombre de ressorts scénaristiques consistent à faire dire aux personnages des "Mais où est untel ?". Une déception surtout lorsque les acteurs mis en présence s'appellent Robert Patrick, excellent dans l'un des rares rôles développés, Kriss Kristofferson, Tom Berenger et Sylvester Stallone. D-TOX ne joue que très peu des possibilités offertes par la situation, un huis-clos tendu entre des types qui en ont, et son casting de fortes têtes !
Universal n'a pas l'air de croire au simple attrait de D-TOX pour une sortie en DVD. La preuve en est de la présence d'un second DVD qui n'est pas, pour une fois, dévolu aux suppléments. En réalité, il s'agit d'un autre film avec Sylvester Stallone dans un genre assez différent puisqu'il s'agit des FAUCONS DE LA NUIT. Un autre thriller où le héros, aidé par Billy Dee Williams, se lance à la poursuite d'un terroriste des pays de l'Est interprété par Rutger Hauer. Un film très honnête qui était jusqu'à maintenant distribué par l'éditeur à bas prix. Les deux films sont d'ailleurs présentés dans deux boîtiers distincts recouverts d'un fourreau cartonné. La cerise sur le gâteau, c'est que vous obtiendrez les deux films, à deux ou trois euros près, au même prix qu'une nouveauté.
D-TOX n'a pas pour autant fait les frais d'un manque de soin. L'image est une belle réussite sans compter une bande-son en Dolby Digital 5.1 qui fourmille d'effets sur toutes vos enceintes. Techniquement, c'est donc plutôt a un DVD de très bonne facture auquel nous avons affaire. En ce qui concerne les bonus, c'est déjà un peu plus limité. En dehors de la bande-annonce, il faudra se contenter de deux autres bonus. Quelques scènes coupées qui, contrairement à ce que l'on aurait pu croire, ne viennent pas vraiment étoffer les personnages et s'avèrent souvent être le simple prolongement de séquences vues dans le film. Enfin, le montage musical annoncé sur la jaquette n'a pas un grand intérêt puisqu'il reprend des images du film sur l'un des morceaux musicaux. Plus gênant, il sera impossible d'écouter la musique en tant que tel puisque des effets sonores sont ajoutés tel que les coups de feu. Ce montage musical et les scènes coupées sont logées à la même enseigne avec une image à la définition très limitée donnant l'impression de regarder une mauvaise VHS.
L'heure et demie de D-TOX
se laisse regarder sans déplaisir en dehors d'un manque flagrant
d'expérience de Jim
Gillespie dès qu'il s'agit de filmer des affrontements couillus
! Mais ce que l'on retient à l'arrivée, ce n'est pas tant
la déception concernant les personnages, mais plutôt les
passages gores qui ne dépareilleraient pas dans un film d'horreur
glauque ou l'aspect très noir de la première partie du
film. De plus, le fait d'être vendu avec un deuxième Stallone
plutôt sympa limite le risque de découvrir ce thriller
violent.