En 1999, l'insécurité atteint un niveau critique. Des gangs s'affrontent dans les rues à l'aide d'armes automatiques et certaines zones sont inaccessibles aux autorités. Au milieu de l'une de ces zones et par la force des choses, un lycée se voit contraint d'accueillir le projet du professeur Forrest. Trois nouveaux professeurs très particuliers viennent ainsi gonfler les rangs du corps enseignant !
Réalisateur et co-scénariste de ce CLASS OF 1999, Mark L. Lester était déjà à l'écriture et à la mise en scène quelques années plus tôt du fameux CLASS 84. Un film d'anticipation où la violence s'aggravait dans les lycées, ce qui menait certains professeurs à mener une guerre ouverte avec les élèves. Une sorte de VIGILANTE transposé dans les écoles. Les années passent et après un COMMANDO, con et jouissif, et une adaptation de Stephen King (FIRESTARTER), on remet le couvert en poussant le bouchon encore plus loin. Trop d'ailleurs puisque la vision chaotique des zones où se trouvent des lycées est assez ridicule. En effet, le look tend vers le post-apocalyptique à l'italienne (du sous MAD MAX 2, donc !). Un environnement peu propice à se rendre dans les salles de cours, ce que font pourtant les pires meneurs de bandes sans foi ni loi. Difficile de comprendre pourquoi ils s'y rendent mais on doute que cela n'a rien à voir avec l'envie de parfaire leur culture personnelle !
L'idée de transposer cette fois TERMINATOR dans les lycées est plutôt bonne, mais elle s'accorde assez mal avec l'aspect social dépeint quelques minutes plus tôt ! Dommage puisque toutes les séquences se déroulant à l'intérieur du lycée ou avec les trois professeurs sont plus que sympathiques. Leurs méthodes pédagogiques étant souvent désopilantes à l'image d'une fessée énergique administrée par un John P. Ryan. Ce dernier étant d'ailleurs bien connu puisqu'il était l'infortuné papa du MONSTRE EST VIVANT et des MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS. Un second couteau à la tête bien connue ! De même, l'un des autres professeurs est interprété par Pam Grier, l'une des reines de la blaxploitation (COFFY, FOXY BROWN...). Le troisième est déjà bien moins connu même si sa tête de second couteau n'est pas inconnue des spectateurs puisqu'il s'agit de Patrick Kilpatrick vue récemment ici-même dans SLEEPWALKER PROJECT. Le casting de CLASS OF 1999 ne s'arrête pas là et ajoute Malcolm McDowell (ORANGE MECANIQUE...) et Stacy Keach (LA MONTAGNE DU DIEU CANNIBALE pour ce qui nous intéresse mais surtout la série MIKE HAMMER).
CLASS OF 1999 n'a pas le même budget que celui de TERMINATOR. Pourtant, ce dernier n'était déjà pas vraiment un gros budget. Cela n'empêche pas Mark L. Lester de mettre en boîte quelques séquences à coups de cascades motorisées ou de prothèse bionique pour nos trois cyborgs. Il est vrai que sur ce dernier point, les pauvres ont tendance à se déplacer étrangement dès qu'ils commencent à sortir leur arsenal dans le final du film. L'important n'est pourtant pas là puisque ces séquences sont plutôt amusantes et très second degré. Même à présent, en 2002, il aurait pu faire mouche s'il n'y avait, encore une fois, ce problème concernant la vie extérieure au lycée.
CLASS 84 avait tellement bien marché en France qu'un distributeur avait eu la bonne idée de titrer un film néo-zélandais en CLASS 92. Celui-ci n'avait pourtant aucun lien direct si ce n'est la violence au sein d'une communauté adolescente. On suppose que CLASS OF 1999 a du marcher de façon décente puisqu'une poignée d'années plus tard, un CLASS OF 1999 II : THE SUBSTITUTE reprend le flambeau. Il garde d'ailleurs la même idée, c'est à dire celle d'implanter des sortes de Terminator dans les écoles pour galvaniser les élèves à travailler sur leurs études. Comme tous les films à inclure une date dans un titre, le temps les a rattrapés les rendant quelque peu incongrus à commencer par leur "look" vestimentaire très eighties.
L'aspect très second degré des trois professeurs arrive à maintenir le film à flot. Bien entendu, nous sommes bien loin des qualités d'un BATTLE ROYALE au niveau du carnage écolier et il faut prendre CLASS OF 1999 pour ce qu'il est. Une pure série B des années 80 sympathique mais bardée de nombreux défauts !
Edité par Opening et distribué par Fravidis, CLASS OF 1999 est destiné directement au marché de la grande consommation. Il y a donc bien peu de chances de voir débouler ce disque ailleurs que dans les supermarchés dans un bac où se mêleront divers films à petits prix et aux qualités très variables ! Ceci explique d'ailleurs la présence d'une seule et unique piste audio ou encore l'absence totale de bonus.
Si cette édition ne bénéficiait pas d'un transfert anamorphique (16/9), ce serait un peu comme une simple cassette vidéo sans l'inconvénient de devoir rembobiner après la vision du film. Sans oublier l'avantage d'aller directement à la scène qui vous intéresse pour prouver à vos amis que la poitrine bionique de Pam Grier existe même si cela ne sert pas à grand chose !