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Critique du film et du DVD Zone 2
ZARDOZ 1974

 

Affirmer à son entourage que ZARDOZ est un film plus qu'intéressant tient généralement du suicide. Dans l'esprit de bon nombre de spectateurs, le film de John Boorman est le synonyme de connerie des seventies avec un Sean Connery velu et en slip rouge. Voilà un peu les arguments utilisés pour vous contrer ! Je ne vais pas revenir en détail sur le film, après tout Eric Dinkian l'a déjà fait dans sa critique de l'édition américaine de ZARDOZ. De plus, on ne s'essaiera même pas à l'exercice de persuasion car il s'agit d'un film pour le moins étrange. Il a en effet de quoi rebuter la plupart des spectateurs et attiser la curiosité des autres. Même s'il s'agit de science-fiction et d'une histoire futuriste, il est évident que le film s'écarte totalement du film de pur divertissement.

Dès le début du commentaire audio, John Boorman dit lui-même que le monologue qui ouvre le film a été ajouté de peur que le public ne comprenne pas le film. Peine perdue puisqu'il en vient à dire que de toutes façons une bonne part du public ne l'a pas compris. Il faut dire que ZARDOZ est bourré jusqu'à la gueule de symboles et d'idées. A un point que l'on peut regarder plusieurs fois le film pour y déceler ici ou là des détails passé inaperçus comme dans la première maison visitée par Zed où l'on peut apercevoir un point d'interrogation terminant une représentation de l'évolution de la race humaine. Dès lors, on peut s'attendre à ce que le réalisateur nous livre toutes les clefs du film dans son commentaire audio. Pourtant, il reste peu bavard et les plages de silences sont assez nombreuses. John Boorman n'ouvre la bouche que pour indiquer un point technique, une anecdote ou expliciter le film. Des interventions courtes et concises qui ont le défaut de se faire attendre… Il y aurait pourtant eu de quoi parler sans s'arrêter devant l'histoire touffue de ZARDOZ ou pour indiquer tous les détails passant inaperçus. Pourtant, le cinéaste ne le fait pas. On peut même se demander s'il ne préfère pas laisser les spectateurs se faire leurs propres opinions. De même, il pointe certaines séquences qui lui paraissent à présent trop longues ce qu'il regrette.

Lorsque nous avions parlé de STARGATE, le titre de ZARDOZ avait fait son apparition dans la liste des emprunts non avoués. En effet, il est troublant de pointer quelques analogies entre le film de Emmerich/Devlin et celui de John Boorman. Pour résumer, d'un côté, nous avons Râ qui se fait passer pour un dieu lui permettant d'asservir un peuple tout en se déplaçant dans une gigantesque pyramide volante. Dans ZARDOZ, on retrouve cela bien que le film soit bien plus complexe. Ainsi, l'énorme masque en pierre du dieu Zardoz sert à l'asservissement de peuplades inférieures. Dans les deux cas, l'engin volant aux références mythologiques (le masque de Zardoz a un look le rapprochant de la Grèce antique) permet de collecter le fruit d'un travail… Bien entendu, cela s'arrête là puisque cela ne vous étonnera pas d'apprendre que STARGATE est un blockbuster d'aventure et d'action. Bien loin des ambitions philosophiques de ZARDOZ.

Depuis quelques temps déjà, John Boorman a un sujet qui lui tient à coeur et c'est tout naturellement qu'il embraye juste après DELIVRANCE sur un film tout aussi utopique que la société dépeinte dans ZARDOZ. Dans le commentaire audio, on peut d'ailleurs apprendre qu'à la base, Burt Reynolds devait interpréter le rôle de Zed. Ne pouvant pas, il faut trouver un autre acteur. A ce moment-là, Sean Connery peine à sortir du smoking encombrant de James Bond et il trouve enfin avec ZARDOZ un rôle pour le moins différent. Il se retrouve à se poser des questions plus métaphysiques que celle de savoir de quelle façon lui sera servi son Martini. Cela fait pourtant déjà un moment que l'acteur écossais essaye d'échapper à l'ombre de l'agent 007. Avec ZARDOZ, LE LION ET LE VENT ou L'HOMME QUI VOULUT ETRE ROI, il parvient enfin à se défaire de son alter ego bien qu'il restera à jamais l'une des figures les plus emblématiques du personnage de James Bond !

Le DVD français est en fait une conversion de celui sorti aux Etats-Unis il y a déjà quelques mois. Ainsi, il ressemble presque intégralement à son homologue américain jusque dans les menus de navigation. Tout du moins en apparence. Ainsi, puisqu'il s'agit d'une édition européenne, les langues et sous-titrages proposés sont sensiblement différents. L'apparition de sous-titres français est, par exemple, non négligeable pour ceux qui préfèrent la version originale et n'ont pas un niveau d'anglais suffisant pour suivre parfaitement un film. De toutes façons, il faut bien dire que le doublage français, déjà présent sur le disque américain, n'a rien de bien convaincant. Le mono d'origine se fait sentir donnant l'impression d'écouter une vieille bande-son étriquée. Pour la version originale, l'éditeur nous propose une configuration assez étrange. Pas du 5.1, pas du 4.0 ou 4.1 (une habitude de la FOX, voir FUTUR IMMEDIAT ou COCOON) ou même une piste en stéréo surround. Non, c'est du 3.0 auquel nous avons affaire ici et seules les trois enceintes frontales sont donc sollicitées. La jaquette du DVD américain indiquait d'ailleurs par erreur le mot "surround". Avec une telle bande sonore, les dialogues ainsi que pas mal d'effets sont centrés et bénéficient d'une meilleure clarté. Dialogues, musique et ambiances stéréo étant ainsi mieux répartis.

DVD américain
DVD français

ZARDOZ ne date pas d'hier et l'on peut apercevoir quelques griffures ou points blancs sur l'image mais pour le reste, l'image est bien définie et propose une compression plutôt réussie malgré un grand nombre de séquences avec brouillard et autres effets de fumée. En fait, le transfert vidéo est identique sur le disque français par rapport au DVD américain. Seule différence notable, le rendu des couleurs un peu plus chaud en raison du NTSC pour l'édition américaine. Le disque français peut paraître un peu moins pêchu mais est en fait bien plus proche d'une image cinéma…

La totalité des bonus n'a pas pour autant été conservée sur le disque français. En fait, la perte est négligeable puisque deux spots radio ont disparu. Pour le reste, au niveau de ZARDOZ, les bonus sont en tous points identiques ! La galerie de photos contient le même nombre d'images bien que le DVD américain séparait les clichés en trois sections différentes (en gros, concept, photos publicitaires et affiches). La bande-annonce de ZARDOZ est la même, bien que l'édition américaine faisait de la promo pour d'autres films de science-fiction sortis en DVD chez le même éditeur (FUTUR IMMEDIAT, ENEMY MINE, ALIENS…) mais dans un style complétement différent.

Pour les français rebutés par des bonus (le commentaire audio essentiellement) entièrement en anglais, le disque français est sans conteste l'option à choisir et ce même s'il manque deux broutilles par rapport à l'édition commercialisée aux Etats-Unis. Les sous-titrages sur le film ou le commentaire audio font nettement la différence, on pourrait même dire qu'ils sont nécessaires, tant ZARDOZ n'est pas une oeuvre facile à appréhender.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
54 ans
10298 news
569 critiques Film & Vidéo
4 critiques Livres
On aime
Un film courageux et unique, même de nos jours.
Les différents niveaux de lecture du scénario.
L'interprétation (aux poils) de Sean Connery
Les sous-titrages français sur le film et le commentaire audio
On n'aime pas
Une direction artistique quelque peu datée.
Un récit aux ramifications quelques fois trop surchargées
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L'édition vidéo
ZARDOZ DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h42
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 3.0
Francais Dolby Digital Mono
Italian Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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