Mark, un jeune garçon, vient de perdre sa mère. Son père
doit s'absenter pour raisons professionnelles et laisse l'enfant dans
la famille de son frère. Sous la tutelle temporaire de son oncle
et de sa tante, Mark va se trouver face à Henry, le fils déluré
de la famille !
Deux jeunes acteurs se donnent la réplique dans LE BON FILS. D'un côté la pseudo star éclair, Macaulay Culkin, des deux premiers MAMAN, J'AI RATE L'AVION et de l'autre Elijah Wood, celui qui va devenir une dizaine d'années plus tard, le personnage principal du SEIGNEUR DES ANNEAUX. Avec le recul, on peut donc s'amuser à constater que le vilain garnement de l'histoire aura vu sa carrière d'acteur tourner court très rapidement en raison de ses véritables caprices transformant les tournages en cauchemar. Sa mauvaise réputation est peut-être la raison pour laquelle il fut engagé pour jouer le rôle. Un choix plutôt discutable tant ses expressions sont limitées. Au plus, il plisse les yeux pour se donner des airs machiavéliques. Elijah Wood, s'en tire déjà bien mieux à tous les points de vue !
Dans le cinéma fantastique,
on ne compte plus les films où les enfants sont dépeints
de façon bien peu innocente, à commencer par le film de
Jack Clayton qui,
comme LE BON FILS, utilise un titre à contre-emploi. C'est
à dire LES
INNOCENTS, justement ! Car l'enfant dans l'inconscient collectif
n'est certainement pas le symbole du mal mais bel et bien celui de l'innocence.
Et pourtant, rien ne fait plus peur qu'un mioche essayant de vous embrocher.
Le thème revient d'ailleurs assez régulièrement
au cinéma de façon fort différente pour placer
le mal dans nos chères petites têtes blondes. Intervention
démoniaque pour LA
MALEDICTION ou L'EXORCISTE
jusqu'à des sujets plus terre à terre où l'enfant
retourne à sa nature sauvage comme dans SA
MAJESTE DES MOUCHES. Entre les deux, on ne compte pas les tueurs
en culottes courtes (LES
REVOLTES DE L'AN 2000, DE
SI GENTILS PETITS MONSTRES, HORROR
KID
). A côté, LE BON FILS fait bien
pâle figure avec un traitement un peu trop aseptisé !
Dénué de morale, libre, comme il le dit lui-même, le méchant garçon de l'histoire entame une sorte de corruption de son cousin. Manque de bol, celui-ci est bien accroché à la morale et il en viendra vite à douter du caractère amusant des jeux douteux auxquels se livre Henry. Avec un tel môme, le film aurait pu atteindre des sommets dans la cruauté. Ce ne sera pas le cas puisque les producteurs, le réalisateur et le scénariste ne sont pas là pour vous amener à la reflexion mais pour nous servir une uvre moralisatrice où le mal sera de toutes façons châtié puisqu'il ne peut en être autrement. Alors bien sûr, on peut être étonné par l'élimination d'animaux de compagnie, encore qu' il s'agisse ici d'un molosse teigneux, ou par le dénouement qui peut sembler au premier abord en décalage avec les préceptes normaux des films hollywoodiens. Mais à vrai dire, il n'en est rien !
Certains éditeurs comblent l'intérêt limité d'un film par une profusion de suppléments. Ce n'est pas le cas de la Fox dont LE BON FILS n'est certainement rien de plus, pour eux, qu'un titre supplémentaire à ajouter au catalogue. En lieu et place des bonus, ce sera donc une bande-annonce et rien d'autre ! D'ailleurs, le transfert sur DVD du film en fait un peu de même. C'est le minimum syndical du côté des bandes sonores en stéréo surround d'époque ou même de l'image qui, malgré l'âge peu avancé du film, ne fait pas dans le master irréprochable. Doit-on s'en plaindre pour un tel film ?
En d'autres mains et avec
un casting quelque peu différent, LE BON FILS aurait sûrement
pu nous donner quelques sueurs froides. En lieu et place, le film se
déroule gentiment comme un simple thriller un peu mou où
la morale finit par être sauve.