Après la disparition de deux jeunes, quatre cercueils sont retrouvés
à l'emplacement où un centre commercial est sur le point
d'être construit. Une petite équipe d'universitaires est
envoyée sur place pour enquêter sur les restes contenus
dans les sépultures, dans une petite bourgade où les croyances
en matière de sorcellerie sont encore tenaces...
WITCHOUSE 2 n'est pas vraiment une suite directe du premier film. En fait, il ne reprend que le personnage central, c'est à dire la sorcière Lilith, et oublie quasiment tout le reste. D'ailleurs, cette suite gomme au passage l'humour très second degré du film original. Un parti pris étonnant puisque les meilleurs films produits par Full Moon le sont en raison de cet humour idiot et rigolo. WITCHOUSE 2 se révèle donc beaucoup plus sérieux. Lilith est de retour et WITCHOUSE 2 embauche, ce qui paraît logique, l'actrice qui l'interprétait dans le premier opus. La logique n'aura pas cours trois fois puisque l'actrice n'a pas voulu faire partie du voyage pour le troisième film (WITCHOUSE 3 : DEMON FIRE). Mais en fin de compte, WITCHOUSE 2 aurait pu s'appeler tout autrement tant il est différent de son original.
David DeCoteau laisse la place à J. R. Bookwalter pour mettre en boîte la suite de WITCHOUSE. Le monsieur n'est pas un inconnu puisqu'il a réussi à faire financer son tout premier film par un certain Sam Raimi. De ce fait, THE DEAD NEXT DOOR a obtenu plus ou moins une certaine renommée. A partir de là, le jeune réalisateur a fondé sa propre société de production dont la plupart des films sont produits pour le marché de la vidéo avec de petits budgets à la manière de ce que fait de son côté Full Moon ou, à présent, Rapid Heart (voir FINAL SCREAM) dans le même genre. D'ailleurs, J. R. Bookwalter a travaillé pour la Full Moon a divers postes et en a même profité pour y faire distribuer quelques productions de sa propre boîte.
Dès les premières secondes de WITCHOUSE 2, il est clair que l'ombre de BLAIR WITCH plane au-dessus du film. La première séquence se déroule en effet selon le point de vue d'un caméscope utilisé par un couple pour immortaliser une promenade au fond des bois. La suite du récit emprunte quant à elle plutôt du côté de BLAIR WITCH 2 pour l'aspect enquête alternant séquences filmées de façon traditionnelle avec l'adjonction de passages tournés au caméscope. Une idée qui s'insère avec plus ou moins de bonheur dans le récit. Le personnage masculin principal se promène donc avec sa caméra pour immortaliser les recherches du groupe universitaire ou interviewer les résidents du coin (la plupart joués par des amis dont Jeff Burr le réalisateur de LEATHERFACE) ! Cela paraît déjà moins logique, tout comme dans BLAIR WITCH, de continuer à filmer dès que des événements étranges surviennent. Mais pourquoi pas !
Ce nouveau film n'a rien
d'un huis clos où une bande de jeunes sera décimée
par une vilaine sorcière. La production a d'ailleurs sûrement
bénéficié d'un budget plus important, ce qui a
permis des tournages en extérieur (la plupart tournés
en Roumanie aux alentours d'une batisse utilisée plusieurs fois
dans les productions Full Moon) ainsi que l'apparition d'un acteur un
peu plus "connu" avec Andrew
Prine (AMITYVILLE
II, GRIZZLY,
LE
COULOIR DE LA MORT...). Néanmoins, le film s'étire
dans une pseudo enquête avant de véritablement décoller
avec l'apparition de la fameuse sorcière et de ses acolytes.
Peut-être un peu tardivement puisqu'il faut attendre bien longtemps
avant de voir de quelconques séquences saignantes, ce qui est
plutôt un comble pour un film d'horreur.
Un transfert au format et de surcroît en 16/9. Hélas, comme pour STITCHES, qui lui aussi avait eu la bonne idée de nous proposer un DVD optimisé pour les écrans larges, l'image souffre de quelques saccades. La compression globale étant dans la moyenne des autres titres édités par Elephant, ne vous attendez pas à une brillante retranscription du film sur le DVD, surtout que la définition de l'image est ici des plus limitées.
Elephant a semble-t'il
abandonné l'idée de remixer en Dolby Digital 5.1 les bandes
sonores originales des films. Ainsi, seule la version française
bénéficiera de ce traitement plutôt artificiel.
Cela donne donc une puissance accrue à l'ensemble mais c'est
tout ! Sans compter que les dialogues devraient être centrés
alors qu'ils passent sur toutes les enceintes.
En ce qui concerne la version originale, plus naturelle, il est tout
de même difficile de ne pas reprocher l'absence de 5.1. En effet,
il s'agit du premier film produit par Full Moon à bénéficier
d'un véritable encode Dolby Digital 5.1. Une information qui
se retrouve dans le making-of ainsi que sur le générique
de fin du film. Le DVD français ne propose finalement qu'une
version originale en stéréo.
Pas de sous-titrage français sur le film et vous n'en trouverez pas plus sur les bonus. Si cela n'est pas vraiment gênant pour la Featurette (L'univers Fou de la Full Moon), le clip vidéo ou la bande-annonce, cela s'avère déjà un peu plus embarrassant pour le making-of. En effet, celui-ci est composé en grande partie d'une succession d'interviews. Sur la trentaine de minutes de ce petit documentaire, vous trouverez quelques rares images de tournage ou des extraits, mais l'essentiel des informations sont verbales. Autant dire qu'un niveau d'anglais confirmé est nécessaire pour y percevoir ce dont peuvent bien parler les divers intervenants. En fait, ce segment vidéo retrace la genèse du film, son tournage jusqu'à la post-production dont l'enregistrement de la bande sonore. Dès que les acteurs ont la parole, ce making of perd généralement de son intérêt puisque l'on peut y ressentir l'aspect promotionnel habituel. Ainsi, Andrew Prine voulait vraiment interpréter le rôle dans ce film. Quel que soit le respect que l'on puisse avoir envers Andrew Prine, il est impossible de ne pas sourire en entendant une telle phrase, utilisée habituellement par des "stars" du Box Office pour légitimer leur présence au générique de films bien plus prestigieux que celui-ci.
WITCHOUSE était loin d'être un film impérissable mais son humour en faisait un spectacle "amusant". Sa suite est du même tonneau mais dans un autre genre. WITCHOUSE 2 n'est pas prêt de révolutionner quoi que ce soit et rattrape son manque d'humour par un traitement moins basique de l'histoire. Disponible dans les vidéo clubs, ce petit film a trouvé sa place car il ne fait pas partie des titres à voir plusieurs fois !