Son peuple décimé, Conan fait partie des Cimmériens emmenés en esclavage. Il passe alors son enfance enchaînée à la roue de la souffrance. Dernier survivant, il est vendu à l'age adulte pour devenir un gladiateur...
Si un film peut résumer à lui tout seul l'Heroïc-fantasy, c'est bien CONAN LE BARBARE. Primaire et brutal, la version cinéma de CONAN rend justice au héros de Robert E. Howard. La raison de son succès tient probablement dans le fait que John Milius ainsi que Oliver Stone, alors scénariste, ont pris le sujet au premier degré. En le traitant de façon sérieuse, évitant de transformer le personnage en héros sans peur et sans reproche, CONAN LE BARBARE acquiert un côté imposant. Pourtant, la production aurait bien voulu freiner John Milius pensant que celui-ci dépréciait les personnages. Au contraire, en leur donnant de mauvais penchants, ils deviennent "vrais". Comme des chroniques, les différents passages peuvent pourtant paraître décousus. Il n'en est rien ! Chaque passage, chaque lieu visité, chaque rencontre finit de forger la psychologie du personnage de Conan devenant la somme de toutes ses aventures. En filmant CONAN LE BARBARE comme une biographie et non pas comme un simple film d'action, John Milius a donné au genre un film encore jamais égalé ! Ce ne sont pourtant pas les essais qui ont manqué. A commencer par la suite officielle du film, CONAN LE DESTRUCTEUR, où justement la production n'a pas hésité à rendre le personnage de Conan aussi lisse que possible. Ou alors les diverses copies qui ont suivi le gros succès dans les salles du film de John Milius. L'italie en tête en produisant des ATOR, GUERRE DU FER ou autre CONQUEST (signé par Lucio Fulci !) et bien sûr les autres pays (DAR L'INVINCIBLE, L'EPEE SAUVAGE...).
Après une tentative de sortie par l'entremise d'un disque en provenance de Belgique l'année dernière, voici enfin une version officielle de CONAN LE BARBARE pour la France. En effet, le disque édité par Baruck est entouré d'un flou artistique en ce qui concerne les droits du film. En fait, comme pour la sortie cinéma au début des années 80, c'est donc à la FOX que revient la distribution du film en DVD pour la plupart des pays européens. Pendant quelque temps, nous nous demandions quel pourrait être son contenu. Il faut croire que la FOX s'est entendue avec Universal USA puisque ce tout nouveau DVD reprend la quasi intégralité des bonus présents sur le disque américain sorti il y a quelques temps déjà.
Cela sous-entend aussi que nous avons affaire ici au Director's Cut de et non pas à la version sortie dans les salles de cinéma. L'occasion de découvrir de toutes nouvelles séquences (Conan fait le bilan de sa vie avec Subotaï...). Il aurait été appréciable de proposer les deux montages puisque pas mal d'éditions le font comme celles de ROBOCOP, TERMINATOR 2, etc... On vous conseille donc de garder le premier disque américain sorti, même si la qualité d'image n'est pas exceptionnelle, et le disque Baruck. Car il présentait déjà quelques différences. L'un présentait le montage américain du film et l'autre le montage européen. Ce nouveau disque propose un troisième montage ! A ce niveau, on entre dans le monde des collectionneurs, tout de même.
A noter qu'il existe aussi un montage, bien plus court, diffusé lors des diffusions télévisées où par exemple il manque la discussion entre Conan et son père.
De plus, les réfractaires au sous-titrage en seront pour leurs frais puisque l'une des nouvelles scènes comporte des dialogues. Etant donné que le doublage français d'époque n'incluait pas cette scène, elle est présentée en version originale sous-titrée. On passe ainsi de la version française à la version originale anglaise à ce moment-là jusqu'à la fin de cette séquence.
Attention : Cette constatation avait été faite sur un DVD de test qui n'est plus entre nos mains. L'édition sortie dans le commerce bénéficie d'un doublage intégral (voir plus bas, l'avis des lecteurs).
Edition
Collector Z2
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Edition
Collector Z1
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Disque
Baruck Z2
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Disque
Universal Z1
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Nous n'arrêtons pas de trouver des disques proposant des images inférieures sur les disques français par rapport aux éditions américaines. Surprise, le disque français de CONAN LE BARBARE n'a pas à rougir par rapport à l'édition américaine. Il n'y a pas de réelle différence en dehors du système vidéo. Et justement le gain théorique du PAL par rapport au NTSC est, pour une fois, une réalité ! Vous ne serez pas non plus étonné d'apprendre que l'image est nettement supérieure aux éditions antérieures (le disque Baruck à l'image saccadée ou le très granuleux premier disque américain).
Alors que le DVD américain proposait la bande-son telle qu'enregistrée à l'origine, c'est à dire en simple mono, le disque édité par la FOX innove. On a ainsi droit à deux bandes-son en Dolby Digital 5.1 que ce soit pour la version anglaise originale ou le doublage français. Ne vous attendez pas à une révolution pour autant puisqu'il s'agit d'un remix plutôt respectueux. La musique est la première à y gagner avec une meilleure ampleur. Ensuite, le placement des voix et des effets sonores est bien plus précis qu'auparavant. En dehors de cela, on trouve ici ou là quelques ambiances diffuses dans les enceintes arrière ou l'utilisation de graves plus développés pour certaines séquences (la chute de la colonne abattue par Thorgrim...). On notera toutefois quelques effets sonores disgracieux (des grillons limite parasites sur la mort de Valeria...) mais rien de bien grave. Tout comme pour ROBOCOP, le nouveau mixage français gomme quelques lignes de dialogues...
Fait étrange, de son côté, le sous-titrage français modifie l'orthographe de certains noms. Ainsi, les "Hyrkaniens" deviennent des "Kirkaniens" ou alors "Thorgrim" se transforme en "Thorgen". Ah ?
Contrairement au DVD de CONAN LE DESTRUCTEUR sorti à la même date que celui de CONAN LE BARBARE, le commentaire audio de John Milius et Arnold Schwarzenegger est sous-titré en français. Il sera donc accessible au plus grand nombre. Un commentaire audio qui déçoit à moins d'être, comme moi, tout content d'y entendre s'exprimer le réalisateur et l'acteur à propos de ce film. La déception provient en grande partie de Arnold Schwarzenegger. En effet, ses interventions sont rarement passionnantes et pire lorsqu'il coupe la parole à John Milius au moment où celui-ci commence à devenir intéressant. Impossible de compter le nombre de fois où l'acteur coupe dans son élan le réalisateur qui finalement ne continuera pas à développer sur tel ou tel sujet. Il y a pourtant quelques bonnes anecdotes à glaner ici ou là.
Autre bonus à bénéficier d'un sous-titrage, le gros documentaire répondant au nom de CONAN UNCHAINED. Plus de cinquante minutes pour donner la parole à la plupart des intervenants du film. Une façon de nous livrer certains de leurs souvenirs une vingtaine d'années après le tournage. Pour cela, nous avons affaire à un paquet d'interviews récentes de Arnold Schwarzenegger, John Milius, James Earl Jones, Max Von Sydow, Gerry Lopez, Sandahl Bergman, Basil Poledouris, Ron Cobb et j'en passe... Vous n'y apprendrez peut-être pas tout mais vous y découvrirez l'essentiel sur la genèse du film, l'écriture du scénario, son tournage, sa musique...
A propos de la musique, vous en apprendrez bien plus sur le DVD de CONAN LE DESTRUCTEUR.
Le segment "Effets spéciaux" proposee un écran coupé en deux présentant des plans alternatifs de la séquence où des esprits essayent d'emmener le corps de Conan. Rien de bien passionnant surtout qu'aucune explication ne vient eclairer quoi que ce soit. Dans le genre, les scènes coupées ne font guère mieux. En dehors du passage de la mort de Osric, on peut assister à une apparition de John Milius en vendeur de fast-food local. La troisième scène coupée n'en est pas une. En fait, il s'agit d'une chute où l'on peut voir Arnold Schwarzenegger se faire dévorer le talon alors que celui-ci essaye d'échapper à l'un des chiens loups. En gros, un loupé lors du tournage.
La galerie de photos, présentée sous le nom "Archives de Conan", se déroule toute seule pendant une dizaine minutes accompagnée de morceaux musicaux issue de la bande originale du film. Répartie en plusieurs section, cela vous donnera l'occasion de découvrir des dessins pour le design des costumes ou des décors, des clichés de tournage ou les photos posées pour la promotion du film.
Les notes de production n'ont pas été traduites. Elles restent donc en langue anglaise. Une faute de goût qui se poursuit par les bio/filmographies elles aussi en langue anglaise.