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Critique du film et du DVD Zone 2
MONKEYBONE 2001

 
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Stu Miley est un dessinateur de talent dont le personnage, Monkeybone, est en train de devenir un succès commercial. Son ami et agent prend des rendez-vous avec des "marketeux" qui lui proposent des produits dérivés du petit personnage, un singe espiègle et farceur. Une soirée de gala est donnée à l'occasion de l'achat pas la chaîne Comedy de six épisodes des facéties de Monkeybone, au cours de laquelle Stu s'éclipse discrètement avec sa fiancée. Mais ils sont victimes d'un accident et Stu plonge dans le coma, hanté par ses propres cauchemars.

Le postulat de départ de MONKEYBONE n'est pas sans rappeler COOL WORLD, le film/dessin animé de Ralph Bakshi, où un dessinateur de BD (Gabriel Byrne) était projeté dans le monde qu'il avait créé après que le personnage interprété par Brad Pitt ait été victime d'un accident de moto. Il y rencontrait les personnages qu'il avait inventés, dont Holly, incarnée par Kim Bassinger, qui s'évade dans le monde réel. Ici s'arrête la comparaison avec COOL WORLD, qui restait bien gentillet par rapport à ce film de Henry Selick totalement déjanté et très malpoli, mais qui s'en soucie ?

MONKEYBONE est tiré d'une bande dessinée de Kaja Blackley, intitulée Dark Town, qui était comme son nom l'indique bien plus sombre que l'univers imaginé par le réalisateur et son ami, Sam Hamm, scénariste entre autres de BATMAN ou BATMAN RETURNS. Le monde dans lequel ils ont envoyé Brendan Fraser est une sorte de pré-purgatoire, exclusivement réservé aux comateux, dont les cauchemars sont le passe-temps favori des âmes en transit ou en perdition. La plupart d'entre eux attendent leur passeport pour revenir à la vie et sortir de leur état, mais nombreux sont ceux qui s'accommodent très bien de cette situation, la ville étant une sorte de grande fête permanente. Mais la Mort vient faire sa moisson, de temps en temps, enlevant définitivement à ceux qu'elle choisit tout espoir de réveil.

Graphiquement, MONKEYBONE est extrêmement bien foutu, grâce aux compétences des nombreux professionnels engagés par la production, qu'il s'agisse du travail sur les décors, mais aussi sur la multitude d'effets numériques, robotiques ou en Animatronic, le tout bien sûr supervisé par Henry Selick, qui a consacré toute sa carrière à l'animation, réalisant des courts-métrages pour la chaîne MTV, avant de réaliser JAMES ET LA PECHE GEANTE ou encore L'ETRANGE NOËL DE MONSIEUR JACK. L'univers dans lequel évoluent Stu Miley et son singe horri-déso-pilant est un délire à mi-chemin entre le rêve et le cauchemar, aussi absurde et incongru que possible. De nombreux détails viennent compléter ce drôle d'univers, à commencer par le "bagage psychologique", que Stu doit ramasser en arrivant à Downtown.

Dans le même ordre d'idées, une mention spéciale pour les divers cauchemars du film. Des séquences en noir et blanc particulièrement bien réalisées et étranges à souhaits. Parfois comiques, lorsqu'un chien est persécuté par une troupe de chat rednecks, ou totalement délirants voire inquiétants pour ceux de Stu.

La FOX fait honneur à ce film même s'il s'agit d'un titre quasiment inconnu en France. Tant mieux puisque la débauche de couleurs méritait un bon transfert et c'est exactement ce à quoi nous avons affaire ici !
Après LA PLANETE DES SINGES, la FOX nous refait le coup de proposer une piste sonore DTS pour le doublage français mais pas pour la version originale. Qu'importe, puisque les deux autres pistes sonores en Dolby Digital 5.1, une pour l'anglais et l'autre pour le français, sont très efficaces, n'hésitant à aucun moment à jouer à fond avec toutes vos enceintes comme le moment où Brendan Fraser fait tourner son micro quasiment autour de vous !



Côté bonus, FPE nous propose pour cette édition un commentaire audio sous-titré en français, dans lequel le réalisateur intervient essentiellement pour parler des techniques employées, mais aussi pour citer les membres des équipes qui ont réalisé les divers décors et les nombreuses animations. Henry Selick n'hésite pas à citer tous les noms de ses collaborateurs, et en cite, pendant le générique de fin, de nombreux autres, y compris celui du gars qui balayait les mégots sur le plateau du tournage ! Au passage, le réalisateur nous explique que ce n'est pas Stephen King qu'on aperçoit dans le film, en raison d'un accident de la route ayant empéché l'écrivain de participer au film. Cela nous a paru bizarre mais la ressemblance de l'acteur étant imparfaite vu de face et après vérification, vous pouvez croire sur parole le réalisateur ! Ce dernier ne manque pas non plus de citer Chris Columbus, et malgré la modération de son propos, on remarque que leur collaboration n'a pas été des plus fructueuses, ni des plus efficaces, selon lui. En effet, il n'hésite pas à faire endosser au producteur la responsabilité de choix douteux... Si ce n'est pas de la rancoeur, ça ! En tous cas, on sent que Selick se serait bien volontiers passé de Chris Columbus pour ce film qui n'a en effet pas rencontré le succès escompté au box-office US. En France, sa distribution a été prévue, mais curieusement, il n'est apparemment jamais sorti. Les chiffres américains ont probablement rendu les distributeurs français frileux ? Ajoutons une poignée de scènes coupées, dont la toute première, l'accident, que l'on retrouve dans la bande-annonce, et des spots TV non sous-titrés pour compléter cette édition qui est identique à celle sortie outre-atlantique.

Le disque vous donne la possibilité de découvrir plusieurs scènes coupées. Ou pour être exact des prolongements de séquences du film. Certaines sont plus drôles que d'autre et il ne faut pas s'étonner de la disparition d'un bon paquet d'entre elles. En effet, elles développent souvent un côté peu flatteur de Monkeybone qui va même jusqu'à essayer de séduire (enfin ? ce n'est pas le bon terme !) sa soeur. Le producteur, une fois de plus, a hurlé un bon coup pour ne pas inclure une connotation incestueuse dans le film. Normal ! De toutes façons, cette scène n'a rien de bien amusant...

On découvrira sur ce disque une multitude de croquis de personnages, de décors, de story-board, des photos de plateau. Sur une demi-douzaine de ces planches, apparaît un petit singe rouge qui permet de lancer une très courte présentation de maquillage ou d'effets spéciaux (5 secondes, c'est très court, quand même). Notons dans le même format excessivement court, un bonus caché sur le menu des langues : en se positionnant sur l'un des choix de langues ou de sous-titrages et d'aller vers la droite.

On aurait plutôt apprécié un vrai making-of commenté, surtout qu'il y'a matière, sur un tel film. Au lieu de ça, sept scènes d'animation du singe, commentées par Henry Selick (et sous-titrées en français) présentent les diverses techniques utilisées, nous plongeant brièvement dans l'envers du décor de MONKEYBONE. Intéressant, même si toutes ces scènes se suivent et se ressemblent un peu (tournage sur fond bleu, gommage des robots...). Quatre de ces passages ne sont pas commentés du tout, ce qui pour un profane, les rend assez inintéressants.

D'aucuns, de mauvais coucheurs sans doute, pourront se répandre sur la médiocrité de ce film, l'humour à deux balles… il n'en reste pas moins que pour notre part, nous persisterons à dire qu'il s'agit là d'une curiosité bien plus hilarante que bien des gros succès, CHICKEN RUN en tête, même s'il ne s'agit pas du tout de comparer ce qui ne l'est pas vraiment, le seul point commun entre les deux films étant l'animation. MONKEYBONE n'est certes pas un monument de finesse, et ne manquera pas de hérisser le poil de ceux qui, du haut de leur piédestal, se posent en tant que décideurs du bon goût universel. Les autres, plus simples et moins vaniteux, passeront un agréable moment avec ce film truffé de bonnes idées, même si l'humour est souvent situé en dessous de la ceinture.

Rédacteur : Nadia Derradji
Cofondatrice du site DeVilDead en l’an 2000, Nadia Derradji s’est, depuis, orientée vers d’autres projets personnels et professionnels.
56 ans
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L'édition vidéo
MONKEYBONE DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais DTS 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Néerlandais
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio de Henry Selick
      • Scènes intégrales
      • Show me the monkey
      • Les airbags de Monkeybone
      • Stu arrive à Downtown
      • Fee Fi Fo Fum
      • A boire pour tout le monde
      • L'art et le griffonage
      • La soirée d'Hypnos/La victime du faucheur
      • Derrière la porte de la mort
      • Stubone rencontre Kimmy
      • Les dieux jouets
      • L'autre fin
      • Les secrets révèlés de Monkeybone
        (Tournage des effets spéciaux avec commentaire audio)
      • La danse de Monkeybone
      • La campagne de lancement de Earl
      • La soirée d'Hypnos
      • Le faucheur pris en otage
      • L'évasion du bureau de la mort
      • Monkeybone s'empare du bon de sortie de Stu
      • Stu et Monkeybone retournent à Downtown
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