En 2005, la famille MARTIN se fait livrer un robot-domestique qu'ils
baptisent Andrew. Celui-ci est programmé pour rendre service à ses maîtres,
les protéger et le cas échéant se protéger si il est en danger. Il a,
comme tous les robots de la génération NDR, pour consigne absolue de
respecter ces trois règles bien connues des fans de Isaac Asimov, qui
est l'auteur de cette magnifique histoire. Andrew, malgré sa programmation,
présente une anomalie de taille puisqu'il doté de qualités artistiques
et qu'il éprouve des sentiments. Son constructeur tente de le reprendre
pour le reprogrammer mais Martin refuse catégoriquement. Ce dernier
décide d'exploiter la particularité de son robot pour lui apprendre
son métier d'horloger mais aussi des tas de choses sur la vie des humains.
L'HOMME BICENTENAIRE est un magnifique conte moderne et son adaptation cinématographique ne semble pas être du goût des fans de Asimov. Mais un peu d'indulgence, que diable, pour ces oeuvres pour lesquelles les réalisateurs et scénaristes doivent avoir toutes les peines du monde à tirer des films ! Leur travail permet tout de même de les faire connaître à un plus large public. Rendons seulement hommage à cette production dont la sensibilité, que d'aucuns se plaisent à qualifier de larmoyante, n'a d'égale que la beauté des images et la pureté des sentiments. On aimerait pouvoir imaginer qu'il existât encore des gens aussi humains que ceux qu'on nous présente dans le film.
L'oeuvre de Isaac Asimov dépeint un futur optimiste, contrairement à bon nombre de romans d'anticipation qui présentent notre avenir de manière très noire, où l'homme a oeuvré à sa destruction, où la machine a pris le dessus quant il ne s'agit pas du contrôle de la planète par des extra-terrestres. Dans L'HOMME BICENTENAIRE, le robot tient son rôle de domestique, correspondant parfaitement à son utilité originelle. Il ne trahira jamais ses maîtres, et son intelligence artificielle ne lui servira qu'à se battre pour accéder au statut d'humain, il se sacrifie pour cette cause, en tirant un trait sur son immortalité, la seule différence avec l'homme qui l'empêche d'être reconnu comme tel.
A la fois touchant et drôle, on revit ici le combat qu'ont mené des milliers d'hommes à travers les âges pour leur liberté, ou simplement pour se faire accepter dans une société hostile. Andrew, à force de lire des livres d'histoire, réalise que cette liberté est la plus noble conquête d'un être vivant, et il est prêt à payer n'importe quel prix pour y accéder lui aussi. Le savoir est salvateur et a bien souvent libéré les peuples opprimés du joug qu'on leur avait imposé. C'est la raison pour laquelle on brûle des livres dans Farenheit 451 et plus proche de nous malheureusement, en Afghanistan. Le peuple, en restant dans l'ignorance, est une brebis que l'on peut diriger à sa guise. Mais c'est aussi l'histoire d'une personne qui refuse sa condition et s'ingénie à modifier l'ordre des choses. Car en parlant d'un être artificiel, c'est de la condition humaine dont il est vraiment question ici !
Le disque propose un making of, si l'on peut dire, car il s'agit plus d'un film publicitaire, et des bandes-annonces de films avec Robin Williams, seulement celles des films fantastiques qui sont sortis chez Columbia, cela va sans dire. Quant à la qualité du disque, elle est irréprochable, tant du point de vue de l'image que du son.