Critique du film et du DVD Zone 2
BODY TRASH 1993

Une nouvelle vitamine est testée à l’insu de leur plein gré sur les habitants d’une petite communauté de Melbourne. Heureusement pour nous car les effets secondaires sont plutôt dévastateurs. La première phase est hallucinogène (j’ai rien contre cela moi !), la seconde phase est glandulaire (de suite les grands mots) et pour la troisième phase vous repasserez plus tard car je suis sur le point de mourir.

Sous le nom de BODY TRASH se cache en fait BODY MELT, un film gore australien sans grande prétention sorti en 1993. Nous retiendrons surtout que son réalisateur, Philip Brophy, est aussi co-scénariste et compositeur de la bande originale. Ainsi sommes-nous en présence du John Carpenter d’Australie ? La réponse est clairement non (vous vous en doutiez n’est-ce pas ?) quoiqu’en y réfléchissant d’un peu plus près ce BODY TRASH est bien chatoyant pour nos yeux et nos oreilles.

L’histoire en elle-même reprend le schéma classique de la substance révolutionnaire qui tourne mal (ceci expliquant sans doute la référence à RE-ANIMATOR sur la jaquette). Vient alors se greffer dessus une enquête policière qui nous permet surtout de suivre les multiples effets de cette puissante vitamine sur nos heureux cobayes. A l’inverse de NAKED BLOOD (une autre expérience qui tourna mal), soyez persuadés qu’ici les victimes ne prennent aucun plaisir dans la douleur.

Certains d’entre vous se demandaient pourquoi j’attendais avec impatience cette édition DVD. Après tout nous admettons facilement que l’ultime référence en matière de gore est l’œuvre de Peter Jackson avec BRAINDEAD. Du bon gore quand même pour ce BODY TRASH même s'il ne brille pas par son originalité ou son interprétation.

Dès le début le ton est donné : le chimiste infecté se gave de détergent vert fluo pour ralentir la progression de la contamination. Le tout est accompagné de petits bruits appropriés façon « j’ai collé mon oreille sur le ventre d’Homer Simpson » et d’une charmante bestiole qui ne laissera entrevoir que ses tentacules.

Si par la suite nous avons droit à la fameuse phase hallucinatoire qui nous laisse un peu sur notre faim, les scénaristes ont eu la bonne idée d’imaginer une sous intrigue sous la forme de «deux italiens en manque chez les rednecks» (certains se permettront de faire référence à MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, mais je n’irai pas jusque-là). Comment nos deux adolescents à peine sortis de la puberté ont-ils pu briser leur pare-brise ? Vous ne le saurez jamais. Et franchement ce n’est pas important du tout car le numéro qui s’offre à nos yeux est jubilatoire, jugez par vous-mêmes, ils sont pas beaux ?

Mais ce qui fait le charme de BODY MELT ce sont bien les différentes contraintes physiques imposées aux cobayes de Pebbles Court - Homesville. Oublions le gamin qui se fait le «big face» de sa vie en roller pour nous intéresser à Cheryl et Brian. J’avais déjà eu l’occasion de parler de ce charmant couple dans la critique de SPECIES 2. En effet 5 ans avant nous trouvions dans ce métrage méconnu une séquence d’accouchement qui était loin d’être sans douleur. «C’est normal docteur que mon placenta parte en vrille un mois avant terme ?» J’ai cru comprendre que certains de nos forumers préférés trouvaient cette scène ridicule. Pourquoi pas ? Mais je jubile rien que de vous en parler (comme on dit : les goûts et les couleurs…).

Si nous regretterons l’absence de la version originale (je me demande encore quelle est la VRAIE voix du prof de gym hyper body buildé, en français vous serez pliés en deux) on notera quand même la présence de la bande annonce et de menus plus soignés que la moyenne pour ce genre de DVD à prix «budget». La compression est elle aussi dans la moyenne, on ne peut pas faire de reproches techniques au final pour cette édition qui a déjà le grand mérite d’exister. Et franchement je ne pense pas qu’un jour nous aurons le droit à une édition 3 DVD THX 7.1.

Rajouter deux trois morts façon STREET TRASH, un policier scientifique qui n’hésite jamais à partir dans des délires au moment où on s’y attend le moins, et vous obtiendrez un peu moins d’une heure trente de gore 100% fun. Idéal pour une soirée entre amis.