Dans la petite ville de Rainmouth, c'est le début des vacances. Quatre potes entendent bien profiter de cette pause estivale pour choper le maximum de nanas. L'un d'entre eux, plus réservé, rencontre une Américaine qui vient d'arriver en ville. L'idylle entre Jamie (Ed Speleers) et Juliana (Jessica Szohr) risque de tourner court en raison de disparitions étranges...
Les hormones travaillent les adolescents. Cela a déjà été le sujet de nombreux films et séries télévisées. Et c'est exactement la préoccupation centrale de LOVE BITE. Ce titre original, conservé pour la sortie française, ne manquera pas d'être détourné puisqu'il contient un faux ami très orienté vers le sexe. Cela tombe bien puisque LOVE BITE est une comédie où le fantastique s'insinue avec la présence d'une créature poilue qui bouffe les adolescents d'une petite ville côtière de l'Angleterre. Le postulat fantastique reste plutôt en retrait durant le premier tiers de LOVE BITE. On assiste surtout aux mésaventures d'un groupe de quatre jeunes dont l'obsession tourne autour du sexe. Le plus déluré (Luke Pasqualino) donne des conseils ineptes à ses potes et tous se prennent des râteaux en raison de leurs approches balourdes de la gente féminine. La subtilité, il va falloir la mettre tout de suite de côté, l'humour du film est particulièrement lourd. Les allusions sexuelles se multiplient à outrance à coups de saucisses, bananes et de tubes de crème. L'accumulation est telle que si la consternation ne vous gagne pas, il ne vous restera plus qu'à baisser les bras et sourire à un tel étalage de bêtises ! LOVE BITE n'est certainement pas un bon film mais, curieusement, il réussira à divertir les spectateurs les moins regardants !
LOVE BITE ne fait pas dans l'originalité et pioche l'une de ses idées principales dans le slasher CHERRY FALLS. Pas de tueur en série dans LOVE BITE mais un loup-garou qui a un appétit particulier pour les vierges, masculins ou féminins. Pour rester en vie, il faudra donc perdre rapidement sa virginité. Pas simple puisque nos quatre compères essaient déjà vainement de la perdre depuis longtemps ! C'est donc l'un des enjeux principaux du film. Le loup-garou en lui-même se montre assez timide à l'écran et il faudra attendre la dernière partie de LOVE BITE pour réellement l'apercevoir. Entre-temps, ce seront des chassés-croisés et des gags graveleux qui retiendront l'attention. Mention spéciale à un duo de policiers dont l'un des deux, Robert Pugh, applique la loi de façon outrancière ! LOVE BITE se permet même un clin d'oeil, qui passera peut-être inaperçu, au LOUP-GAROU DE LONDRES de John Landis.
Le cinéaste Andy De Emmony tente d'insuffler du rythme à LOVE BITE avec une mise en scène qui se veut inventive. Toutefois, cela ne fonctionne pas vraiment, n'est pas Edgar Wright qui veut. Si on peut faire un parallèle avec le réalisateur de SHAUN OF THE DEAD, c'est que les deux cinéastes viennent de la télévision et se sont illustrés en grande partie dans la comédie. Andy De Emmony faisait ainsi partie, entre autres, des réalisateurs de SPITTING IMAGE, une version britannique des GUIGNOLS DE L'INFO. Mais ce réalisateur britannique n'a malheureusement pas à sa disposition un scénario assez élaboré et sa mise en scène fait surtout office de cache-misère. Par exemple, certains passages pourraient ainsi être amusants pris séparément mais ne s'insèrent pas vraiment au sein de la narration de LOVE BITE. C'est le cas par exemple des scénettes dans un fast-food où les adolescents s'amusent avec des jets de ketchup ou bien lors de parties de jeux vidéo dans une salle d'arcade.
Pour bien enfoncer le clou, on peut le redire : LOVE BITE n'est pas un bon film ! Mais ce terme de «bon film» n'a finalement pas lieu d'être ici. Car il s'agit d'un point de vue objectif et purement cinématographique. Dans ce cas précis, la vraie question, ce serait plutôt de se demander si la vision de LOVE BITE fut agréable. Et la réponse est globalement positive ! Pour peu que l'on ne soit pas réfractaire aux pochades débiles, LOVE BITE réussit à amuser. Certes de façon inégale mais le pari est plutôt réussi ! Il n'entrera pas au panthéon du 7ème Art et s'oubliera au fil du temps mais, le temps d'un visionnage, ce n'est pas désagréable !
Cela fait déjà quelques années que LOVE BITE traîne puisqu'il est sorti dans son pays d'origine à la fin de l'année 2012. Quatre ans plus tard, Metropolitan distribue le film directement en vidéo chez les revendeurs français en ne proposant qu'une édition DVD. Tout de suite, on notera l'accroche sur la jaquette : «AMERICAN PIE rencontre TWILIGHT». Cette petite phrase serait le fruit du site Clickthecity.com. Forcément, cela donne envie d'y jeter un oeil mais impossible de trouver ces deux références à propos de LOVE BITE. Lier le film à AMERICAN PIE, pourquoi pas ? Pour TWILIGHT, c'est déjà bien moins évident puisque TWILIGHT est un film aux accents pudibonds. Rien à voir avec les adolescents chauds du slip de LOVE BITE ou encore l'une des images finales du film nous présentant une levrette inattendue !
Pour un DVD, l'image se montre très agréable. De belles couleurs et un rendu des détails plutôt sympathique permettent de suivre agréablement ce film tourné en format large. Les pistes sonores en Dolby Digital 5.1 assurent le spectacle. Ce n'est pas une débauche de décibels mais cela s'avère bien fait. Le sous-titrage français assure la traduction de la version originale où l'on notera des allusions plus colorées que la version francisée. Pour cela, bien évidemment, il faudra comprendre parfaitement la langue anglaise. Quoi qu'il en soit, cette édition DVD permet de voir le film ainsi que sa bande-annonce sans encombre. En complément, l'éditeur présente quelques bandes-annonces supplémentaires de films issus de son catalogue : EXTE, BAD MOMS et HEAVENLY SWORD.