Header Critique : VENOM (VENIN)

Critique du film et du Blu-ray Zone A
VENOM 1982

VENIN 

Fils d'une famille fortunée et influente, le petit Philip Hopkins est passionné par les animaux et apprécie son grand-père, bourlingueur et safariste vieillissant. Lorsque sa mère s'absente pour un voyage à l'étranger, l'enfant en profite pour aller récupérer un serpent domestique africain avec la complicité de son grand-père. Suite à une erreur, cet animal très dangereux va devenir un grain de sable qui va contrecarrer méchamment les plans d'un malfrat qui comptait enlever le gamin.

Alan Scholefield, auteur sud-africain de romans policiers et d'aventures, propose un surprenant mélange entre le polar et une histoire d'animal tueur avec «Des serpents sur vos têtes». Son adaptation sur grand écran sera, comme souvent, d'une très relative fidélité. Ainsi, le kidnappeur original était un ancien terroriste de l'Organisation de l'Armée Secrète reconverti dans le grand banditisme. Sa nationalité ne sera plus française puisque ses origines allemandes permettent à Klaus Kinski d'endosser le rôle. De même, le grand-père du gamin, interprété par Sterling Hayden, prend la place d'un voisin. Ces agencements ont été réalisés au long d'une production assez chaotique puisque si les droits d'adaptation cinématographique ont été acquis juste avant la publication du livre, il aura fallu quatre ans avant que le projet ne se concrétise réellement, le tout accompagné de bataille juridique, de faux départ, d'une valse de scénaristes ainsi que d'un tournage compliqué. A l'arrivée, c'est Robert Carrington qui signe de son nom le scénario du film. Est-ce qu'une poignée d'idées modifiant l'histoire originale étaient déjà dans les traitements de ses prédécesseurs, cela reste une zone d'ombre. Les huis-clos et les prises d'otage, Robert Carrington connaît bien puisqu'il a déjà écrit auparavant les scénarios de SEULE DANS LA NUIT ainsi que de LA TOUR EIFFEL EN OTAGE. Les autres soucis de production, nous n'en reparlerons pas ici puisque nous les avions déjà évoqués en 2003 au moment de la sortie du film en DVD chez Blue-Underground. Pour éviter la redite, le mieux est donc de se diriger vers cette chronique évoquant de nombreux aspects de VENIN !

En abordant le film de Piers Haggard, il est préférable de ne pas s'attendre à découvrir une oeuvre mettant largement en avant les attaques d'un serpent très agressif. Au final, la bestiole n'est qu'un rouage dans cette histoire de prise d'otage qui tourne très mal. D'ailleurs, le serpent s'avère plutôt discret et même peu menaçant. Un comble puisque la production a tout de même utilisé cinq véritables mambas noirs sous la supervision d'un spécialiste. Réputé comme le serpent le plus rapide au monde et le plus agressif, le mamba noir n'est pas véritablement bien mis en valeur dans le film. Tout du moins après sa toute première apparition nous offrant une attaque nerveuse et bien orchestrée. Plus qu'un film d'horreur ou d'agression animale, VENIN est donc avant tout une histoire criminelle qui dérape se transformant en prise d'otage et en siège policier. Le producteur de VENIN, Martin Bregman, avait d'ailleurs produit UN APRES-MIDI DE CHIEN où des apprentis braqueurs se retrouvaient assiégés dans une banque contenant des otages. Ce n'est donc peut-être pas une coïncidence si le producteur a fait l'acquisition des droits du livre ayant donné VENIN environ un an et demi après la sortie de UN APRES MIDI DE CHIEN. Les véritables vedettes de VENIN, ce sont avant tout les deux comédiens principaux dont l'antagonisme sur le plateau de tournage donne à l'écran une animosité palpable. Le volcanique Oliver Reed contraste violemment avec un Klaus Kinski à la sobriété glaciale. Les deux personnages assurent le spectacle et meublent agréablement la réalisation fonctionnelle d'un Piers Haggard qui livre tout de même une ou deux séquences visuellement surprenantes. On pense surtout aux enchaînements violents que sont les deux premières agressions du film, l'une par le serpent et l'autre par un personnage qui pourrait être vu comme son alter-ego humain. Tout comme l'intrusion du serpent, le plan mené par le personnage calculateur de Klaus Kinski est mis à mal par un intervenant incontrôlable et imprévisible. Si aujourd'hui, VENIN a peut être un peu perdu de sa superbe, il s'agit tout de même d'une Série B plutôt bien troussée et qui garde, encore aujourd'hui, un certain cachet !

Blue Underground avait déjà sorti VENIN en 2003 au travers d'une édition DVD bien fournie dont le seul défaut était l'absence d'un support francophone, que ce soit par une piste audio ou des sous-titrages. Par la suite, Sidonis avait sorti en 2015 (!!!) un DVD qui faisait pâle figure puisque ne reprenant pas le commentaire audio du disque américain mais, édition française oblige, on pouvait suivre le film avec la version originale sous-titrée et un doublage français. Seulement un an après le DVD français, Blue Undergound l'enterre avec un combo Blu-ray/DVD qui reprend l'intégralité des suppléments parue en 2003. On retrouve donc le commentaire audio bourrés d'informations de Piers Haggard ainsi que pas mal de matériel promotionnel avec des bandes-annonces, spots TV et une galerie de plus de 70 clichés affichant fièrement affiches, photos de production, jaquette VHS et autres photos d'exploitation. En réalité, rien de surprenant puisque l'on trouvait déjà tout cela sur le DVD de 2003. Pour faire la différence, au niveau des suppléments, Blue Underground a tout de même produit un livret d'une vingtaine de pages richement illustré et agrémenté d'un long texte du rédacteur en chef du magazine Fangoria. Cela peut paraître anecdotique mais ce livret délivre de nouvelles informations sur le film concernant sa production et s'avère aussi plus simple d'accès que le commentaire audio, beaucoup plus informatif mais sans sous-titrage.

Sans sous-titrages ? Oui et non ! Comme souvent chez Blue Underground, les suppléments ne disposent pas de sous-titres. Toutefois, depuis la sortie de son premier Blu-ray, l'éditeur place très souvent des sous-titrages sur le film lui-même. C'est donc le cas de ce Blu-ray de VENIN qui peut être visionné avec le support de sous-titres en anglais, espagnol mais aussi français ! Evidemment, le Blu-ray a aussi l'avantage de proposer de voir le film en haute définition avec un transfert 1080p/24 très agréable à l'oeil. Il faudra tout de même ne pas s'attendre à découvrir une image chirurgicale au rendu brillant très vidéo. Ce transfert respecte l'image cinéma, délivre une image douce mais détaillée mettant bien en valeur le travail du directeur de la photographie Gilbert Taylor, un cinéaste ayant oeuvré, entre autres, sur LA GUERRE DES ETOILES, LA MALEDICTION ou le DRACULA de John Badham.

La partie sonore rend bien hommage à un autre cinéaste, le compositeur Michael Kamen. En effet, sa partition musicale est retranscrite avec une belle puissance sur les divers mixages sonores proposés sur ce Blu-ray. Particulièrement sur la piste en DTS HD Master Audio 7.1. Si vous n'êtes pas équipé, pas de panique, le Blu-ray dispose aussi d'un mixage Dolby Digital 5.1 EX. Et si vous voulez retourner aux fondamentaux, le mixage original en Dolby Stéréo est reproduit sans compression en DTS HD Master Audio 2.0. Les Français adeptes des doublages seront par contre mis à l'écart puisqu'il n'y a pas le doublage français, les seules pistes audio proposées sont en anglais. En même temps, il a fallu douze ans pour qu'un éditeur français sorte un DVD sur notre territoire après la parution américaine. A vous de voir si vous voulez attendre pour redécouvrir VENIN !

Plutôt que commercialiser deux éditions distinctes, Blue Underground a la bonne idée de placer le Blu-ray ainsi que le DVD dans la même boîte. Et contrairement au DVD de 2003, la nouvelle édition dispose bel et bien de sous-titrage en français sur le film ! Enfin, si vous n'appréciez pas le visuel racoleur et mensonger d'une Susan George en sous-vêtement sur la jaquette, il vous est possible de la retourner. Se faisant, vous retrouverez le visuel de l'affiche française légèrement modifiée pour lui intégrer le logo américain du film. Autant dire que ce type d'édition vidéo a de quoi faire changer d'avis sur l'import !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
VENOM Blu-ray Zone A (USA)
Editeur
Blue Underground
Support
Blu-Ray (Simple couche)
Origine
USA (Zone A)
Date de Sortie
Durée
1h32
Image
1.85 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 7.1
English DTS 5.1 (ES)
English Dolby Digital 5.1 (EX)
English DTS Master Audio Stéréo
Sous-titrage
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