Les habitants du Bronx sont sommés de quitter les lieux pour être reloger dans un meilleur endroit. C'est la version officielle car, dans les faits, une multinationale qui a des vues sur les terrains du quartier envoie des équipes d'exterminateurs pour se débarrasser des habitants. Heureusement, Trash, chef d'un gang de motard, va mener la rébellion…
En raison du succès remporté par LES GUERRIERS DU BRONX, Fabrizio De Angelis, en bon producteur latin, met en chantier un second long-métrage. Fort logiquement, il propose à Enzo G. Castellari de réaliser cette suite. Le cinéaste s'exécute en prenant le film comme une simple commande dans laquelle il lui sera surtout possible d'injecter un maximum d'action. Evidemment, prolonger l'histoire des GUERRIERS DU BRONX nécessite de rappeler Mark Gregory. L'apprenti comédien a malheureusement un peu laissé de côté ses entraînements en salle de musculation. Du coup, il lui est un peu plus difficile de s'exposer torse nu dans LES GUERRIERS DU BRONX 2. Son «jeu» de comédien n'a, lui, par contre pas évolué d'un pouce. Mark Gregory n'avait de toutes façons pas une grande passion pour le cinéma et il finira par disparaître des écrans après une poignée de films qui le mettaient en tête d'affiche. Entre un acteur pas vraiment concerné et un réalisateur qui ne l'est pas tellement plus, LES GUERRIERS DU BRONX 2 part plutôt mal. Pourtant, il s'avère bien plus sympathique que le film original ! Cela s'explique essentiellement par la profusion de scènes d'action qui lui donnent un rythme soutenu. L'histoire est d'ailleurs réduite au minimum ou presque, Tito Carpi se limitant à poser les bases d'une intrigue très linéaire ! De même, LES GUERRIERS DU BRONX 2 laisse de côté les idées un peu surréalistes de son prédécesseur. Pas question ici d'une longue séquence musicale pour présenter un gang de motards pas plus que d'amourette sur la plage ou encore de longuette cérémonie funéraire… LES GUERRIERS DU BRONX 2 perd ses airs «autres» pour être pleinement un film «Bis».
En Italie, le film sort sous le titre FUGA DAL BRONX rappelant celui de NEW YORK 1997, c'est à dire 1997 : FUGA DA NEW YORK. Aux Etats-Unis, le film s'intitulera donc ESCAPE FROM THE BRONX, décalquant de la même façon le titre du film de John Carpenter. LES GUERRIERS DU BRONX 2, en France, ne cache donc pas son envie de surfer sur le succès d'un film américain ayant fait ses preuves à travers le monde. Mais, contrairement au premier GUERRIERS DU BRONX, la filiation avec GUERRIERS DE LA NUIT s'estompe énormément. On retrouve le gang qui fait des claquettes, l'actrice tenant le rôle dans le premier film revient pour quelques répliques, mais cela s'arrêtera là. Pas plus mal, les gangs d'opérettes étaient, soyons honnête, un peu ridicule. Quoi qu'il en soit, on ressent une cohérence très relative avec le film original. Le Bronx était une zone de non-droit extrêmement dangereuse mais dans cette suite, la population du quartier n'a pas l'air de vivre si mal que ça. C'est le cas du papa et de la maman du héros, Trash, qui n'ont pas spécialement l'air malheureux dans leur appartement. En tout cas pas avant d'être déloger au lance-flammes. A l'instar de Philippe Noiret dans LE VIEUX FUSIL, Mark Gregory est confronté à la perte d'êtres chers et ce de façon atroce. Cela va lancer notre héros au milieu d'une véritable guerre !
Curieusement, certains concepts du film font penser à deux films de Paul Verhoeven. Une multinationale a l'ambition de créer un nouveau Bronx et, pour cela, il lui faut user de méthodes peu orthodoxes pour faciliter l'obtention des terrains. Toutefois, LES GUERRIERS DU BRONX 2 n'a certainement pas les moyens ni la verve de ROBOCOP. La population retranchée en sous-sol, attendant que son sort ne soit scellé fait aussi un peu penser aux mutants acculés par l'armée privée d'un homme d'affaire peu scrupuleux dans TOTAL RECALL. Enzo G. Castellari n'aurait donc pas influencé que Quentin Tarantino ? Arrêtons de déconner ! En réalité, tout cela prend ses racines dans ce que le cinéma italien faisait depuis une vingtaine d'années ! Les Westerns narrant des histoires d'expropriations violentes sont fort nombreux et LES GUERRIERS DU BRONX 2 n'est qu'une transposition dans un futur proche d'une intrigue très classique. Les habitants du Bronx pourraient tout aussi bien être des indiens ou bien de gentils colons confrontés à un puissant homme d'affaire désirant racheter des terres aurifères ou bien construire une ville sur la prochaine construction d'une voie ferrée ! Sur cette idée, il ne reste plus qu'à organiser des fusillades et quelques chassés croisés entre le héros et les troupes du vilain interprété par Henri Silva. A ce niveau là, Enzo G. Castellari s'en donne à cœur joie en mitraillant, explosant et enflammant ses cascadeurs qui sautent dans tous les sens. Ce n'est certes pas très intelligent mais cela a le mérite d'être divertissant. Il y a tout de même de quoi être un peu perplexe avec l'envie d'ajouter un enfant et un mercenaire, un duo similaire au film précédent de Enzo G. Castellari, LES NOUVEAUX BARBARES. Un ajout un peu infantile mais pas désagréable !
Si LES GUERRIERS DU BRONX 2 existe déjà en DVD en France, cette édition américaine la supplante à tous les niveaux. A l'exception, peut être, de l'absence d'une piste audio française ou italienne. Blue Underground privilégie le doublage anglais. Toutefois, l'éditeur propose plusieurs sous-titrages parmi lesquels il y a le français. Il n'y aura donc pas de barrière de langue sur ce Blu-ray et ce DVD, les deux disques étant vendus dans la même boîte. Pour l'image, Blue Underground propose un tout nouveau transfert en haute définition. Evidemment, c'est le Blu-ray qui en tire le plus parti avec une image en 1080p/24 franchement très jolie et au rendu très cinéma. Ce n'est pas ce que l'on a vu de plus joli en Blu-ray mais pour ce type de film, de nombreux plans sont réellement impressionnant, surtout comparé aux précédentes éditions DVD. Blue Underground a pris l'option de proposer la piste audio anglaise dans son mono d'origine. Cette piste en DTS HD Master Audio ne va pas rivaliser avec ce que l'on fait de mieux d'un point de vue sonore. Cela s'avère tout de même très fonctionnel et sans défaut !
Enzo G. Castellari et son fils parlent de la création du film dans un commentaire audio bourré d'informations et qu se suit sans déplaisir. Néanmoins, il est bon de préciser que si le film dispose de sous-titrage en français, les suppléments n'en ont pas ! Tout du moins, les suppléments en anglais. Ceux qui sont en italien sont proposés avec des sous-titres anglais. Si vous ne comprenez pas parfaitement cette langue, la plupart des suppléments risquent d'être un peu inutile à l'instar de la troisième partie d'une interview de Fabrizio De Angelis et Enzo G. Castellari, les deux hommes partageant leurs souvenirs. Pour voir la première et la seconde partie de cette interview, il faudra se diriger vers les éditions des GUERRIERS DU BRONX ainsi que des NOUVEAUX BARBARES qui sont sortis à la même date. Le Blu-ray et le DVD proposent aussi un document intitulé «The Hunt for Trash». On nous présente la quête de Lance Manley qui s'est donné la mission, il y a plusieurs années de cela, de retrouver Mark Gregory. On peut ainsi le voir lors de voyages en Italie, sonner aux portes dans l'espoir de rencontrer le comédien qui demeure totalement introuvable depuis plus de vingt cinq ans ! Forcément, ce petit documentaire ne percera pas le mystère de la disparition de Mark Gregory mais a le mérite de donner un éclairage sur un fan hors du commun ! Enfin, les suppléments se terminent avec des bandes-annonces et une galerie de photos.