La famille Bowen est dans une mauvaise passe financière et déménage dans une maison plus proche de leurs moyens. Assez vite, des événements surnaturels commencent à se produire.
Au début des années 80, Steven Spielberg et Tobe Hooper s'associaient pour un film mélangeant les univers des deux cinéastes, POLTERGEIST. Le film narrait la mésaventure surnaturelle d'une famille plutôt aisée s'installant dans une maison d'un lotissement flambant neuf. Très éloigné des vieilles bâtisses hantées, POLTERGEIST lâchait donc ses spectres dans un contexte inattendu. Plus de trente ans plus tard, les classes moyennes se sont appauvries et les perspectives d'avenir s'avèrent bien plus sombres. La nouvelle version de POLTERGEIST reflète ces changements. Le couple du film est ainsi confronté au chômage, l'un rêvant d'être écrivain et l'autre de ne pas reprendre un emploi avec un salaire inférieur à celui dont il disposait auparavant. De fait, leur emménagement dans une nouvelle maison suit une logique économique. La bâtisse de la version 2015 de POLTERGEIST est bien plus ancienne et a clairement abrité d'autres résidents. Difficile dès lors de comprendre pourquoi personne dans le voisinage n'a été la victime des esprits frappeurs auparavant. Surtout qu'ils s'avèrent beaucoup plus bruyants et démonstratifs que dans la version des années 80. C'est d'ailleurs le plus gros souci de cette nouvelle version. S'il reprend les scènes marquantes du film de Tobe Hooper, il n'en retrouve jamais la magie. Le réalisateur de MONSTER HOUSE, Gil Kenan, fonce tête baissée et avec ses gros sabots. La séquence du clown, de l'arbre ou encore le spectaculaire épilogue sont repris maladroitement en forçant le trait à l'extrême. Là où le film de Tobe Hooper se montrait subtil, Gil Kenan joue avec les effets spéciaux, balance des voitures dans les airs et nous montre même ce qui n'était que suggéré dans l'original. Le film a été tourné en 3D ? Qu'à cela ne tienne, allons faire un tour dans l'au-delà pour y découvrir les vilains spectres dans leur habitat ! Les auteurs se sont peut être dit qu'au XXIème siècle, les spectateurs avaient besoin d'images qui sortent de l'ordinaire pour justifier le relief ou l'aspect grand spectacle. Malheureusement, la 3D n'a rien d'impressionnant alors que c'était justement le moment de venir chatouiller le nez des spectateurs pour leur donner des frissons d'une autre dimension. Voilà qui aurait pu sauver les meubles en donnant réellement au film un aspect grand guignol bien plus amusant. Pourtant, ce POLTERGEIST démarrait plutôt bien, le contexte social aurait pu mener à des développements intéressants mais cela ne sert finalement qu'à vaguement épaissir des personnages interchangeables. Pire, le film se termine sur une morale assez étrange et qui rappelle les films catastrophes récents. Les problèmes sentimentaux et d'emploi des personnages seront ainsi complètement réglés à l'issue de cette aventure qui aurait pourtant dû être traumatisante… Curieux ! L'intrigue contient aussi quelques trous, la suppression d'une poignée de minutes avant la sortie en salles explique peut être une zone floue entre une visite dépressive dans un supermarché et une distribution enjouée de cadeaux onéreux.
POLTERGEIST contient quelques passages réussis à l'instar d'une courte saynète où la petite fille découvre, pour la première fois, un événement surnaturel. Avec un simple bout de bois, un carré de gazon et une gamine, ce passage s'avère bien plus intrigant ou enthousiasmant que le déferlement d'effets spéciaux qui va suivre ! De même, quelques idées visuelles détonnent par leur simplicité, comme une ombre courant sur les murs. De petites choses sympathiques noyées dans un traitement qui pallie l'imagination au profit d'une recette des plus communes. De toutes façons, Gil Kenan ne donne pas l'impression de prendre au sérieux son sujet. La dernière scène avec la famille fait office de gag, tout comme celle se situant quelques minutes après le générique de fin. L'excellent Sam Rockwell ne brille pas spécialement ici et donne surtout l'impression de gâcher une nouvelle fois son talent. Du coup, cela fait un peu de mal de l'avouer mais INSIDIOUS, le récent et ridicule remake officieux de POLTERGEIST, était finalement bien meilleur ! Quoi qu'il en soit, pourquoi voir de pâles ersatz lorsqu'il est possible de redécouvrir POLTERGEIST, l'original, le seul, le vrai ?