Dans le futur, le monde ne connaît plus les guerres et les conflits. Chacun trouve sa place dans un monde parfait ! Jonas est sur le point de passer un cap, il attend comme ses amis de connaître l'occupation professionnelle qui va lui être attribué. Mais rien ne le préparait à devenir le détenteur de la mémoire du monde, un rôle primordial de guide dans une société qui a volontairement oublié son passé.
Les adaptations cinématographiques de livres pour adolescents et jeunes adultes se suivent. Toutefois, à l'instar de LA STRATEGIE ENDER, le livre à l'origine de THE GIVER n'a pas été écrit récemment. Pourtant, sa transposition sur grand écran recycle la recette des HUNGER GAMES et autres DIVERGENTE. Comme dans ces histoires, bien plus récentes, le personnage principal du film va être l'acteur majeur d'un profond changement de la société dans laquelle il évolue. Voilà de quoi flatter les envies d'anti-conformismes et de remises en question de l'autorité pour un public jeune en mal de rébellion. Si ce type d'histoire a le vent en poupe, le livre a pourtant déjà une vingtaine d'années. Cela n'en fait certainement pas un précurseur. Car, après tout, le livre et le film ne font que reprendre des idées déjà largement usitées dans l'anticipation et la science-fiction littéraire de 1984 de George Orwell jusqu'au Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley. Evidemment, on pense aussi à L'AGE DE CRISTAL avec une société en apparence idyllique qui n'est que la façade d'un système inhumain. A vrai dire, THE GIVER, le film, ne propose rien de bien novateur à l'écran. Il ne fait, après tout, que recycler des idées déjà maintes fois vues en les adaptant au public d'aujourd'hui… Si durant quelques minutes, en milieu de métrage, on peut être surpris par quelques idées osées comme le destin des bébés, THE GIVER est un spectacle trop lisse pour réellement interpeller le spectateur. Du coup, le message plutôt louable est traité par-dessus la jambe pour nous offrir une amourette sur papier glacé se terminant avec un message con-con du type «La vie, c'est vachement bien !». Finalement, THE GIVER est à l'image de la carrière de son réalisateur, Phillip Noyce. Prometteur, le cinéaste australien signait à la fin des années 80 un huis clos maritime tendu avec CALME BLANC. Depuis, l'homme semble s'être fondu petit à petit dans un moule d'où rien ne dépasse. Autant dire qu'il n'était certainement pas le meilleur choix pour emballer une histoire qui, au départ, est grosso modo celle d'un monde où l'intolérance est imposée par le politiquement correct ! Phillip Noyce a tout de même une idée de génie, celle de filmer son histoire en noir et blanc pour y ajouter, petit à petit, de la couleur pour mieux nous faire partager l'éveil de son héros. Une idée tellement géniale qu'elle avait déjà été utilisée il y a plus de quinze ans dans PLEASANTVILLE qui brassait curieusement des thèmes similaires !
THE GIVER nous propose une révolution en charentaise et sans aucune force. Surprenant lorsque l'on apprend que Jeff Bridges tenait ce projet à cœur depuis de nombreuses années, devenant d'ailleurs le coproducteur du film. Mais le plus gênant, c'est peut être la naïve incohérence qui clôt THE GIVER. Impossible de comprendre en quoi l'odyssée du personnage peut provoquer, tel un coup de tonnerre, l'éveil de l'ensemble des habitants de son univers. Cet élément incongru supplémentaire ne fait qu'achever la crédibilité de THE GIVER !
Si le film est polissé, tout propre sur lui, le Blu-ray se met au diapason. Le transfert 1080p/24 en haute définition retranscrit parfaitement les images glacées et monochromes de THE GIVER pour mieux faire exploser les couleurs des souvenirs, melting-pot d'images documentaires glanées à travers le monde. Les pistes sonores se montre un peu plus en retrait mais nous rappellent tout de même, à plusieurs reprises, qu'il s'agit de DTS HD Master Audio 5.1.
Le "point fort" de THE GIVER, ce sont les suppléments. Ils n'ont rien d'exceptionnel mais ils laissent transparaître les intentions loupées. Ainsi, Jeff Bridges nous présente un document étonnant où on assiste à l'extrait d'une lecture, en famille, de THE GIVER. Si le document est surprenant, c'est qu'il a été réalisé il y a une vingtaine d'année et que l'on peut y découvrir Lloyd Bridges dans le rôle que tiendra, à l'arrivée, son fils dans le film. Cette vidéo expose nettement l'attachement du comédien pour le livre et son envie de l'adapter au cinéma. Ce sujet sera de nouveau exposé dans la conférence de presse que l'on trouve parmi les suppléments et où sont rassemblés de nombreux comédiens, les scénaristes, le réalisateur ou encore l'auteur du livre. Le début s'avère intéressant puisque l'on s'attache à évoquer la genèse du projet. Malheureusement, la suite va se perdre dans des interventions sans grand intérêt où les intervenants assurent le show pour la promotion du film. Il en va un peu de même pour le making-of ou encore la très courte interview de l'auteur original du livre, cette dernière sert clairement la soupe au film. Le disque contient encore une version longue de la fin du film, le clip-vidéo de la chanson de THE GIVER ainsi que des bandes-annonces.
