Header Critique : SLAUGHTERHOUSE (L'ABATTOIR)

Critique du film et du DVD Zone 1
SLAUGHTERHOUSE 1986

L\'ABATTOIR 
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Dans la première partie des années 80, le film d’horreur était un genre porteur. Il permettait à des tâcherons et autres producteurs fauchés de faire des films sans trop prendre de risques, si ce n’était celui d’empocher le jackpot en cas de succès surprise (EVIL DEAD, REANIMATOR ou BAD TASTE faisaient partie de ces films). Puis le genre s’est essoufflé. Las des sempiternelles ressuscées, suites, remakes et autres séries B voire même séries Z qui déboulaient chaque semaine sur les écrans sans prévenir, les spectateurs ont tourné le dos au genre, le condamnant à l’exploitation vidéo et donc à un anonymat certain.

SLAUGHTERHOUSE est sorti dans les salles américaines en 1986, au moment même où les séries B commençaient à trouver difficilement leur place dans les salles de cinéma. Ainsi, si le film est sorti dans quelques villes importantes aux USA, son exploitation en Europe se fit exclusivement en vidéo. Le film fut acheté par le tout petit Unicorn vidéo dans l’Hexagone et exploité sous le titre fidèle de L’ABATTOIR. Un titre bien révélateur d’ailleurs, puisque le gros de l’intrigue de ce slasher se situe dans de sinistres abattoirs porcins où il ne fait pas bon être visiteur. En effet, l’entreprise artisanale est tenue par un vieillard acariâtre et son dégénéré de fils. De vrais produits de Ploucland, euh, je veux dire de l’Amérique profonde, qui n’ont pas peur de trucider de l’humain s’il s’approche de trop près. Pas très civilisés. Toute similitude avec une certaine famille tronçonneuse texanne est évidemment involontaire. Vous ne me croyez pas? Eh bien vous avez raison.

L’ABATTOIR n’est qu’un énième ersatz de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE qu’il pompe de manière éhontée. Essayant d’imposer Buddy, la mauvaise graine de son papa, comme référence dans le genre tueur bestial con et suintant, le réalisateur prend comme référence Leatherface. Il va lui emprunter sa carrure, sa diction (devrais-je dire ses grognements) et son sens extrême de la famille. Pour faire original, Buddy n'est pas affublé d’une tronçonneuse, mais d’une machette, et fini le masque de peau, le copain Buddy porte une queue de cochon en guise de collier. Quel fétichisme! Mouais. Le problème, c’est que le metteur en scène ne s’arrête pas là et nous sort la panoplie de clichés de l’époque, à savoir des adolescents plaisantins, un shérif débonnaire et des promotteurs plus attachés à l’argent qu’aux douces valeurs du terroir.

Pour alourdir le réquisitoire, le réalisateur (et scénariste) n’a pas vraiment le talent pour mettre en scène tous ces clichés. Il filme plat des scènes sans surprise dans lesquelles l’ennui l’emporte, à la longue. Car non seulement on a déjà été confronté cent fois à ce genre de productions, mais en plus l’imagination artistique du réalisateur ne permet jamais au film de dépasser le niveau "0" d’intérêt. Les situations sont convenues d’un bout à l’autre, si bien que le spectateur se demande s’il est bien utile de rester jusqu’au bout de l’ennui. On n’est jamais effrayé, encore moins terrifié. Le film s’aliènera même les amateurs d’hémoglobine et d’abats puisqu’en dépit du titre haut en couleur, ils auront bien peu de tripaille à se mettre sous la dent.


Le DVD ne fait pas honneur au film, présentant un transfert vidéo aux images sales et au son étouffé (vive le son Ultra-Stéréo Surround mentionné sur la jaquette). Beurk. Même les photos de promotion présentées parmi les bonus paraîssent plus claires. Ne parlons pas de l’horripilant commentaire audio. Il est tout simplement inaudible. Les voix du metteur en scène et du producteur se mélangent à celles des personnages du film, créant une cacophonie tout simplement insupportable.

Cependant le DVD a le mérite de permettre à ce petit film, tout médiocre qu’il est, d'exister et de perdurer, et ravira ses fans s’il en a. Le distributeur propose une ribambelle de bonus présentés d’ailleurs de manière assez cahotique, mais dans l’ensemble très intéréssants. Une bande annonce d’époque, deux teasers (celui mettant en scène la famille débile faisant la morale sur les méfaits du tabac dans un cinéma vaut son pesant d’or), et quatre spots télé viennent provoquer l’hilarité dès que la voix caverneuse lance le titre ("the slOOOghterhOOOuse !"). Deux featurettes extrêmement sincères sur les difficultés à monter et à distribuer un tel film nous informent plus qu’il en faut sur ce petit produit (on y apprend qu’il a fallu un an et demi pour que la production finisse de rembourser les investisseurs et que le producteur et le cinéaste ont arrêté à contrecoeur le cinéma, ne pouvant plus subvenir aux besoins de leurs familles).

Les bonus proposent également des petits films promo tournés au caméscope. Très amusants, ils montrent la star du film, Buddy, posant devant les cinémas projetant son film ou bien devant la Maison Blanche. On le découvre aussi dédicaçant des photos à l’entrée de l’Université de Georgetown ou débarquant dans une salle de cinéma quasiment vide où l’on diffusait justement SLAUGHTERHOUSE. Une promotion amateur sincère, drôle car proche de la caméra cachée, et finalement émouvante. Après tout ce film trahit le rêve d’une équipe, le rêve d’entrée dans un système clos auquel elle n’appartiendra finalement jamais. De nombreuses photos de tournage et de promotion viennent compléter (inutilement) ce disque. Et pour ceux qui en veulent plus, des suppléments DVD-ROM permettent l’accès au scénario complet du film (mais non, pas le scénario du Tobe Hooper !), au contrat de distribution du film et aux détails du budget du film.

Rédacteur : Frédéric Mignard
1 news
6 critiques Film & Vidéo
On aime
Pas grand chose à vrai dire.
La featurette sur les difficultés à monter un petit film d’horreur.
On n'aime pas
N'AIME PAS
L’horrible jaquette. Mais où est passée la belle affiche du film des années 80 ?
Le manque d’originalité de cette production
L’absence de frissons et de gros bouillons. Trop soft pour un abattoir !
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L'édition vidéo
SLAUGHTERHOUSE DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Program Power
Support
DVD (Double couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
    • Commentaire audio de Rick Roessler
      • Featurettes
      • Financing and Distribution of Independent Horror Films
      • The Making Of Slaughterhouse
      • Buddy Tours Georgetown University (Hidden Camera)
      • Buddy Goes Washington
    • Scènes coupées (5)
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