Critique du film
LA NUIT AU MUSEE : LE SECRET DES PHARAONS
2014
Pour sauver la magie qui anime chaque nuit le musée dont il est le gardien, Larry Daley est obligé de voyager jusqu'en Grande Bretagne pour infiltrer le prestigieux British Museum. Sa mission, percer le secret de la tablette égyptienne dont les effets surnaturels commencent à s'étioler !
Si tout se passe bien, ce troisième film sera le dernier à essorer les dernières gouttes qui restaient du film original. Le premier LA NUIT AU MUSEE exploitait un concept simpliste mais qui permettait d'exposer des situations étonnantes au sein d'en endroit généralement perçu comme poussiéreux. En soit, le film n'était pas une grande réussite mais s'avérait fort sympathique et divertissant ! Quelques années après, la même équipe s'est attelée à LA NUIT AU MUSEE 2, une suite se bornant à reprendre l'idée principale en l'épurant au maximum pour faire la part belle aux effets spéciaux et aux séquences humoristiques. Comme pour cette première suite, LA NUIT AU MUSEE : LE SECRET DES PHARAONS manque d'imagination et ne renouvèle en rien les ingrédients du film original. Mais contrairement à LA NUIT AU MUSEE 2, la surenchère n'est pas flagrante dans ce troisième film. Au point que certains passages font plus penser à une production télévisuelle du type Saturday Night Live. Le passage avec Hugh Jackman en est le meilleur exemple, donnant l'impression que le comédien vient rapidement jouer un sketch à la mise en place très minimaliste.
LA NUIT AU MUSEE : LE SECRET DES PHARAONS ne fait, en réalité, qu'accentuer les défauts de LA NUIT AU MUSEE 2. Les séquences s'enchaînent ainsi de manière gratuite avec des situations assez inégales. Le prologue du film n'a aucune utilité en dehors de créer un maigre lien avec le musée britannique tout en donnant l'occasion de ramener à l'écran le trio de gardiens du premier film incarné par Dick Van Dyke, Mickey Rooney et Bill Cobbs. L'apparition des trois comédiens ne fait pas avancer l'intrigue et relève plus du clin d'œil anecdotique. Tout le film est construit ainsi, au petit bonheur la chance, alignant cahin-caha des séquences de cabotinage médiocre avec des saynètes à l'humour qui fait parfois mouche. La première scène avec Ben Kingsley illustre assez bien l'inconstance de ce divertissement. L'apparition de l'acteur est tout d'abord ridicule, jouant sur un gag pas drôle avant d'enchaîner sur une répartie réellement amusante à propos de l'Exode biblique. Comme l'humour, l'imagination de LA NUIT AU MUSEE : LE SECRET DES PHARAONS joue la facilité avec quelques rares réussites visuelles comme un détour dans une œuvre de M.C. Escher.
LA NUIT AU MUSEE : LE SECRET DES PHARAONS n'est pas désagréable, soyons honnête. Il n'en reste pas moins que l'aspect très artificiel de l'entreprise ne fait pas spécialement honneur au 7ème Art et encore moins à l'aspect culturel des musées, où qu'ils soient. Il y a même de quoi être surpris d'entendre des tirades célèbres de Franklin Roosevelt et John Fitzgerald Kennedy dans la bouche de Theodore Roosevelt. Ce sont tous les trois d'anciens présidents des Etats-Unis mais pour la culture, il ne faut pas chercher plus loin. La cohérence non plus, les personnages réussissant à retourner de Londres à New York par la magie d'une ellipse faisant fi de toute logique… Curieux !
Néanmoins, la fin du film se pare d'un message inattendu et qui n'a certainement pas été mis là par ses «auteurs». C'est surtout le décès de Robin Williams, mais aussi de Mickey Rooney, qui fait surgir cette idée en filigrane. Lorsque le jour venu, le personnage interprété par Robin Williams se fige avant de reprendre vie de manière surnaturelle, cela renvoie à l'essence même du cinéma. Si le comédien n'est plus parmi nous, il sera toujours possible de le revoir bien vivant, lui comme tant d'autres, véhiculant comme par magie des émotions le temps d'une projection. Si l'on veut être positif, même si ce n'est certainement pas un bon film, il y a tout de même une petite touche de poésie dans LA NUIT AU MUSEE : LE SECRET DES PHARAONS.