Suite à une avarie dans un complexe industriel réalisant des expériences secrètes, les morts reviennent à la vie. Un groupe d'intervention de la police et quelques journalistes vont s'associer pour atteindre la source de ce problème en Nouvelle-Guinée. Un voyage qui ne sera pas de tout repos puisqu'il leur faudra affronter des hordes de morts-vivants affamés !
Avant de passer à la réalisation, Bruno Mattei va monter un nombre astronomique de films, essentiellement dans ce que l'on nomme le cinéma Bis. Il va même assembler des films de Jesus Franco comme LES NUITS DE DRACULA ou encore la version italienne des BRULANTES. Pas étonnant que Bruno Mattei se soit finalement lancé à corps perdus dans l'érotisme et l'horreur, deux des mamelles les plus proéminentes du cinéma d'exploitation ! Au tout début des années 80, la mode est au film de morts-vivants, histoire de capitaliser sur les succès mondiaux de ZOMBIE et L'ENFER DES ZOMBIES. Dès lors, impossible de passer à côté de cette manne pour Bruno Mattei et son comparse Claudio Fragasso, qui vont travailler en binôme durant une vingtaine d'années. Là où d'autres s'inspirent des œuvres à succès, les deux cinéastes italiens vont simplement pomper des séquences entières des deux films déjà cités pour ce qui deviendra leur VIRUS CANNIBALE. A cela, ils ajouteront même un zeste de film de cannibales car, après tout, CANNIBAL HOLOCAUST et LA MONTAGNE DU DIEU CANNIBALE s'exportent plutôt bien à la même période ! Mais c'est surtout ZOMBIE de George Romero qui est visé. Au point que VIRUS CANNIBALE emprunte des pans entiers de la musique composée par les Goblin pour ZOMBIE, mais aussi, dans une moindre mesure, pour CONTAMINATION. Cela n'a rien d'une première puisque Bruno Mattei et Claudio Fragasso avaient déjà emprunté des morceaux des Goblin sur leur film précédent, L'AUTRE ENFER. La vision de VIRUS CANNIBALE est donc un peu étrange pour toute personne ayant déjà vu les films dont on reproduit les séquences. Mais VIRUS CANNIBALE reste de toute manière très étrange pour un spectateur normalement constitué. En effet, Bruno Mattei et Claudio Fragasso ne font pas preuve d'une véritable efficacité dans leur entreprise de clonage. C'est surtout la maladresse et l'absurde qui priment, au point que VIRUS CANNIBALE passerait presque, par instant, pour une parodie ! Les deux cinéastes tournent joyeusement avec leur équipe, laissant les comédiens improviser des séquences. Cela donne ainsi des passages incongrus où un homme pète un câble en narguant des morts-vivants peu effrayants ou encore un hommage très particulier à CHANTONS SOUS LA PLUIE. Cet assemblage de références et d'amateurisme professionnel donne un véritable cachet à ce petit film d'horreur surprenant ! Pour plus d'informations, nous vous conseillons de jeter un œil à notre chronique du DVD américain où nous parlons plus longuement du film.
Sur cette édition Blu-ray de VIRUS CANNIBALE, il n'y a pas le doublage français mais, au moins, le disque propose de voir le film avec des sous-titrages dans notre langue. Mieux, ces sous-titrages sont aussi présents sur LES RATS DE MANHATTAN que Blue Underground a eu le bon goût de placer sur le même disque. Une double dose de Bruno Mattei qui arrive avec de petits soucis. Le film n'est proposé que dans son doublage anglais, seule piste audio du Blu-ray. Et les sous-titrages français affichent des informations normalement destinées à un public malentendant. De plus, la traduction est aussi, par endroit, un peu étrange. Ce n'est pas bien grave car, après tout, cela nous permet de découvrir le film comme nous ne l'avions jamais vu. Blue Underground propose un tout nouveau transfert en haute définition qui est excellent ! Du 1080p/24 de haute volée avec une image précise, des couleurs réalistes, et le tout d'une grande propreté, carrément incroyable !
Au générique, on peut voir un logo Dolby Stereo exposé fièrement sous le titre du film. Mais il s'avère que VIRUS CANNIBALE a été mixé en mono à l'origine. Encore une facétie de Bruno Mattei ? Quoi qu'il en soit, bien que l'on ne dispose que du doublage anglais, la piste audio en DTS HD Master Audio se montre parfaitement claire sans être époustouflante.
Cette édition Blu-ray reprend les suppléments du DVD sorti auparavant chez Blue Underground. On retrouve donc une petite interview de Bruno Mattei ainsi qu'une galerie de photos et des bandes-annonces. Mais l'éditeur a aussi produit un tout nouveau supplément spécialement pour l'occasion. Il s'agit d'un documentaire de cinquante minutes qui donne la parole à plusieurs intervenants, le principal étant Claudio Fragasso. Ce dernier revient sur sa longue collaboration avec Bruno Mattei, décédé en 2007. Il faudra néanmoins prendre avec des pincettes les affirmations du cinéaste. Celui-ci affirme ici qu'il a mis en scène une partie des films de Bruno Mattei qui se focalisait surtout sur le montage. Les deux cinéastes auraient ainsi travaillé de concert. Pour autant, Claudio Fragasso exprime tout de même qu'il a beaucoup appris au contact de Bruno Mattei. Ce documentaire permet aussi de donner la parole à quelques-uns uns des comédiens de VIRUS CANNIBALE et LES RATS DE MANHATTAN comme Franco Garofalo, Margit Evelyn Newton, Ottaviano Dell'Acqua et Massimo Vanni. Ce documentaire donne aussi de manière brève la parole à la compagne de Claudio Fragasso, Rossella Drudi, qui a aussi été embarquée dans ces aventures cinématographiques hors du commun. Le documentaire s'avère plutôt plaisant même si la facture est à l'image des films de Bruno Mattei et Claudio Fragasso, un poil étrange. Cela démarre et se termine dans un restaurant où l'on nous vante la qualité des pizzas italiennes pour embrayer sur des interviews normales avant de continuer avec une intervention filmée à distance de Franco Garofalo. Le côté bande de potes qui fait du cinéma à la bonne franquette, on la perçoit assez clairement ensuite lorsque Claudio Fragasso, Ottaviano Dell'Acqua et Massimo Vanni, se donnent rendez-vous sur les lieux du crime. Ce passage est enregistré aux studios romains De Paolis où a été tourné LES RATS DE MANHATTAN. Les trois hommes discutent comme des gosses qui donnent l'impression de se souvenir de leurs conneries de jeunesse alors qu'il est bien question ici de la création d'un film. Cette visite particulière des studios donne aussi la parole à leur propriétaire actuel qui s'exprime en anglais. C'est d'ailleurs le seul passage qui n'est pas sous-titré, puisqu'il s'exprime en anglais, au contraire des autres intervenants qui parlent en italien.
VIRUS CANNIBALE et LES RATS DE MANHATTAN sur le même Blu-ray, avec une image à tomber par terre et des sous-titrages français ainsi que des suppléments plutôt sympathiques, difficile de résister pour qui s'intéresse à ce type de cinéma !