Abigail Russell est l'infirmière du mois en raison de son zèle et de son sérieux dans son travail. Mais lorsqu'elle n'œuvre pas à l'hôpital, elle chasse les hommes infidèles en usant de son sex-appeal. Mais son existence routinière et meurtrière bascule lorsqu'elle se prend d'affection pour une apprentie infirmière qu'elle prend sous son aile…
NURSE 3D est un pur film d'exploitation et ce dès ses origines. L'idée du métrage ne vient pas d'un scénariste ou d'un réalisateur. C'est l'un des chefs créatifs du département publicitaire de Lions Gate qui entrevoit le potentiel d'une infirmière tueuse lorsqu'il travaille sur différents concepts d'affiches pour SAW 3D. En partant d'une simple idée visuelle, un long-métrage va se construire sous la direction de Douglas Aarniokoski. Le cinéaste bourlingue sur les tournages depuis RAMBO III, oeuvrant à divers postes de simple assistant à réalisateur de seconde équipe. Autodidacte, il va apprendre le métier sur le tas au contact d'un grand nombre de cinéastes et particulièrement Robert Rodriguez. De fil en aiguille, il passera pour la première fois à la réalisation avec HIGHLANDER : ENDGAME. Pas un métrage spécialement glorieux que le cinéaste ne met pas spécialement en avant dans sa filmographie de réalisateur, lui préférant un plus récent THE DAY. Pour NURSE 3D, c'est la première fois que Douglas Aarniokoski va co-écrire un film qu'il mettra ensuite lui-même en scène. Toutefois, NURSE 3D n'a rien d'un film d'auteur et son réalisateur en est bien conscient !
Soyons très clair, NURSE 3D n'est pas ce que l'on pourrait appeler un bon film. Les cinéphiles "sérieux" y passeront un très mauvais moment ! La construction de l'intrigue est assez basique et les rares surprises ne sont pas vraiment bien amenées. Dès le départ, il n'y a aucun mystère sur les agissements meurtriers de l'infirmière. Après tout, le spectateur sait déjà à quoi s'attendre avant de voir le film ! Dès lors, il ne faut pas s'attendre à du suspense. Surtout que le personnage principal s'exprime assez souvent avec une voix-off omniprésente. Cela fait office de véritable inconvénient car si le métrage ne se prend pas au sérieux, les états d'âme de l'infirmière se montrent plutôt pompeux et annoncent souvent les événements à venir. Douglas Aarniokoski n'est pas non plus un virtuose de la caméra et nous offre une mise en scène fonctionnelle avec des images qui ont, au moins, le mérite d'être soignée.
Les points forts du film, ce ne sont pas non plus les comédiens. Car si les vétérans Judd Nelson et Kathleen Turner assurent un travail correct, tout comme la jeune Katrina Bowden, il n'en va pas de même de l'actrice principale. Paz de la Huerta livre ici une prestation surréaliste. Se déhanchant et en prenant des poses de manière exagérée, récitant lentement ses lignes de dialogues, la comédienne essaie de jouer les femmes fatales. Cela ne fonctionne pas du tout ! Et pourtant, Paz de la Huerta est l'un des atouts de NURSE 3D. Et pour cause, les courbes de l'actrice sont mises largement à contribution par le film. Son postérieur ou sa poitrine, le tout sera exhibé avec zèle par le réalisateur. Par endroit, NURSE 3D prend carrément des allures de films érotiques. Le sexe est ainsi omniprésent que ce soit dans les images mais aussi les dialogues. Voilà en quoi NURSE 3D devient un véritable film d'exploitation. Plus que le développement de son sujet de départ, la motivation du métrage est surtout d'aligner les scènes avec des nanas en tenues sexy ou dénudées. Et quoi de mieux que d'ajouter des scènes gores pour caresser dans le sens du poil les adolescents en mal de sensations fortes. C'est ce que fait allégrement NURSE 3D avec en point d'orgue un délirant carnage final ou encore une folle séquence de démembrement. C'est d'ailleurs cette dernière scène qui résume assez bien le projet. Une victime est ligotée et l'infirmière commence à le torturer. Mais plutôt que le faire directement, la jeune femme enlève au préalable ses vêtements. Histoire d'être à l'aise ? Non, simplement pour cumuler sexe et violence ! A partir de là, NURSE 3D n'est effectivement pas un bon film, l'actrice principale est même par endroit totalement insupportable. Et pourtant, le métrage finit par fonctionner avec cette drôle de recette où l'on nous présente une sorte de croisement improbable entre LIAISON FATALE, JF PARTAGERAIT APPARTEMENT, DR RICTUS et un cinéma érotique flirtant avec la vulgarité. C'est sûr, vous n'assisterez pas à un chef d'œuvre mais vous êtes assuré d'avoir une bonne dose de cul et de gore ! De plus, NURSE 3D, comme son titre le laisse supposer, bénéficie du relief. Le réalisateur prend donc un malin plaisir à agiter la pointe d'un scalpel devant votre nez, à vous envoyer à l'intérieur d'une seringue, faire une plongée dans un escalier en colimaçon ou encore à vous balancer un coup de pied droit dans la figure… De l'exploitation jusqu'au bout !
Pas de sortie cinéma pour NURSE 3D que l'on peut donc voir directement en vidéo grâce aux éditions françaises en Blu-ray et DVD. Sur le Blu-ray, on peut donc profiter sur le même disque du relief ou bien voir le film en version plate. L'image en haute définition, avec un transfert 1080p/24, est d'ailleurs magnifique avec force de détails et un rendu réaliste. De la belle ouvrage technique ! Et il en va de même pour les pistes en DTS HD Master Audio, que ce soit pour la version originale sous-titrée ou bien le doublage en français.
Si la retranscription du film est de grande qualité, les suppléments font un peu retomber l'enthousiasme. On peut voir un petit making-of d'un peu plus de huit minutes. Une vidéo où l'on n'apprend pas grand chose et qui assure surtout la promotion du métrage que l'on a déjà vu avec des interviews des comédiens. Rien de bien passionnant mais il y a pire ! Deux des comédiens proposent leur journal vidéo. Les deux sont entremêlés durant cinq petits minutes. D'un côté, Katrina Bowden livre quelques rares informations avant de se lancer dans la confection de cookies pour l'équipe du film. De son côté, Corbin Bleu fait des caméras cachées qui n'ont rien à voir avec NURSE 3D. On touche du doigt le vide ! Heureusement, il y a aussi un commentaire audio de Douglas Aarniokoski. Cette fois, on obtient de véritables informations techniques sur le film ainsi que des anecdotes, le cinéaste étant plutôt un bon client sur cet exercice. Malheureusement, ce commentaire audio n'est pas sous-titré et il ne s'adressera donc qu'à ceux qui comprennent parfaitement la langue anglaise. Enfin, le disque contient aussi quelques bandes-annonces d'autres films en 3D commercialisés par l'éditeur !