Un soir, plusieurs voyageurs se retrouvent bloqués dans une gare en
attendant que le déluge d'eau qui s'abat dehors veuille bien se calmer.
A force d'attendre, l'un d'entre eux essaie de sympathiser avec un autre
et commence à lui raconter une histoire horrifique. Il se révèle assez
piètre conteur, mais un personnage un peu étrange présent dans la petite
assemblée reprend cette histoire avec beaucoup plus d'assurance et de
talent, ce qui lance le premier des quatre segments composant ce film
à sketches.
Lors d'une tempête de neige, un avion s'écrase en montagne, ne laissant que 5 survivants, dont une jeune fille assez sérieusement blessée. Ces survivants partent à la recherche d'un refuge en portant comme ils peuvent la jeune fille, mais ils sont bientôt à bout de force et décident de creuser un abri dans la neige pour y laisser la blessée afin de venir la rechercher plus tard. La suite des évènements se révèlera plus tragique et angoissante que ce qu'ils avaient prévu...
Au 17ème siècle, "Chushingura", contrairement à l'image qu'en a gardé l'histoire (ce personnage est un équivalent de Robin des Bois au Japon), est en fait assez couard et est plus intéressé par ses histoires avec sa maîtresse qu'autre chose. Il tombe un jour sur un téléphone portable, lequel se met à sonner...
Akira, un ex-champion du monde des échecs, traverse une grave dépression depuis qu'il s'est fait battre par un ordinateur ultra sophistiqué. 3 ans après cette défaite, il est devenu plus ou moins alcoolique et traîne dans la rue. Il est alors embarqué de force dans une voiture qui l'amène auprès d'un mystérieux vieil homme qui lui propose une partie pour le moins particulière...
Imaginons qu'il soit possible de tester un mariage avant de passer
à l'acte. Imaginons que ce test fasse appel à une technologie qui permette
de vivre virtuellement son mariage d'ici un, cinq ou dix ans dans le
futur. Un jeune couple qui compte se marier sous peu se retrouve dans
cette situation et décide de tester ainsi leur futur mariage...
Ce film à sketches est tiré d'une série télévisée japonaise qui date du début des années 90. D'un concept assez équivalent à TWILIGHT ZONE et autres CONTES DE LA CRYPTE, son succès est tel que quatre histoires, qui n'avaient pas pu être adaptées pour le format télévisuel, ont eu droit à un traitement cinématographique. Elles sont très différentes les unes des autres. La première lorgne très nettement du côté du PROJET BLAIR WITCH et de RING, mais réussit tout de même à créer une très bonne tension, renforcée par quelques passages gores du plus bel effet.
La seconde histoire est au contraire humoristique, et même si le rythme n'est pas vraiment très soutenu, son concept et son dénouement sont très réussis. Kiichi Nakai est très drôle dans son rôle de samurai dépassé par les évènements mais encore plus par cet objet bizarre qui lui permet de parler à il ne sait pas trop qui...
La troisième partie est la plus recherchée graphiquement et contient beaucoup de bonnes idées. Il faut noter que cette histoire est réalisée par Mamoru Hoshi réalisateur TV, à ne pas confondre avec Mamoru Hoshii (AVALON, GHOST IN THE SHELL). La dernière histoire est une comédie romantique teintée de fantastique. Même si elle est bien réalisée et bien jouée, elle manque un peu trop d'inventivité pour être réellement intéressante.
Dans la catégorie assez peu pourvue de films à sketches, TALES OF THE UNUSUAL est une bonne surprise. Même si son origine télévisuelle se fait sentir, sa réalisation est en général de très bonne facture, et il a le mérite de présenter des sketches très homogènes à ce niveau. On notera que ce film a reçu le prix de la critique internationale au festival fantastique de Gerardmer 2001, ce qui ne l'a pas empêché de ne pas encore apparaître dans nos contrées. C'est pourquoi nous sommes obligés (comme très souvent) de nous rabattre sur un DVD pour le voir. Le disque testé ici est d'une qualité correcte. On sent bien qu'un traitement 16/9 et un peu plus qu'une simple stéréo ne seraient pas de trop, mais comme il n'y a aucun défaut sur le film, sa vision reste très agréable. Comme souvent à Hong Kong, on n'a aucun supplément à se mettre sous la dent (si l'on excepte une bande annonce).