Dans l'arctique, l'armée américaine a installé un réseau d'écoute radar sophistiqué de manière à quadriller la partie nord du continent de façon à prévenir d'éventuelles attaques ou intrusion. Mais suite à une éruption volcanique, un danger inattendu va émerger des glaces polaires. Une station radar isolée est attaquée par une force inconnue puis un avion militaire s'écrase dans d'étranges conditions…
Inspiré par le KING KONG original et le spectre des armes atomiques, LE MONSTRE DES TEMPS PERDUS va lancer une vague de créatures géantes sur les écrans des cinémas durant les années 50. Le film d'Eugène Lourié sera ainsi très vite suivi par GODZILLA et DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE. Sous l'impulsion de Jack Arnold, le studio Universal se lance dans la mêlée et propose TARANTULA. Le même studio tentera de nouveau une série B à base d'insecte géant avec THE DEADLY MANTIS plus connu en France sous le titre LA CHOSE SURGIT DES TENEBRES. Le producteur de TARANTULA, William Alland, griffonne rapidement un concept qui sera ensuite rédigée sous la forme d'un scénario par
THE DEADLY MANTIS est à l'évidence une petite production montée simplement dans l'optique de profiter de la mode du moment. D'ailleurs, à l'époque, celle qui avait joué dans TARANTULA trouve le scénario ridicule et si Mara Corday est pressentie pour tenir le premier rôle féminin de THE DEADLY MANTIS, elle sera finalement écartée à son grand soulagement et on la verra pourtant la même année dans deux films du même genre : LE SCORPION NOIR et THE GIANT CLAW. Les moyens mis en œuvre dans THE DEADLY MANTIS semblent très réduit. Cela se ressenti par l'utilisation intensive d'images d'archives. Cela permet à la production de mettre à l'écran des installations militaires ou des avions supersoniques mais aussi des plans de la banquise ou encore une tranche de vie des esquimaux. Le talent de Nathan Juran est donc mis à profit pour imbriquer les morceaux de films piochés dans une banque d'images avec des séquences tournées pour l'occasion. Et cela fonctionne le plus souvent même si l'on peut noter régulièrement des différences de qualité d'images trahissant les sources différentes. Cette utilisation importante d'images déjà tournées donne ainsi à THE DEADLY MANTIS un ton documentaire que Nathan Juran accentue dans la première partie de son film. Néanmoins, si l'intention est là, THE DEADLY MANTIS a tout de même un peu de mal à faire oublier ses prédécesseurs. Car le métrage pioche son point de départ dans LE MONSTRE DES TEMPS PERDUS même s'il n'est fait aucunement allusion à l'arme atomique. Ainsi, un événement va dégeler une créature préhistorique coincée jusque là dans les glaces arctiques comme dans le film d'Eugène Lourié. Par la suite, le métrage va prendre le parti de suivre la même structure que DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE et TARANTULA. Les personnages principaux vont enquêter sur des disparitions mystérieuses, la créature sera laissée hors champ lors de ses différentes attaques dans la première partie du métrage pour ne lui donner qu'un son caractéristique annonçant son arrivée. Même la fin de THE DEADLY MANTIS rappelle furieusement le dernier affrontement entre l'armée et les fourmis géantes du film DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE.
Hormis le fait de mettre en scène une mante religieuse de taille très imposante, THE DEADLY MANTIS n'a pas une once d'originalité. Le film se montre d'ailleurs assez bavard et statique dès qu'il met en scène des comédiens. Il y a ainsi un contraste assez marqué entre les séquences où l'armée affronte la créature et les tergiversations en intérieur des différents protagonistes. D'ailleurs, ces derniers n'ont pas un énorme impact sur le déroulement de l'histoire en dehors de l'épilogue. Pour preuve, lors d'une séquence, le paléontologue s'attelle au calcul de la taille de la créature grâce au seul indice dont il dispose. Un moment involontairement comique puisque l'on voit par la fenêtre de la même pièce la créature. Celle-ci nous refait le coup de KING KONG, dans sa version originale, en épiant l'actrice principale. Le calcul de la taille de la créature n'a donc plus aucun intérêt puisque les héros de THE DEADLY MANTIS pourront l'apprécier de visu dans les secondes qui suivent. On sera aussi surpris par le traitement humoristique du film lorsque l'héroïne débarque dans une base arctique de l'armée américaine. Des passages qui tranchent radicalement avec l'aspect très documentaire que le film suivait jusque là. Reste que le seul véritable intérêt de THE DEADLY MANTIS, c'est avant tout sa créature. Contrairement à KING KONG ou encore A DES MILLIONS DE KILOMETRES DE LA TERRE que Nathan Juran réalisera la même année, la bestiole de THE DEADLY MANTIS n'est pas animée image par image. Le film opte pour des marionnettes qui s'avèrent plutôt crédibles. Tout du moins en ce qui concerne les séquences au sol car lorsque la mante religieuse est en vol, elle n'a rien de véritablement inquiétant !
THE DEADLY MANTIS n'est clairement pas une perle du genre et si Nathan Juran fait son boulot correctement, nous sommes loin des meilleurs films du cinéaste et particulièrement dans sa collaboration avec Charles Schneer et Ray Harryhausen dont LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD. Cette CHOSE SURGIT DES TENEBRES ne s'adresse aujourd'hui qu'aux cinéphiles cherchant à voir tous les films de monstres géants. Pour les autres, le spectacle manquera de saveur même si certains passages se montrent involontairement drôles !
Pour voir THE DEADLY MANTIS, il faut jeter, comme souvent, un œil du côté des Etats-Unis. Universal avait sorti le film dans la compilation «The Classic Sci-Fi Ultimate Collection, Volume 2». Le film était donc commercialisé dans un triple DVD avec DR CYCLOPS, CULT OF THE COBRA, THE LAND UNKNOWN et THE LEECH WOMAN, les trois films étant sous-titrés en français. Mais, de notre côté de l'Atlantique, c'est l'éditeur espagnol l'Atelier 13 qui a sorti THE DEADLY MANTIS. Et comme sur la plupart des titres de l'éditeur, on trouve donc des sous-titrages français que ce soit pour le film mais aussi sur le supplément vidéo qui l'accompagne, à savoir un épisode de la série télévisée TALES OF TOMORROW.
Présenté en plein cadre d'origine, THE DEADLY MANTIS se dévoile avec une très belle image dans cette édition espagnole. Il y a fort à parier qu'il s'agit du même transfert que celui de l'édition américaine. La qualité n'est pas constante mais c'est avant tout en raison des différentes sources des images qui ont été utilisées à l'origine pour la création du film. Dès le générique ou bien lorsque les comédiens sont à l'écran, l'image en noir et blanc est alors de toute beauté ! La seule piste audio, la version anglaise, est sans reproche, elle aussi. Voilà qui permet de revoir le film dans d'excellentes conditions. Evidemment, l'épisode de TALES OF TOMORROW arbore une image bien moins satisfaisante. Contours approximatifs et contraste trop appuyé, ce n'est pas exceptionnel mais on ne se plaindra pas plus dans le sens où il s'agit ici d'un bonus «rares» qui est, comme déjà dit, sous-titré en français. «Fury of the Cocoon» nous présente des scientifiques qui se trouvent coincés au milieu de la jungle amazonienne face à des créatures extraterrestres qui se nourrissent de sang humain. Facilité du scénario, les créatures sont invisibles ce qui permet donc de placer à l'écran des centaines… Que dis je ? Des milliers de créatures ! Il faudra bien évidemment croire sur parole l'actrice principale et on pourra avoir un aperçu de la ridicule créature extraterrestre via un moulage ! Pas de quoi s'enthousiasmer en dehors du fait d'avoir l'opportunité de voir un épisode de cette série très mal connue en France !
L'édition DVD espagnole dispose de menus en français et cela sous-entend que les filmographies sont, elles aussi, dans notre langue. Enfin, le dernier supplément du DVD nous permet de voir les meilleurs passages de THE DEADLY MANTIS dans la bande-annonce du film !